UNE  PLAQUE  INAUGURÉE  A  SAMARA

MIEUX VAUT TARD QUE JAMAIS

    Le dimanche 21 septembre 2014, une plaque a été inaugurée en l’honneur de quelques personnalités qui ont œuvré à la création de SAMARA : Bruno LEBEL, Grand prix de Rome de sculpture, le concepteur et Jacques KADECKA, l’initiateur du projet, et les élus qui ont inauguré le parc le 24 juin 1988.
    Sur cette plaque sont notés les noms de :
         - M. Bruno LEBEL concepteur du projet
         - M. Alain OHREL, Préfet de la Région Picardie
         - M. Charles BAUR Président du Conseil Régional
         - M. Max LEJEUNE, Président du Conseil Général
         - M. André SEHET, Maire de la Chaussée-Tirancourt
         - M. Jacques KADECKA, directeur du Crédit Agricole

    La plaque a été dévoilée en présence de Bruno LEBEL, Christian MANABLE, président du Conseil Général, Jean Jacques STOTER, vice président du Conseil Général, Ludovic MOIGNET, directeur de SAMARA, Philippe FRANÇOIS, maire de la Chaussée-Tirancourt et André SEHET, ancien maire.
    Tour à tour ils ont évoqué la création de ce site merveilleux qui accueille 70 000 visiteurs par an.

Christian MANABLE, président du Conseil Général, pendant son discours.
De gauche à droite : Bruno LEBEL, Jean Jacques STOTER, André SEHET, Ludovic MOIGNET et Philippe FRANÇOIS écoutent Christian MANABLE.
 
Intervention de Bruno LEBEL, concepteur de SAMARA.
 

Les interventions de...

Jean Jacques STOTER, vice président du Conseil Général
André SEHET, Maire honoraire
Ludovic MOIGNET, Directeur de SAMARA
 
Le discours de Philippe FRANÇOIS, Maire de La Chaussée-Tirancourt

Monsieur le Président du Conseil Général,
Monsieur le vice Président du Conseil Général,
Monsieur le Directeur de SAMARA,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,

L’idée de créer Samara est le fruit d’un homme que nous regrettons chaque jour. Je veux parler de Jacques Kadecka.
Un jour qu’il partait en vacances dans le sud de la France, il s’arrêta sur l’archéodrome de Beaune et fut conquis par le concept. A son retour, il alla rendre visite à son ami Bruno Lebel et lui raconta ce qu’il avait vu.
Ils entamèrent une conversation et convinrent qu’en Picardie, nous ne sommes pas plus bêtes qu’ailleurs et qu’en plus, sous nos pieds se trouvent des richesses archéologiques !
Bruno se mit tout de suite au travail et commença à y réfléchir. Jacques Kadecka chargea en outre André Alexandre des premières études de faisabilité qu’il finança grâce au crédit agricole qu’il présidait.
Quelque temps après Jacques Kadecka, André Alexandre se retrouvèrent chez Bruno ainsi qu’un autre invité : André Sehet à qui Jacques présenta le projet.
Jacques Kadecka n’y alla pas par quatre chemins et dit à Dédé : « Il faut que tu te présentes comme maire, lors des prochaines municipales, si on veut que notre projet aboutisse ! »

Dédé fut conquis par l’initiative et élabora une liste à laquelle j’ai eu la joie d’être associé en compagnie de Robert Durant, Marcel Delépine, Bruno, JP Ribot, Didier Paradis et bien d’autres. Nous nous étions tous ralliés à la liste car nous avions confiance en ce projet porteur de réussite pour notre village.
La population dans sa grande majorité nous fit confiance et nous passâmes à 11 sur 15.
Je peux affirmer en ce jour, et Bruno ne me contredira pas : si la population de La Chaussée n’avait pas voté pour nous, il n’y aurait pas eu de projet Samara à La Chaussée ! Je ne veux pas dire pour autant qu’il ne se serait pas fait ailleurs !

A partir de là, commença un travail de concertation avec le Crédit Agricole, le Conseil Général et les autres partenaires. Devant les difficultés et les embûches rencontrées, Jacques Kadecka chargea André d’aller voir différents ministres et de défendre le projet. Ce qu’il fit, grâce à l’appui de Jean Claude Dessein, notre député, qui, entre parenthèses, fut « oublié » le jour de l’inauguration, un comble !
Jack Lang, Michel Rocard et Laurent Fabius furent saisis du projet et l’accueillirent de façons différentes… certains aidèrent à la réalisation du projet et vinrent même le visiter.

Je ne peux passer sous silence le rôle de l’Education Nationale qui ne finançait pas le projet mais le portait. De nombreuses réunions pédagogiques se tinrent alors même que pas une pierre n’était sortie de terre. L’école de La Chaussée travailla pendant une année, avec l’accord de l’Inspection Académique , sur le thème de Samara, dans tous les domaines : historique et géographique bien évidemment mais aussi en mathématiques (des maquettes ont été réalisées qui ont demandé des calculs importants). Ils ont travaillé aussi en dessin, en poésie, Français, et même en EPS (il faut crapahuter dans ces terrils !)
Contre vents et marées, Samara, bien qu’amputé de quelques réalisations était sur les rails.

Samara s'est fait grâce aussi à un homme influent, Max Lejeune qui souvent préférait son bureau de la mairie d’Abbeville à celui d’Amiens pour la confidentialité. André s’y rendait chaque fois avec plaisir. Il fut convenu alors que le jour de l’inauguration, une plaque serait posée portant le nom des différents partenaires du projet.. Hélas, cette plaque fut « oubliée » et ne fut jamais appliquée car le président Max Lejeune quitta le Conseil Général quelques mois après, en septembre 1988, pour être appelé à une nouvelle charge suite à son élection au Sénat. L’histoire est souvent un éternel recommencement.
Je profite de l’occasion, même si je le regrette un peu, pour souhaiter la réussite à notre ami Christian Manable, ami de la Commune et ami de longue date de son ancien maire avec qui il partage la passion de l’histoire.
Je suis content d’avoir à mes côtés ces deux hommes qui se connaissent et s’apprécient depuis fort longtemps.

Revenons à Samara. l’Europe, l’Etat , la Région , le Conseil Général et le Crédit Agricole ont aidé financièrement à sa réalisation, mais il ne faut pas oublier l’effort consenti par notre commune qui céda au conseil général par bail emphytéotique,18 hectares de pâtures, de marais et d’étangs pour le franc symbolique , pour une durée de 99 ans.
En cédant ces terrains , la commune se privait de 10 000 F de revenus ce qui était loin d’être négligeable pour son petit budget. En effet, la commune louait ces terrains pour la chasse, la pêche et le pâturage. En contre partie, le conseil général s’engageait à embaucher des habitants de la commune à compétences égales. Au début, nous avions une dizaine de villageois qui travaillaient sur ce site.

Au travers de cette plaque, je suis heureux que les concepteurs soient à l’honneur, au premier rang desquels Jacques Kadecka, Roger Agache, Jacques Mortier pour la partie « nature » , Bruno Lebel et son ami le peintre Balthus.
C’est important pour moi et pour tous les Calcéens, que le nom de La Chaussée-Tirancourt soit inscrit sur cette plaque par l’intermédiaire de son ancien maire, mon ami André Sehet. La population a tellement espéré et cru en ce projet, je suis infiniment honoré pour notre village que son nom y figurât.

Philippe FRANÇOIS

 
La plaque a été dévoilée par le jeune Eudes SEHET...
...puis découverte par les officiels.