LES  CÉRÉMONIES  EN  L'HONNEUR   DES VICTIMES  DE  LA  GUERRE  1914 - 1918

Après la première guerre mondiale, de nombreuses cérémonies eurent lieu dans l'église en l'honneur des victimes. Des plaques furent posées en souvenir des soldats tombés au cours du conflit.

Photo Collection Hervé BELGUISE

On peut remarquer la présence de deux grilles en fer forgé : derrière les fleurs, la grille de communion (recouverte d'un drap blanc) et de part et d'autre, une grande grille séparant le choeur de la nef.

COMMÉMORATION  DE  L'ARMISTICE
1934

Saint Martin est notre patron, d'où une double fête pour La Chaussée : le patron et l'Armistice. Le R. P. Poidevin, S. J., chante la messe et nous donne un très beau discours sur la leçon de cette journée ; s'adressant ans Anciens Combattants présents dans le chœur, il leur rappelle comment et pourquoi sont morts leurs camarades. Après la messe, la chorale, renforcée de quelques hommes (l'appel de la Toussaint a porté) chante à la perfection un « De Profundis » à trois voix, puis c'est l'absoute.
Comme chaque année, le catafalque était entouré de superbes chrysanthèmes.
Je me permets d'ajouter une petite réflexion, qui m'a été faite à la sortie, sur la satisfaction éprouvée par l'exécution des chants : « Nous n'avions pas l'habitude de ces choses... On se serait cru dans une Cathédrale ! »

Article de Monsieur l’Abbé PAUL DENTIN
Dans « Le rayon de Soleil », février 1935

COMMÉMORATION  DE  L'ARMISTICE
1935

Comme chaque année, cet anniversaire de la victoire est célébré avec ferveur. Les A. G. sont aux premiers rangs, leur fanion placé dans le chœur. Le Père Bardeau, très connu à La Chaussée, célèbre la messe et donne un beau sermon, s'attachant surtout à faire ressortir le besoin d'union, union demandée avec tant d'insistance même par nos dirigeants peu suspects de cléricalisme ; après la messe de Saint-Martin, notre patron, un « De Profundis » à trois voix et le Libera furent chantés par la chorale. C’est sur cette note aussi artistique qu'émouvante que s’écoule la nombreuse assistance.
Une neuvaine des défunts avait précédé le 11 novembre et ce jour-là, un Salut en termine les exercices.

Article de Monsieur l’Abbé PAUL DENTIN
Dans « Le rayon de Soleil », décembre 1935

COMMÉMORATION  DE  L'ARMISTICE
1936

Quelle date dans l'histoire que le 11 Novembre 1918... Quel soupir de soulagement pour le monde, mais aussi quelle lueur d'espoir pour l'avenir ? Cette date devait marquer la fin de la guerre pour toujours, elle devait être le point de départ d'une ère de Paix et de Fraternité, fondée sur l’union des hommes et des peuples, union scellée du sang des héros ! 18 ans ont passé... les combattants ont maintenant les cheveux grisonnants, les plus âgés disparaissent chaque jour et le grand rêve échafaudé n'est pas encore réalisé, tant s'en faut !
Imparfaitement, je résume les idées exposées par le célébrant devant une assistance recueillie, en tête de laquelle nous voyons les A.C. avec leur drapeau. Faisant graviter autour du mot " Patrie " cette idée du sacrifice et de l'union, il nous montra clairement que ce qui avait permis ; le 11 novembre 1918 réaliserait la Paix entrevue à ce jour mémorable

Je me rappelle encore, lorsque j'entendis les cloches de toutes les paroisses d’alentour sonner, d’une volée qui leur était inconnue depuis quatre ans ; je me rappelle cette émotion dans le visage des vieux, cette flamme dans les yeux des jeunes ! Tous semblaient dire : « Glorieux morts, martyrs de la Patrie, vous l'avez sauvée, nous, ceux qui continueront la montée, nous réaliserons le Rêve pieux, dans le coude à coude de l’union, dans le lien de l’Amour ! »
A la fin de la messe, un « De Profundis » à trois voix et les prières de l'absoute sont chantés pour les soldats morts au Champ d'honneur.
C’est ainsi que notre hommage religieux se termine ; la réunion au cimetière, devant le monument aux Morts, ayant lieu l’après midi comme de coutume, avec un discours de M. le Maire et des chants par les enfants des écoles.

Article de Monsieur l’Abbé PAUL DENTIN.
Dans « Le rayon de Soleil », décembre 1936

COMMÉMORATION  DE  L'ARMISTICE
1937

Déjà dix-neuf ans, que les cloches de nos églises annonçaient à la France et au monde que cette hécatombe sans nom était enfin finie !
Temps gris comme en 18... Je m'en souviens bien, mais, à l'envers de ce qui s'est passé ce jour-là, l'horizon, fictif celui-là, au lieu de montrer le bleu du ciel, est chargé de lourds nuages : révolution, guerre, crise, etc... toutes les forces que Satan tient en réserve semblent jetées sur notre planète.
11 novembre ! Jour du souvenir, jour de la communion nationale dans l'amour fraternel, vas-tu rester à l'orée d'une époque qui semblait vouloir clore, sous le patronage de Saint-Martin, la guerre abhorrée, et qui, au contraire, fait des forces du mal l'horizon coutumier!
Ces réflexions me venaient à l'esprit ; pendant la messe du souvenir, célébrée par M. le Curé. Notre pasteur corrobora mon idée en évoquant dans son sermon la France unie à l'Église, la France de Clovis, toujours elle-même, malgré des dissemblances plus apparentes que, réelles. Je crois que dix-neuf ans après la fin de ta plus grande des guerres, cette France si chère se trouve dans l'obligation de plus en plus impérieuse d'être la France chrétienne. La messe se clôtura par le « De Profundis », suivi de l'absoute, tandis que les voix de nos, cloches - voix heureusement retrouvées - envoyaient à tous les échos le message divin : Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté !
Et, là aussi, comme toujours, l'Église était la messagère de cette paix que les hommes sont impuissants à trouver sans elle.

Article de Monsieur l’Abbé PAUL DENTIN.
Dans « Le rayon de Soleil », décembre 1937
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