1916 |
Le
21 février 1916 voit le début de l’offensive allemande
sur Verdun où pendant 10 mois le combat va être
rude et fera des milliers de morts.
Malgré Verdun, l’offensive de la Somme est maintenue.
Le 1er juillet 1916 commence « la bataille de la Somme » où
se joignirent les armées de Foch et de Douglas Haig. Les combats firent
rage sur un front d‘une trentaine de kilomètres. C’est
un véritable drame humain qui se produit : on dénombre 58000
victimes rien que pour la première journée ; 5100
à Thiepval, 6400 à la Boisselle, 5100 à Ovillers, 5200
à Beaumont Hamel.
Les Australiens combattirent à Pozières, les Néozélandais
à Flers…. Le seul mérite de cette offensive fut de desserrer
l’étau autour de Verdun. A la mi-novembre, les combats s’enlisent.
Monument de THIEPVAL, érigé en souvenir des victimes
1916
verra la mort de 3 de nos concitoyens :
- PICHON Paul Eugène, soldat au 64° RI, est tué
le 21 juin à la ferme de Thiaumont, près de Douaumont, dans
la Meuse: il a 29 ans et il est marié.
- SAINT-SAUFLIEU Alexandre, tué dans l’Oise,
le 6 septembre, à Rimberlieu, il a 44 ans !
- WALLON Léon Clairon à la 8ème Compagnie
du 411° R.I., blessé à la jambe en octobre 1915 (on lui
enleva 2 éclats le 1er novembre). Après une brève convalescence,
il retourna au front où il fut tué par obus le 29 juin à
l’âge de 21 ans.
Au total, la bataille de la Somme a fait 1 300 000 victimes dont 800 000 morts ; une boucherie pour gagner 12 km !
L’année 1916 vit apparaître 2 armes nouvelles : le tank et l’avion.
Le 13 juin 1916, le conseil vote une dépense de 46,75 F pour le logement des troupes françaises.
La guerre, sujet du certificat d’études
En
1916, le sujet de la rédaction du Certificat d’Etudes Primaires
est : « Une personne de votre famille est sur le front.
Dans sa dernière lettre, elle vous demande des renseignements sur la
vie au village, faites votre lettre ».
Le jeune CHARLET Joseph, âgé de 12 ans et demi,
avec réalisme, dans un français parfait, écrit à
son oncle :
Cher oncle.
Dans la dernière lettre que tu m’as adressée, tu me demandes des nouvelles détaillées de toute la famille, de ses occupations, sur la vie dans notre village et surtout sur mon travail et ma conduite à l’école.
Donc, je vais te raconter tout cela aujourd’hui, car j’ai un peu de temps dont je peux disposer à mon gré.
Toute la famille ainsi que moi est en bonne santé et nous espérons que tu es de même et que tu le seras jusqu’à la fin de cette terrible guerre qui met en deuil bien des familles.
En ce moment à la campagne, il y a beaucoup d’occupations, surtout aux champs. Chacun alors s’occupe à ses affaires.
L’un va couper les chardons dans les avoines qui sont déjà très grandes ; l’autre bine les betteraves et un autre les pommes de terre. Ainsi tu vois personne n’est inoccupé.
La vie à notre village n’est pas encore trop chère, car beaucoup de familles vivent sur ce qu’elles ont dans leur cour; la plupart ont quelques poules et quelques lapins. Quelques unes ont une chèvre ou une vache alors elles n’ont pas besoin d’acheter de lait.
Moi, je vais régulièrement à l’école, car je me prépare au certificat d’études et je travaille de mon mieux pour faire plaisir à ma maman qui est si bonne pour moi. Je suis si content de lui faire plaisir que j’oublie les fatigues que me causent les courses qu’elle m’envoie faire.
En espérant te revoir bientôt, reçois cher oncle, les meilleurs baisers de toute la famille ainsi que les miens.Ton neveu
Joseph CHARLET fut charron Route de Tirancourt, comme son père. Il décéda en 1965.
Le 21 novembre 1916, le Conseil Municipal de La Chaussée-Tirancourt demande l’autorisation à la Préfecture de faire procéder, vue la grande pénurie de charbon, à la vente aux enchères et aux seuls habitants de plusieurs lots de «carolines».
Le
village compte de nombreux évacués
De nombreuses personnes de l’est du département, du Nord ou du
Pas-de-Calais sont évacuées à La Chaussée-Tirancourt:
DELAMOTTE Hector, vient de Méaulte,
LEDUC et QUEDEE, de Morlancourt,
Deux filles de Querrieu,
LECOSSOIS de Chauny,
HETROY, agent voyer d’Amiens dont le fils allait à l’école
à La Chaussée,
BOCQUET, de la région de Cambrai,
COLLEATE de Morlancourt.
La vie à La Chaussée contraste avec la vie des populations dans les zones occupées par les Allemands où en plus des bombardements et des combats règnent la terreur, les réquisitions, la déportation, les privations…
Le village compte de nombreux réfugiés
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Documents
Dany Dheilly; Source : AD 80 |