LES BUNKERS DE LA GUERRE 14 - 18
Printemps 1918 : les Anglais construisent une ligne défensive à l’est de notre canton
Elle passe par Hénencourt, Coisy, Argoeuves, Dreuil, Ailly-sur-Somme et Ferrières
 
Le 21 mars 1918, les Allemands déclenchent une opération massive dans la Somme.
En avril 1918, ils sont à quelques kilomètres de Longueau (bataille de Cachy-Bois Labbé) où pour la première fois se sont affrontés les chars anglais MARK IV et Les Wippets MK V aux quelques chars allemands  A7V ( bataille de chars de l'histoire).
 
 En un mot, les Allemands sont aux portes d'Amiens, (base arrière importante des armées alliées, important nœud de communications) Il faut donc qu'Amiens soit défendue car les Allemands progressent un peu partout notamment dans la région de l'Oise.
 
C'est la panique, on établit plusieurs positions (mai-juin 1918) entre Albert et Amiens et l'on met également en place à l'arrière d'Amiens une ligne plus ou moins fortifiée qui s'appellera GHQ LINE.
La ligne de front part du nord de la France, près de la frontière franco-belge puis  Saint-Omer, ouest d'Arras et Amiens où il rencontrait la ligne arrière de défense française à Ferrières.
Le secteur Amiens était tenu par les Australiens avec le Quartier Général à Bertangles.
Beaucoup de nids de mitrailleuses comprenant ceux restant près d'Argoeuves étaient de fabrication de haute qualité pour 2 armes avec une plate-forme au-dessus de la porte arrière. Il y avait des variantes dans les modèles.
Le modèle d'Argoeuves était fabriqué avec une base en béton à cause du sol souple.
En plus des solides nids de mitrailleuses, la ligne du Quartier Général comprenait des tranchées, fils barbelés, lignes d'artilleries, postes d'observations et des postes de tirs à découvert ainsi que des petits en béton tels que le modèle de nid de mitrailleuse MOIR existant encore à Coisy.
Les travaux sur ces différentes positions défensives et notamment  celle qui concerne Argoeuves s'arrêteront quelques temps après l'offensive générale franco-britannique qui débute le 9 août 1918 (à noter que certains travaux continueront jusqu'en septembre 1918 à Hénencourt par exemple)
N'oublions pas qu'Amiens a été bombardé par des raids aériens au cours des années 15 et 16 mais depuis avril 18 Amiens est sous le feu du canon allemand de Chuignes, un canon qui tire des obus de calibre 380 mm (ce canon conservé après la guerre sera récupéré par les Allemands en 1940).
 
Pour la ligne GHQ, il n’y eut  aucun combat, cette ligne et ces ouvrages n'ont pas été opérationnels.
 
Pour revenir à Amiens et ses alentours, effectivement la ville et ses faubourgs ont été occupés par le IV RESVEKORPS VON GRONAU en septembre 1914 après le recul des armées françaises (destruction du pont de Picquigny par les Français)
Après le 26 août, la   Armée von Kluck composée de plusieurs corps d'armées occupe l'aile droite de l'offensive allemande, Le IV RK von Gronau après avoir passé à Albert descend vers Amiens, avec le  II KAVALERIEKORPS VON DER MARWITZ qui patrouille en parallèle et pousse jusque Doullens et ce corps de cavalerie a probablement passé ou effleuré les agglomérations de Dreuil, Argoeuves, etc...
Ces Allemands sont ensuite partis vers Breteuil en direction de l'ouest de Paris via Creil et Senlis et ce n'est que lorsque se déclenche la bataille de la Marne que la armée von Kluck bifurque sur la gauche pour prêter main forte aux autres armées engagées sur la Marne. Cette erreur tactique va provoquer l'échec de l'avance sur Paris.

La bataille de la Marne tourne court, les Allemands reculent et repassent à Amiens  (occupé une dizaine de jours) et ses environs et se retirent au-delà d'Albert, un front continu s'installe de septembre 1914 à juillet 1916.

Amiens est à l'abri du feu pendant 2 ans, la bataille de la Somme de 1916 dure 4 mois.
En Mars 17,  les Allemands après avoir détruit l'ensemble de la zone qu'ils occupaient (opération Alberich) se retirent volontairement sur la ligne Hindenburg (une position forte établie à l'arrière du front de la Somme dès septembre 1916). la guerre se fige pendant un an hormis les batailles d'Arras et de Cambrai et l'année 1918 nous ramène au 21 mars 1918.

 

Plan de la région Argoeuves, Dreuil, Ailly-sur-Somme, Ferrières

Source : Peter OLDHAM

 

Les nids de mitrailleuses sont cerclés de rouge et de bleu sur la carte.


Le bunker d’Hénencourt

L’intérieur du bunker d’Hénencourt

  

 


Coisy : le « Moir Pill Box »

L’intérieur du bunker de Coisy

L’abri à mitrailleuse de la Rue des Peupliers à Coisy est un « Moir Pill Box » datant de 1918.
Cet abri  peut être utilisée par deux hommes et une mitrailleuse « Vickers ». Ce modèle de petit abri en béton et maçonnerie est une idée de Sir Ernest William MOIR, un éminent ingénieur.
Pendant la guerre MOIR est aux côtés de Winston CHURCHILL, alors ministre des munitions. Après les attaques et l’avance des allemands au printemps de 1918, il reconnaît le besoin de mettre en place un système défensif constitué de petits abris préfabriqués destinés à être utilisés comme emplacement de mitrailleuses.
Le problème de la fabrication sur place du béton ordinaire, c'est le transport du sable, des pierres, du ciment et des renforts pour le béton armé ainsi que le mélange des agglomérats et la construction sur le champ de bataille.
Le béton armé n'est pas utilisé dans ce type d'abri. L'idée est de le construire en 3 jours pour un usage immédiat. MOIR invente le système des blocs préfabriqués circulaires en béton reliés avec le dessus en métal armé pour y suspendre une mitrailleuse « Vickers ».
L'abri permet l'observation et le tir sur un angle de 360°.
Il est important de savoir que ce type d'abri fortifié protège les soldats contre les tirs de l'artillerie légère allemande.
Cet abri est à demi enterré, au même niveau des tranchées sauf le dôme servant à l'observation et au tir.
Les premières expériences ont lieu en avril 1918 à Londres et à Shoeburyness, Essex, la base expérimentale de l'artillerie royale (Royal Artillery. Les essais continuent ensuite en mai-juin 1918.
Après la construction, l'abri est soumis aux tirs d'artillerie d'obus explosifs de divers calibres.
Le premier impact permet de voir la résistance du béton ensuite pour évaluer les résultats de sa résistance, l'abri est soumis à d'autres tirs jusqu'à sa destruction.
Les expériences sont un succès et l'autorisation est donnée pour la construction de ce type d'abri mais le Ministre des Munitions, Winston Churchill, demande un exemple pour voir.
Par conséquent, un abri est construit pour lui dans Kensington Gardens, à Londres. L'exemple qui est construit est camouflé comme dans la campagne, recouvert d'un filet de camouflage.
L'ordre de construire immédiatement 500 abris est donné, d'autres ordres vont suivre. La construction des blocs de béton se fait dans le Kent à Richborough au dépôt du Royal Engineers.
La fabrication du couvercle métallique du dessus et le tasseau pour la mitrailleuse sont réalisés par la Compagnie Braithwaite dans le West Bromwich en Angleterre.
Les mitrailleuses Vickers sont fabriquées par la Compagnie Vickers.
Les abris sont envoyés en France et en Belgique dans un kit, avec les blocs préfabriqués en béton, le couvercle métallique du dessus, le sable et le ciment pour faire le mortier ainsi que le camouflage et les outils pour assembler l'ensemble sur le terrain.
 
La situation militaire au cours de l'été 1918.
Après les avances allemandes du printemps 1918, la ligne de front est terminée par les Australiens près de Villers-Bretonneux. Les armées françaises sont au sud d'Amiens.
Les Anglais sont à l'est et au nord d'Amiens et préparent les lignes du système fortifié de défense, avec tranchées, abris, mitrailleuses et artillerie.
Derrière la ligne de front, il y a la ligne de réserve ou deuxième ligne puis la troisième.
Le système principal est la ligne GHQ (General Head Quarters, ou Grand Quartier Général).
Il commence à partir de la frontière belge , près de Saint-Omer, Arras et Amiens.
Amiens est important à cause de sa situation et des lignes de chemin de fer.

Source : "L'écho de Coisy" - Janvier 2014

 


 

Le bunker d’Argoeuves

 

 

L’intérieur du bunker d’Argoeuves

  

 


Le bunker de Dreuil-les-Amiens


Le bunker d’Ailly-sur-Somme
près du chemin du halage.

  

Il est à demi enterré suite aux travaux de rehaussement du chemin.

 


 

Le bunker d’Ailly-sur-Somme

situé à entre la vieille Somme et le canal.

  
Il  est utilisé par la DDE (voies navigables) pour le pilotage automatique du barrage.


 

Les bunkers d'Amiens

 

Il y a plusieurs bunkers à Amiens, notamment près de l’Ile Sainte Aragone et à la Fontaine Bertricourt.

 

Plan de la région Montières-Longpré les Amiens
Source : Peter OLDHAM
Les nids de mitrailleuses sont cerclés de rouge et de bleu sur la carte.

1) Le bunker de l’ Ile Sainte Aragone
Dans le quartier de Montières, dans un massif boisé, il y a un bunker en très bon état. Il est situé près de la vieille Somme et la ligne de chemin de fer Amiens Saint-Roch Doullens.

    

2) Le bunker du canal
Il y a un bunker "cassé" qui se situe au nord du canal, près de la voie ferrée entre Montières et Bertricourt, non loin du bunker de l’Ile Sainte Aragone. Le bunker a été détruit lors de l’aménagement du terrain de sport contigu. On a trouvé un piquet torsadé en « queue de cochon » servant pendant la guerre 14-18 à tenir les fils de fer barbelés.