L’ÉCOLE  DE  TIRANCOURT  AU  XIXème SIÈCLE

État annexé au plan géométral de l’école de Tirancourt-La Chaussée, remis à Monsieur le Recteur de l’Académie départementale de la Somme par BOYARD Charles, instituteur adjoint de la dite commune.(Vers 1850)

Vue de la Place Thuillier de Beaufort
 
Plan de l’école
 

Section

 

Longueur

Largeur

Hauteur

A

Bâtiment destiné à contenir les tourbes et les cendres

 11,40 m

5,93 m

5,30 m

B

Classe

7,80 m

5,93 m

3,30 m 

E

Cuisine

5,93 m

2,80 m

2,63 m

« Le mobilier de la classe qui ne réunit sous aucun point les dispositions du règlement, se compose seulement de tables d’une égale hauteur et n’ayant que 30 centimètres de largeur, de deux tableaux noirs et d’un alphabet.
La classe n’est éclairée que du côté du jardin appartenant à Monsieur de FRANCQUEVILLE, par quatre fenêtres éloignées du sol d’un mètre quatre vingt dix centimètres.
Vingt cinq élèves à peu près fréquentent la classe l’hiver… »

L’ancienne école, à gauche, au début du XXème siècle. Le bâtiment a du être réaménagé puisqu’il y a des fenêtres sur la façade.

Source :
Archives Départementales : Tz 447 454
Tirancourt : École supprimée par arrêté du 24 décembre 1889

 TRANSACTION  ENTRE  MONSIEUR  THUILLIER  DE  BEAUFORT  ET  LA  COMMUNE  DE  LA  CHAUSSÉE-TIRANCOURT
16 septembre 1820

« Par-devant Maître Janvier a comparu M. Jean-Baptiste THUILLIER de BEAUFORT ancien colonel de guerre et demeurant à Amiens.

Lequel a par ces présentes déposé au dit Maître Janvier
Un acte sous seing privé souscrit par lui à Tirancourt le 16 septembre courant et contenant d'une part l'abandon gratuit fait par M. Thuillier de Beaufort d'une rente de cinq cents francs inscrite en son nom au grand livre de la recette générale du département de la Somme no 429 au profit de l'enseignement mutuel pour les deux sexes par lui établi dans la commune de la Chaussée Tirancourt,
et d'autre part l'acceptation de cette rente par M. le Maire…
Dont acte fait et passé à Amiens l'an 1820, 27 septembre.
Suit la teneur de l’annexe

Le soussigné ancien Colonel de guerre ayant d'après la cession à lui faite par M. le Maire de la Chaussée Tirancourt en vertu d'une ordonnance du
roi en date du 16 septembre 1819 d'une partie de terrain prise sur la place publique fait construire sur cette partie que sur le sol à lui appartenant un bâtiment de grandeur suffisante pour deux écoles et ayant meublé les dites écoles de tout ce qui était nécessaire pour y être établi l'enseignement mutuel en faveur des enfants des deux sexes, déclare faire aujourd'hui pour le soutien de cet établissement abandon d'une rente de 500 F inscrite en son nom sous le no 429 au grand livre de la recette générale du Département de 1a Somme aux conditions suivantes :

1°) La dite rente sera immobilisée, le donateur en conservera le titre, elle sera toujours répartie par lui ainsi qu'il suit, 200 F à l'instituteur, 200 F à l'institutrice qui tous les deux tiendront école au moins pendant 10 mois de l'année chaque année à Tirancourt et non ailleurs, et cent francs tant pour entretien du bâtiment et du mobilier des dites écoles que pour prix d'encouragement aux élèves.

2°) En vertu de l'article 18 de l'ordonnance du roi concernant l'instruction primaire ... Le soussigné se réserve le droit de toujours présenter l'instituteur et l'institutrice qui recevront l'autorisation du recteur.

3°) Après la mort du donateur, ses héritiers ou successeurs propriétaires à quelque titre que ce soit de sa maison de Tirancourt, jouiront de tous les droits qu'il_ s'est réservé par les articles ci-dess,us.
A Tirancourt le 16 septembre 1820

         Signé Thuillier. »

Extrait d'une transaction entre Mr et Mme de Franqueville et la Commune de La Chaussée-Tirancourt (7 et 8 Janvier 1839)

« Transactions
Après l'exposé et les observations qui précédent Monsieur et Madame de Franqueville d'une part, et M.M. les membres du Conseil municipal de la commune de La Chaussée-Tirancourt d'autre part, voulant éviter toute difficulté relativement à l'exécution de l'acte de libéralité du seize décembre mil huit cent vingt sus énoncé sont demeurés d'accord et convenus de ce qui suit :

Article premier
La rente de cinq cents francs et les deux écoles dont il est ci-dessus parlé sont déclarées communales.
La rente sera transférée et au nom de la commune de La Chaussée-Tirancourt, portera mention de son affectation spéciale au service des deux écoles et sera immobilisée, le titre sera remis à la commune de La Chaussée-Tirancourt ; le recouvrement des arrérages sera fait par le receveur communal et figurera au budget.
Deux cents serviront à l'école des filles de La Chaussée et trois cents francs â l'école des garçons de Tirancourt ; sur ces trois cents francs, cent francs seront retenus et capitalisés ,jusqu'à concurrence de mille francs, et l'intérêt de cette somme de mille francs sera affecté à l'école des filles de La Chaussée en augmentation du revenu.
Dès que le capital sera obtenu, l'école de Tirancourt jouira intégralement des trois cents francs qui lui sont affectés.
Si la rente cinq pour cent consolidés éprouvait une réduction, les traitements de l'Instituteur et de l'Institutrice resteront fixés comme ci-dessus, mais les dépenses auxquelles les cents francs étaient destinés deviendront charge communales.
Toutes les dépenses à payer par la dite rente intégrale et réduite seront acquittées sur les mandats du maire, conformément aux règles de la comptabilité communale.

Article deux
M. et Mme de Francqueville conservant pour eux et leurs successeurs dans leur maison de Tirancourt la faculté de présenter aux places vacantes d'Instituteur et d'Institutrice; les sujets qui d'ailleurs réuniront les qualités requises, la présentation sera soumise au conseil municipal et l'autorité compétente fera la nomination. L'initiative pour la présentation est accordée à la partie la plus diligente, sauf communication à l'autre partie par voie administrative, en cas de refus ou de négligence de faire connaître son adhésion ou ses observations dans un délai de dix jours, il sera passé outre à la nomination par l'autorité compétente. Toutes les autres formalités prescrites par la loi seront d'ailleurs observées.
Le Maire et à son refus ou par suite d'abstention, l'autorité supérieure donnera connaissance à M. et Mme de Francqueville ou à leurs successeurs dans la maison de Tirancourt de toutes les affaires relatives aux deux écoles : ceux-ci seront tenus de donner leurs observations par la même voie dans les dix jours suivants, et il sera statué ensuite par le pouvoir compétent.

Article trois
L'Instituteur sera placé à Tirancourt et l'Institutrice à La Chaussée.

Article Quatre
Le bâtiment actuellement existant à Tirancourt reste la propriété de M. et Madame de Francqueville qui affectent cependant à partir de ce jour une chambre sise au Nord de ce bâtiment ; cette chambre sera consacrée exclusivement à l'école de Tirancourt et sera entretenue à perpétuité par M. et Madame De Franqueville qui en prennent dès à présent l'obligation bien expresse ; cette chambre sera néanmoins communale. Ce qui a été accepté par M.M. les Conseillers municipaux de La Chaussée-Tirancourt.
Il résulte de ce qui précède que l'école des garçons dont il est question se trouvait dotée de 200 F de rentes ; mais cet état de choses a changé : M. et Mme de Francqueville héritiers de M. de Beaufort considérant l'inutilité d'une école de filles et de garçons dans un hameau qui ne compte que 28 ménages, la difficulté ou pour mieux dire l'impossibilité de trouver des maîtres pour une si faible rétribution proposèrent en 1838 de se charger des frais d'entretien du bâtiment et de réunir les 100 F qui y étaient affectés aux 400 F destinés à l'instruction, d'y ajouter quelques économies et de former une rente de cinq cent cinquante francs, dont 250 F seraient employés à une école de fille établie à la Chaussée centre de la population et 200 F à l'école des garçons qui devaient rester à Tirancourt. Cette proposition donna lieu à une transaction entre la commune et les héritiers du fondateur qui fut signée les 7 et 8 Janvier 1829 enregistrée le 22 Janvier 1840, approuvée par le roi le 10
Ci-après les principales dispositions de cette transaction. »