LE  PLUS  VIEUX  CALCÉEN  DÉCOUVERT   PRÈS  DE  SAMARA  EN  1990
 

Lors de travaux d’aménagement d’un parking, au lieu-dit « le petit marais », une découverte fortuite allait permettre à différentes équipes d’archéologues de travailler plusieurs étés sous les ordres de Thierry DUCROCQ, archéologue, et de faire des trouvailles exceptionnelles. Parmi les milliers de pièces retrouvées , on reconnaît des dizaines d’ossements humains, des fragments de crâne, d’os longs, des phalanges et même des dents. Ces restes humains sont calcinés. L’homme aurait donc d’abord été incinéré puis ses restes placés dans une petite fosse de forme ovale, avec d’autres restes d’animaux, des silex taillés, des éléments de parure, certains brûlés également.

Juliette THORAL a écrit...
Courrier Picard

 

Photo Bruno Bréart, Ministère de la Culture

L’homme vivait il y a 8000 ans à la confluence de la Somme et de l’Acon. C’est l’un des derniers chasseurs cueilleurs de la période mésolithique. En dehors de ses passages au bord de la rivière , le chasseur cueilleur vivait dans les forêts qui occupaient tout le nord de la France. On peut dire que dans les forêts proches du site on trouvait de nombreux tilleuls ; c’est dans ces forêts que chassaient les hommes du mésolithique qui étaient des nomades. Les hommes avaient ils seulement établi un campement provisoire ? Sont-ils restés plus longtemps, chassaient-ils sur place ?

Le mésolithique est une période de transition entre la période glaciaire du paléolithique et celle plus chaude du néolithique, marqué par l’apparition de l’agriculture et de l’élevage, de l’homme sédentaire. C’est le début du réchauffement climatique. L’homme du mésolithique chassait à l’arc. De nombreuses armatures de flèches ainsi que des microlithes ont été découverts au cours des fouilles.

Les silex trouvés datent de la période boréale, il y a 8000 ans. L’oppidum de LA CHAUSSÉE-TIRANCOURT en recelait déjà de nombreux qui étaient taillés et débités sur place. On a pu ainsi retrouver des percuteurs en grès, des lamelles, des grattoirs, des perçoirs, des haches et différents outils en os, défenses de sangliers ou bois de cerfs ainsi que divers outils en bois de cervidés.

La faune récoltée est impressionnante : les espèces les plus représentées sont le sanglier, le cerf , le chevreuil et l’auroch. Il y a aussi des restes de tortues d’eau, de blaireaux, de poissons pêchés dans la Somme, de loutres, de castors, de chats sauvages, d’oiseaux aquatiques et même de chiens.

On a trouvé également des centaines d’objets de parure : coques ou dents percées. Presque tout ce mobilier est brûlé. Plusieurs grandes fosses ont été explorées au cours des fouilles de l’habitat préhistorique. Leur signification reste énigmatique, mais semble liée à un rite funéraire. Deux sépultures ont été effectivement trouvées à proximité. Une découverte extrêmement rare . Dans une petite fosse en cuvette, les restes d’une incinération sont dispersés et correspondent aux corps d’au moins trois personnes.

Dans l’autre, une inhumation originale dans sa disposition montre que le corps y a été placé après avoir été réduit à l’état de squelette : les os longs ont été déposés horizontalement au fond d’une toute petite fosse puis le crâne placé au-dessus et les os pairs disposés symétriquement par rapport à ce dernier, les côtes et les vertèbres étant mises près du bord de la fosse.

Sur le site on a trouvé plusieurs niveaux d’habitation. Le gisement comporte une densité d’objets très importante, témoignage d’une occupation très longue ou d’une succession de haltes mésolithiques.

(*) Depuis, Jean-Pierre FAGNART a mis à jour des restes humains beaucoup plus anciens à SALOUEL