REMISE  DES  PALMES  ACADÉMIQUES A  SYLVIANE  SCHWAL
5 JUIN 2013 
 
DISCOURS DE PHILIPPE FRANÇOIS, MAIRE DE LA CHAUSSÉE-TIRANCOURT

Sylviane est née le 03 avril 1960 à Poix de Picardie.
Elle se marie le 13 septembre 1986 à Poix de Picardie avec Bernard SCHWAL, technicien à France Télécom.

Elle a 3 enfants :


Fanny, née le 06/02/1989, à Amiens
Olivier, né le 05/06/1991, à Amiens
Virginie, née le 14/09/1993, à Amiens


Elle habite La Chaussée-Tirancourt depuis janvier 1987.


Dans sa jeunesse, elle est allée :


- A l’école primaire puis au collège de Poix où elle obtient le BEPC en 1975,
- Ensuite à la cité scolaire d'Amiens, Bac C en 1978,
- Puis à la FAC d’Amiens de 1986 à 1988 où elle réussira brillamment
Elle obtient un DUT (diplôme universitaire de technologie) en Génie Mécanique en 1980, puis une licence en informatique en 1988 alors qu’elle travaille.


Toute jeune, elle a le virus de la vie associative :


De 1979 à 1987, elle fut vice-présidente du Foyer Rural du Secteur Scolaire de Poix de Picardie. Elle animait une bibliothèque, et elle participait à des ateliers de sérigraphie, de tissage, de photos, de modélisme, de marche, d'électronique...
Elle initiera les jeunes au traitement de texte.

Sa vie professionnelle :


Après 3 mois comme dessinatrice à la DDE de septembre à novembre 1980, elle travaille pendant 13 ans comme programmeur, puis analyste programmeur dans une société de services en informatique : E.T.I. à Salouel (développement et installation de logiciels dans le domaine du bâtiment, d'où beaucoup de voyages...) dirigée par l'un de ses anciens professeurs de l'IUT.
D'ailleurs, dans le cadre de son travail, elle a animé des formations à l'utilisation de ces logiciels dans des centres de formation professionnelle pour adultes (AFPA de Colmar et Le Mans, entre autres).


En 1987, tout en travaillant pour E.T.I., et grâce aux heures supplémentaires qu’elle fait lors de ses nombreux déplacements, elle reprend ses études et passe une licence en informatique à la FAC de sciences d'Amiens.


En juin 1988, elle obtient sa licence en informatique.



Son action au service de l’école de La Chaussée-Tirancourt :


Après avoir pris un congé parental pour s'occuper de ses enfants,
elle démissionne de son poste de travail à cause des soucis de santé de son fils Olivier qui est autiste.


C'est alors qu’elle s’investit au sein du comité des parents d'élèves de l'école de La Chaussée-Tirancourt où sont scolarisés ses trois enfants : Fanny et Virginie, bien sûr, mais aussi son petit Olivier, qui fera à l'école de La Chaussée-Tirancourt, sa première expérience d'intégration sociale (il y sera accueilli de l'âge de 3 ans à 7 ans).
Après avoir été un membre actif, elle deviendra présidente du comité de parents d'élèves de septembre 1999 à juin 2004.



Ses principales actions pour l’école de la commune :


Elle passe un agrément pour pouvoir accompagner les enfants de l'école à la piscine avec M. BRARE et M. THOMAS, conseillers pédagogiques en EPS.


Elle met ses compétences au service des enfants : initiation à l'informatique pour les enfants de l'école de La Chaussée-Tirancourt avec notamment Adibou pour les plus petits.
A l’occasion des voyages scolaires, elle encadre un groupe en compagnie des enseignants.


Elle dépanne les ordinateurs de l’école, et continuera à aller à la piscine même après sa « retraite ».
Avec le comité de parents d’élèves, des fêtes et des repas sont réalisés dont le bénéfice servira aux enfants de CE1 CE2 qui tous les deux ans vont en classe de neige.


Avec l’aide de plusieurs personnes, elle organise chaque année une « réderie », elle fait des ventes de croissants tous les mois.


Au cours de l’année scolaire, des soirées sont proposées, toujours dans le but d’apporter de l’argent à la coopérative scolaire.
Elle ne ménage pas son temps ; c’est une bénévole désintéressée comme on en voit trop peu.



Ses actions au service des autistes :


En novembre 2004, n’ayant plus d'enfants à l'école de La Chaussée-Tirancourt, elle devient secrétaire de l'association "Autisme Picardie 80".


Cette association a pour buts de venir en aide aux familles ayant des enfants, adolescents ou adultes avec autisme, de proposer des formations sur les stratégies éducatives spécifiques à l'autisme, mais aussi de créer une structure d'accueil pour adultes autistes (structures qui font cruellement défaut dans la Somme, mais également un peu partout en France), but qui vient de se concrétiser puisque le Foyer du Coquelicot de Bray sur Somme, un foyer d’accueil médicalisé pour 24 adultes autistes, a ouvert ses portes en janvier 2013. Olivier y est d’ailleurs accueilli.


L'association tient des permanences dans diverses instances départementales et a également créé une bibliothèque spécifique à l'autisme, ouverte aux parents, aux étudiants et aux professionnels de la santé et de l'éducation.


Elle aura d'ailleurs l'occasion de croiser à maintes reprises, dans ses activités associatives, M. Sylvain TEETAERT (conseiller auprès du recteur d'Académie pour l'intégration scolaire des enfants handicapés), ancien inspecteur de l’éducation nationale dont dépendait l'école de La Chaussée-Tirancourt, à l'occasion de réunions de travail du Comité Technique Régional sur l'Autisme (comité supervisé par la DRASS de Picardie pour évaluer les besoins en matière de prise en charge de l'autisme).

Ses loisirs :
Elle consacre le peu de temps qui lui reste à la réalisation d'un site internet : le site historique de La Chaussée-Tirancourt avec ses amis André Sehet et Francis Gourguechon depuis 2005, date du départ à la retraite de Dédé.
Elle travaille également, dans le cadre de sa fonction de secrétaire de l'association "Autisme Picardie 80", à l'élaboration du site internet de cette association.
Elle est secrétaire de l’association des "Racines Calcéennes" depuis sa création.
Avec Jacques Fouré, Pierre Balavoine et Dédé elle va aux archives historiques de Vincennes.
Elle va également régulièrement aux archives départementales d’Amiens.
Actuellement, elle participe à l’élaboration du livre « La vie à Picquigny et dans le villages voisins en 1900 » avec ses amis André Sehet et Jacques Fouré.
Et d’autres livres suivront…

Sylviane, pour toutes ces raisons, tu mérites bien ta décoration.
La Commune de La Chaussée-Tirancourt est fière de toi.
Merci Sylviane pour toutes ces années d’abnégation, je vais maintenant laisser le soin à notre ami Dédé de te remettre cette distinction.

André SEHET, maire honoraire de La Chaussée-Tirancourt et parrain de Sylviane, a retracé l'histoire des Palmes Académiques depuis 1808, avant de lui remettre avec émotion sa médaille de chevalier.

Il a rappelé que la collaboration de Sylviane ne s'arrêtait pas à la "retraite", puisqu'elle participe à l'élaboration du site historique de La Chaussée-Tirancourt avec un autre ami récipiendaire, Francis GOURGUECHON, et qu'elle travaille également au sein de l'association "Racines Calcéennes" avec un autre ami, Jacques FOURÉ, à la réalisation d'ouvrages, dont le prochain sort dans quelques semaines. Il s'agit du livre intitulé "La vie à Picquigny et dans les villages voisins en 1900". Il a terminé avec humour en lançant un appel à l'assistance, pour les amateurs qui ne l'auraient pas encore réservé...
RÉPONSE DE SYLVIANE

M. le Maire, Philippe,
M. le Maire honoraire, André, Dédé, mon parrain,
Ma famille : mes filles Fanny et Virginie, Bernard mon mari, ma maman, ma sœur,
Mes amis, que vous soyez de La Chaussée-Tirancourt ou des environs, ou même d’un petit peu plus loin (je pense notamment à Grattepanche…, à Flixecourt, à Bouchon, à Berck…),
ou de l’association « Autisme Picardie 80 »

Je vous remercie du fond du cœur d’être à mes côtés aujourd’hui.

Je suis très honorée et très émue d’avoir reçu cette distinction, moi, une simple mère de famille…

Lorsque j’ai appris que mon fils Olivier était autiste, il avait 3 ans ½ et venait d’être accueilli à l’école de La Chaussée-Tirancourt, à une époque où l’accompagnement des enfants handicapés par des auxiliaires de vie scolaires n’était pas encore très répandu (c’était en 1994).
Mais à La Chaussée-Tirancourt, le directeur de l’école, André SEHET, mon parrain aujourd’hui, que je ne remercierai jamais assez, n’avait pas attendu une loi pour accueillir des enfants handicapés dans sa classe…
Je fais un petit clin d’œil au passage à Véronique et Florence, celle-ci étant retenue par ses activités, qui ont bien couru derrière mon petit garçon fugueur.

D’ailleurs, à l’école de La Chaussée-Tirancourt, l’intégration n’est pas un vain mot puisque notre restaurant scolaire est géré, et l’était déjà à l’époque, par le CAT de Flixecourt. Il était animé par une autre récipiendaire et amie, Dominique Francomme (absente aujourd’hui pour des raisons familiales) qui elle aussi, a reçu les palmes académiques des mains d’André l’année dernière ici même. Elle a encadré pendant de nombreuses années des jeunes fréquentant cet établissement. Quand je dis des jeunes, ils doivent avoir mon âge aujourd’hui… mais pour ceux qui les connaissent, vous savez qu’ils sont toujours jeunes… (même si certains nous ont quittés, j’ai une petite pensée pour Jocelyne bien sûr…)

Je venais de démissionner de mon travail d’informaticienne, et c’est tout naturellement, que je me suis investie dans la vie de l’école de mon village, car j’avais un immense besoin de me changer les idées, de me sentir utile à la société aussi, et mon rôle de parent d’élèves m’y a beaucoup aidé. Je salue au passage Dominique, Simone, Sabine, Georges, Mélanie, Bruno, Jacques, Evelyne… et j’en oublie forcément, et je les remercie pour les bons moments passés ensemble dans le but d’améliorer l’ordinaire de nos enfants à l’école. Ces années ont beaucoup compté dans ma vie.

Ensuite, lorsque mes enfants ont quitté l’école, mes filles pour le collège, Olivier pour l’hôpital de jour puis l’IME, très rapidement, il a fallu penser à préparer son avenir, alors, de parent d’élèves, je suis devenue « secrétaire » de l’Association « Autisme Picardie 80 », association qui depuis 2004, travaille d’arrache-pied pour créer un lieu de vie digne pour des adultes autistes.
Car mon enfant autiste, même s’il a progressé, est devenu un adulte autiste de 22 ans, qui a besoin d’une prise en charge très spécifique. Et depuis la mi-janvier, ce lieu tant attendu, le Foyer du Coquelicot à Bray sur Somme, a enfin ouvert ses portes, et accueille aujourd’hui 24 personnes souffrant de troubles envahissants du développement (c’est-à-dire d’autisme à divers degrés).
D’ailleurs, depuis l’entrée d’Olivier au Foyer du Coquelicot, vous avez pu constater que j’ai entrepris une autre activité : je participe à l’élaboration d’un livre sur la vie à Picquigny et dans les environs en 1900…
Merci à André, à Jacques, à Micheline et Francis de m’avoir aidée à passer ce cap de la séparation, car du coup je m’ennuie moins de mon fils.

Je dédie cette distinction honorifique à Olivier bien sûr, sans qui je ne serais pas là aujourd’hui, et à tous ses compagnons d’infortune pour lesquels il y a encore tellement à faire.
J’aurais aimé qu’il soit parmi nous ce soir, puisqu’il l’a bien fréquenté, cette salle polyvalente, lors des fêtes organisées par l’école, lorsqu’il était petit, mais c’est devenu un peu plus difficile pour lui en grandissant (il n’aime plus trop les bains de foule et le bruit) et ce soir, il fête ses 22 ans au foyer du Coquelicot avec ses copains.

Je dédie ma médaille également à mes 2 filles, Fanny et Virginie, qui elles aussi ont fréquenté l’école de La Chaussée-Tirancourt et qui ont la chance de pouvoir poursuivre leurs études à l’Université Jules Verne.
Au passage, je remercie ma petite maman qui a toujours été là pour m’épauler quand je flanchais.

Je tiens également à partager ce grand honneur avec tous les parents de l’association « Autisme Picardie 80 » qui ont travaillé dur pour que ce projet devienne enfin une réalité, et je salue Noëlle notre présidente et Michel, son époux, Annick, l’une de nos vice-présidentes, et Patrick son mari, Serge, notre trésorier, accompagné de Nicole sa femme et de Gautier, un copain d’Olivier, Claudine, ma secrétaire adjointe et Didier, Michel, Anne-Marie, Jean-Louis, Christelle… et je suis très heureuse et très touchée qu’ils soient là ce soir. D’autres n’ont pas pu se libérer, mais je ne les oublie pas… car cette médaille, c’est un peu la médaille de l’association.

Alors Monsieur le maire,
Monsieur le maire honoraire, cher Dédé, un grand merci pour cette belle décoration.

Et maintenant, place à la fête et au verre de l’amitié.


Quelques photos des amis présents...

Article du Courrier Picard paru le 20/06/2013