LES  DÉBUTS  DE  L'ÉLECTRICITÉ
A   LA CHAUSSÉE - TIRANCOURT

Depuis quelques années, notre commune procède à l’effacement de ses réseaux électriques. Il m’ a paru intéressant d’ évoquer ce qui fut une révolution pour nos grands parents, à savoir l’arrivée de l’électricité dans les maisons. Quand on regarde une carte postale ancienne on ne voit pas de poteaux dans les rues, car le réseau électrique n’est apparu que vers 1910. Au début les Calcéens ne mirent qu’ une lampe dans une seule pièce ( ce n’était pas utile d’en mettre dans les chambres, par exemple, et puis cela coûtait cher). Nombreux sont nos concitoyens qui ont utilisé leur lampe à pétrole ou leur "lampe pigeon" durant de nombreuses années. Enfin le progrès était en marche… des dizaines de poteaux allaient pousser dans nos rues.

André SEHET

Le 5 Décembre 1908, le Conseil Municipal de LA CHAUSSÉE-TIRANCOURT, sous la présidence de Monsieur Léon FOURNY, Maire de la commune, décide de donner une suite favorable à la demande de Messieurs COUZINET et DESTROST , ingénieurs, directeurs de la station centrale d’énergie électrique de Picquigny qui sollicitaient l’autorisation d’établir dans la commune de LA CHAUSSÉE , un secteur destiné à tous usages, et notamment, à l’éclairage électrique. Monsieur le Maire est chargé d’entrer en pourparlers avec les directeurs de la station afin d’arrêter au mieux des intérêts de la commune, les conditions du contrat de concession à intervenir.

Le 17 septembre 1909, Monsieur le Maire expose au Conseil Municipal que la Société d’électricité de Picquigny s’engage à installer les lampes sur la voie publique au prix de 18 F. l’une avec un abonnement annuel de 10 F. par unité pour l’éclairage.

Quant aux lampes à installer dans les édifices communaux, la pose coûterait 15 F. l’unité et l ‘éclairage aurait lieu à l’aide du compteur installé aux frais de la société. La société se chargerait de l’entretien et du remplacement des lampes ainsi que de l’installation gratuite de 10 lampes sur la voie publique. Le conseil décide l’installation de 17 lampes sur la voie publique qui seront placées aux endroits préalablement désignés et de 5 lampes dans les édifices communaux. Mr FOUACHE demande que le hameau de TIRANCOURT soit éclairé « aux mêmes conditions que le chef-lieu ».

Le 14 février 1911, le conseil municipal approuve le cahier des charges néanmoins, messieurs FOUACHE et BONDOIS font des réserves à ce sujet . En effet, ils déclarent ne pouvoir accepter cette décision et signer la présente délibération, attendu que le hameau de TIRANCOURT ne profite pas de l’éclairage municipal, quoiqu’il en supporte les frais.

Le 18 juin 1912, Monsieur le Maire expose au Conseil que par décision préfectorale, en date du 6 janvier dernier, Mr LETURCQ , contrôleur des mines à Amiens a été chargé d’exercer le contrôle municipal des distributions d’énergie électrique existant dans la commune. Il invite l’assemblée à fixer la redevance à percevoir annuellement sur les permissionnaires pour assurer le traitement du contrôleur. Le conseil fixe à 3 F. du kilomètre de ligne, le montant de cette redevance et décide qu’un crédit de 6 Francs sera inscrit au budget, en recette comme en dépense. La longueur des lignes est de 1,948 Km.

Le 7 décembre 1912, le conseil déclare vouloir confier aux agents du contrôle de l’état, le contrôle communal de l’énergie électrique.
Le 8 février 1913, le conseil décide la pose de 2 nouvelles lampes au hameau de Tirancourt et le déplacement de diverses lampes municipales.
En décembre 1916, le conseil modifie le cahier des charges. La dépense d’éclairage électrique pour le 2ème semestre de 1917 s’élève à 35,83 F.

Le 14 février 1920, les concessionnaires demandent une nouvelle modification du cahier des charges . Le conseil décide qu ‘avant de s’engager dans cette affaire , de la soumettre pour avis au Génie Rural .

En Août 1921, la Compagnie COUZENET et DESTROST est rétrocédée à la Société Artésienne Force Lumière, la SAFL. Le 18 octobre 1921, Monsieur le Maire expose au conseil que l’éclairage électrique n’a pas fonctionné depuis le mois d’Août 1914 et qu’en conséquence, le réseau est en très mauvais état et qu’il y a lieu pour assurer la sécurité et la facilité des communications de le réorganiser complètement et le plus tôt possible. Les travaux sont effectués en 1922, la facture s’élève à 2100 F.

En 1923, la concurrence existe déjà : la Société Electrique du Nord Ouest demande à fournir la commune en électricité.
Le 5 Avril 1924, une lampe est installée Rue de Vignacourt.
Le 19 juin 1925, le Conseil décide d’informer Monsieur le Curé que le courant donné gratuitement à l’église sera supprimé à partir du 20 juin 1925.