ORIGINE
DE LA CROIX DE PIERRE |
La
Croix de Pierre est un monument qui rappelle le souvenir d’un horrible
crime commis en cet endroit.
D’après la tradition, il existait anciennement une auberge
située tout près du Bois des Malades, endroit mieux connu
aujourd’hui sous le nom de terre à briques. Le propriétaire
de cette auberge dont on a jamais su le nom était sur le point
d’épouser une fille qui habitait une ferme située
entre La Chaussée et Tirancourt, à droite du sentier qui
conduit à ce hameau, en face du cimetière.
Nos pères ont connu les derniers propriétaires de cette
ferme qu’on désignait sous le nom de fermiers du Grenier.
L’aubergiste engagea un jour son amante à venir le voir à
son auberge. Elle lui promit qu’elle irait sous peu lui rendre une
visite.
L’aubergiste fit savoir à son domestique que son amante viendrait
prochainement le voir.
Il lui recommanda de bien recevoir son amante dans le cas où il
serait absent le jour de son arrivée et de lui donner les clés
des chambres de son habitation.
La jeune fermière vient donc comme elle l’avait
promis rendre une visite à son amant. Il était absent ce
jour là. Son domestique lui fit visiter l’auberge et lui
remit les clefs des chambres de l’appartement comme son maître
le lui avait recommandé.
Après que cette fille eut passé quelques temps, chez son
amant, elle prit congé du domestique et revint à La Chaussée.
D’après la tradition, il paraîtrait que l’aubergiste
aurait assassiné deux voyageurs la nuit précédente
et aurait enfermé leurs cadavres dans l’une de ses chambres.
L’aubergiste rentra chez lui peu de temps
après le départ de son amante. Son domestique s’empressa
de lui apprendre que sa jeune fermière était venue pour
le voir et qu’elle venait de s’en retourner.
Il le questionna afin de savoir si elle avait visité tous les lieux
de l’auberge ; et sur l’affirmation de son domestique, il
monta à cheval et partit à la suite de son amante qui arrivait
à La Chaussée quand il l’atteignit.
Il descendit de cheval et l’assassina.
La tradition ajoute que la jeune fille n’ayant pas la clef de la
chambre où se trouvaient les deux cadavres , elle avait eu la curiosité
de regarder par le trou de la serrure et qu’elle les avait vus.
Pour admettre le récit de cette légende il faut donc supposer
que l’aubergiste aurait laissé son amante pour morte et qu’elle
ne l’avait pas été, et qu’elle aurait encore
eu le temps avant d’expirer de déclarer ce qui s’était
passé.
Enfin nos ancêtres n’ont pas donné plus de détails
sur ce triste événement.
Toujours est il que l’érection de la Croix de Pierre est
due à la mort tragique de cette infortunée fille.