Louis  Nicolas  CAMBRONNE

Sa vie...

Tout d’abord, qu’il me soit permis de remercier mon ami Jacques FOURÉ, sans qui je n’aurais pu réaliser cette page. Il a en effet photographié le dossier militaire de Louis Nicolas CAMBRONNE aux Archives de Vincennes.

Tous les documents portent la mention : CAMBRONNE 2 Y e carton 645.

Son état civil

Il est né à Saint-Quentin, dans l’Aisne, le 16 janvier 1774
Père : CAMBRONNE François Nicolas, courtier en toiles
Mère : LEGOIX Marie Jacqueline
Parrain : Pierre DACHERY
Marraine : Marie Anne RENEUFVE
Acte de naissance de Louis Nicolas CAMBRONNE

Une famille célèbre

La famille CAMBRONNE est originaire de Saint-Quentin mais elle a de nombreuses attaches dans la région Nantaise. On trouve dans les archives :
    - Mariage de Louis Nicolas à Nantes le 12 décembre 1763 : Louis-Jacques-Nicolas CAMBRONNE, négociant, fils du Sieur Louis CAMBRONNE, négociant à Saint-Quentin, et Demoiselle Marie-Anne RENEUFVE.
    - Naissance de Pierre Jacques Étienne CAMBRONNE à Saint-Sébastien près de Nantes (Loire-Atlantique) le 26 décembre 1770
Pierre Jacques Étienne CAMBRONNE deviendra un célèbre général de Napoléon 1er
Il est né le 26 décembre 1770, de “noble homme Pierre-Charles CAMBRONNE, négociant, et de dame Françoise Adélaïde DRUON”. Il mourut à Nantes le 29 janvier 1842 .
Pierre Jacques Étienne CAMBRONNE fut volontaire au 1er bataillon de la Loire-lntérieure en septembre 1791, Lieutenant en septembre 1793, Colonel à Iéna, il est nommé major commandant du 3e régiment de voltigeurs de la Garde en 1810 et fait baron la même année et participe pendant deux ans à la Campagne d'Espagne. Il rejoint la Grande Armée pendant la campagne de Russie. Il y commande le 3e régiment de voltigeurs et participe aux batailles de Bautzen, Dresde, Leipzig, avant d'être nommé général à la Bataille de Hanau.

Un début de carrière brillante

Dragon au 10ème Régiment d’Abbeville, le 1er décembre 1793
Brigadier le 1er Pluviôse an VII (20/01/1799)
Fourrier le 26 Thermidor suivant (13/08/1799)
Maréchal des Logis le 28 Messidor an VIII (17/07/1800)
Maréchal des Logis Chef, le 1er Vendémiaire an 10 (23/09/1801)
Sous lieutenant par arrêté du 4 floréal an 10 (24/04/1802)
A fait avec le régiment les 10 campagnes de la Révolution.

Il devient sous lieutenant

Louis Nicolas CAMBRONNE a l’estime et l’appui de ses supérieurs : le Colonel CAVAIGNAC et le Général GROUCHY : il devient sous-lieutenant.

Il est proposé à un emploi de lieutenant

Le 1er thermidor an 12 (20/07/1804), le Colonel CAVAIGNAC le propose à l’emploi de Lieutenant : son avenir semble assuré.

Louis Nicolas CAMBRONNE veut démissionner !

Quelques mois après la proposition de promotion, le 1er nivôse an 13 (22/12/1804), il adresse une lettre Ministre de la Guerre, en vue de démissionner, en raison du « délabrement actuel de ses affaires domestiques produit par la mort de ses parents et une absence de onze années passées sous les drapeaux du 10ème Régiment de Dragons réclame sa présence dans ses foyers et ne lui permet plus de continuer ses services… »
A différentes reprises, il écrit à son Colonel en le suppliant de bien vouloir intercéder auprès du Ministre afin que sa démission soit accordée.
Lettre de CAMBRONNE du 1er ventôse an 13 (20/02/1805)

Sa démission est proposée à l’Empereur

Après bien des échanges de courriers, le 28 mai 1806, sa démission est proposée à l’Empereur. On y lit :
« M. CAMBRONNE persiste opiniâtrement à faire valoir son bien et celui d’une jeune femme riche qu’il vient d’épouser de manière qu’il ne servirait plus qu’avec dégoût si sa demande était refusée. »
Le document est signé par le Ministre, directeur de l’administration et la guerre : M. DEJEAN, un Amiénois dont une caserne de la ville portera son nom.
Le 31 mai 1806, sa démission est acceptée.

Une rencontre…

C’est la raison de sa démission…
En temps de paix, les soldats avaient l’habitude de faire des manœuvres dans les villages. Jusqu’à la fin du 20ème siècle, le Camp de César de La Chaussée-Tirancourt et les terrains avoisinants étaient des terrains réservés à la troupe qui y faisait des manœuvres.
En 1805, le 10ème régiment de Dragons d’Abbeville vient s’entraîner aux arts de la guerre dans notre village : les soldats logent dans les granges et les officiers chez l’habitant.
Louis Nicolas CAMBRONNE loge chez M. et Mme DEFLANDRE, des cultivateurs aisés qui ont une fille jolie : Marguerite , Désirée âgée de 19 ans. C’est le coup de foudre !
Louis Nicolas, futur lieutenant veut démissionner !
Désormais, il ne pourra plus servir la France avec goût, dit il !

Son mariage

Il se marie le 19 floréal an 13 ( 9 mai 1805), à La Chaussée-Tirancourt, avec Mademoiselle DEFLANDRE Marguerite , Désirée (02/08/1785 / 28/07/1866).
Au moment de son mariage, son régiment est cantonné à Dreuil-les-Amiens.
Pierre François Nicolas, son frère, est témoin lors du mariage.
Ils ont deux enfants :
- une fille : Justine,
née le 29 novembre 1806 à La Chaussée-Tirancourt
mariée le 11 septembre avec Pierre Joseph GAVOIS, instituteur à Hangest sur Somme.
Décédée le 7 février 1857 à Hangest sur Somme.
- un garçon : Arsène
né le 24 mars 1810 à La Chaussée-Tirancourt
Marié le 20 mai 1840 avec HULOT Marie Anne (décédée le 8/11/1846)
Décédé le 10/11/1882 à La Chaussée-Tirancourt

Louis Nicolas CAMBRONNE Adjoint au Maire et Conseiller

Il a été 1er Adjoint au Maire de La Chaussée Tirancourt de 1823 à 1833 .
En 1837, il revient au Conseil Municipal et est élu avec 26 voix
De 1837 à 1847, il est Conseiller Municipal.
Le 25 juin 1837 comme tous les conseillers, à l’appel de son nom, il prête serment : « Je jure fidélité au roi des Français, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du royaume.»
En 1838, il assiste le Maire pour la vente de la tourbe.
Le 30 août 1840, il est absent à l’occasion du serment du Maire !

 

La famille Cambronne habitait Grande Rue. Les anciens du village disaient « Ch’coin Cambronne » en parlant de leur maison située à l’angle de la Grande Rue et de la Rue de Picquigny. La maison a brûlé en 1960 et n'a pas été reconstruite.
 

Son décès

CAMBRONNE Louis Nicolas décède le 9 mai 1851 à La Chaussée-Tirancourt, où il était cultivateur.
Son épouse Marguerite Désirée DEFLANDRE décédera le 28/07/1866.
Leur tombe est dans le vieux cimetière , en entrant à gauche.

C’est une tombe en granit de Belgique montée sur socle en ciment, assez haute sur laquelle il y a des inscriptions difficiles à lire :
Justine Cambronne née le 29.11.1806 à La Chaussée Tirancourt décédée le 7 février 1857 à Hangest-Sur-Somme
son époux Pierre Joseph Gavois né le 10.04.1808 à Halloy-les-Pernois décédé le 25.10.1885.
Arsène Cambronne décédé le 10.11.1882 à l’âge de 72 ans (Ménager)
Son épouse Marie-Anne Adolphine Hulot décédée le 07.11.1846 à l’âge de 28 ans.

Marbrier Ducrotoy à Airaines

Tombe n° 36 Familles CAMBRONNE-DEFLANDRE-HULOT-GAVOIS

in memoriam…

Le 27 avril 1960, le Conseil Municipal présidé par Pierre BONDOIS avait décidé de faire graver les inscriptions sur la sépulture de M. CAMBRONNE.
Finalement, sa tombe sera restaurée par « Le Souvenir Français » d’Ailly-sur-Somme et la Municipalité de La Chaussée-Tirancourt, en octobre 2000.