L' EXODE

Malgré un chaud soleil, l’optimisme n’était pas de rigueur, la plus grande partie de la population rejoignit spontanément la horde des évacués. Ce furent des moments pénibles, inoubliables.
Qu’allaient-ils retrouver à leur retour ? Que prendre ? Où aller ? Allait-on rester ensemble ? Comment faire pour avoir des nouvelles du mari ou du père soldat ? Tant bien que mal les Calcéens se mirent en route.

Certains partirent à pied, poussant une brouette contenant quelques provisions, quelques objets « précieux »…

Des mères poussaient des landaus avec leurs bébés tandis que d’autres partaient en voiture à cheval, la remorque pleine d’affaires ou de voisins moins chanceux.

Sur la route, quelque part en France…

Quelques habitants purent partir en automobile, un matelas sur le toit pour se protéger des balles. Après avoir marché de longues heures, parfois pendant plusieurs jours en dormant dans les étables, sur la paille, dans l’angoisse d’une attaque aveugle des nazis, les évacués trouvaient un train qui les emmenait loin du front, quelque part en France, loin de leur village…

C’est ainsi que la famille LIGNY se retrouva en Bretagne où elle eut des nouvelles de la Somme dans un journal local. A Valras, dans l’Hérault, on trouve les familles VIGNON, SEHET, MAQUET, VANDENDAELE, DETRE-ROUCOUX.
La famille MATIFAT s’installera en Charente jusqu’à la fin de la guerre. Narcisse SEHET et son épouse séjourneront à l’hôpital temporaire Saint-Joseph de Morlaix (Finistère) du 5 juin au 17 Août 1940. La famille de Monique RIFFLART resta en Bretagne. La famille BRUNET-DUCROTOY restera jusqu’au 5 septembre à Trémorel, dans les Côtes du Nord (Côtes-d’Armor). Toute la famille reviendra par le train à Picquigny comme l’atteste la demande de transport faite par le Maire de Trémorel :

République Française

Demande de transport pour un voyage simple concernant 10 réfugiés.

Le Maire de la commune de Trémorel (Côtes du Nord), demande au réseau des chemins de fer SNCF de transporter de Trémorel à Picquigny (Somme) les nommés M. et Mme BRUNET et leurs 7 enfants: BRUNET Michel 13 ans, André 12 ans, Gilberte 9 ans, Pierre 8 ans, Paul 6 ans, Arlette 5 ans et Jean 2 ans ainsi que Mme Veuve DUCROTOY, «belle mère» en vue de rejoindre leur famille en ce lieu.

Certificat de la Mairie de Trémorel

C’est dans cette maison de Trémorel que résida la famille BRUNET-DUCROTOY

Les habitants de La Chaussée-Tirancourt qui ne purent partir ou qui ne voulurent pas quitter leur habitation furent dirigés à l’arrière du front vers Raincheval, le temps de la Bataille de la Somme. Il s’agit de Madame LEBEL et de membres de la famille de Gérard FERTEL… Ils revinrent les premiers au village ; les autres durent attendre de longs mois avant de rentrer chez eux. En effet, le 22 juin, l’Armistice est signé, il a pour conséquence la coupure de la France en deux zones, et la création d’une ligne de démarcation supplémentaire qui suit le fleuve Somme, qui par conséquent, interdit aux personnes de rentrer s’ils ne sont pas munis d’un laisser-passer : « l’Ausweis ».

Certains réfugiés revinrent amers de leur éloignement de La Chaussée-Tirancourt. Dans le midi de la France quelques-uns furent appelés «les Boches du Nord», certains entendirent des phrases comme: « Comment va votre guerre ? »

Souvenirs de Georges ANCION, 5 ans en 1940

J’'habite un petit village (Pommiers la Placette, 600 habitants) de montagne dans le massif de la Chartreuse à 20 kilomètres de Grenoble. Je suis d'origine belge (Liège), à 40 kilomètres de l'Allemagne.
Le 6 mai 1940, lorsque les Allemands ont envahi la Belgique, de nombreux Belges ont fuit l'avancée Allemande pour se réfugier en France. Nous étions de ceux-là (famille avec 3 enfants). Ma Maman, malgré toutes les difficultés, a eu le courage et la présence d'esprit de rédiger jour par jour les péripéties de cet exode à travers la Belgique et la France. Certains de mes petits enfants s'intéressant à l'histoire de la famille, m’ont demandé de ressortir le compte rendu de l'exode. J'en ai profité pour établir une carte avec les lieux (villes et villages où nous sommes passés). C'est ainsi que le 16 mai 1940, il est écrit : « le soir arrive et il faut chercher à se loger. Nous trouvons des chambres et des lits à La Chaussée-Tirancourt. Nous y passons 2 jours ».
Les Allemands ont franchi la Meuse à Sedan. Ils sont à Laon et Bruxelles. Hélas, je n'ai aucun souvenir de ce passage (j'avais 5 ans).
Georges ANCION . Pommiers la Placette ; Isère.
Ancion, le 20 janvier 2010

Compte rendu de l’exode de la famille Ancion en1940.

La France et la Grande Bretagne ayant déclaré la guerre à l’Allemagne ces derniers ont répliqué en envahissant la Belgique (malgré sa neutralité) puis la France. La peur de l’envahisseur a fait fuir de nombreux belges, en voiture, en vélo, en charrette à bras tout ce qui roulait c’est mis en branle. La fuite étant en avant, la plupart se sont réfugiés en France pour revenir en Belgique quelques deux mois après.
Le compte rendu de cet exode a été écrit régulièrement et fidèlement par Anna Ancion et ce malgré tous les aléas de cet exode. Remettons nous dans le contexte d’alors à 5 heures du matin les avions allemands sillonnent le ciel et la DCA belge entre en action. (Liège est à 40 Km de l’Allemagne). La famille, au sortir du lit, prend la décision de partir et de laisser la maison, les grands-parents, l’usine (La Tuyautogène) dont Nicolas Ancion était directeur). Il faut habiller les enfants, prendre le strict nécessaire, retirer de l’argent et aller chercher Jean qui était dans un sanatorium sur la côte belge (Le Coq – De Haag) avant de partir pour la France. Il fallait le faire.

Vendredi 10 mai 1940.
Brusquement réveillés à 5 heures du matin par le vrombissement des avions et le tir de D.C.A pas de doute il y a quelque chose d’anormal ; tous les voisins sont aux fenêtres ou dans les jardins en pyjama ou à moitié vêtus, les avions passent et repassent continuellement. Vers 6 heures Nicolas prend le poste de Bruxelles à la T.S.F à ce moment le spicker annonce : ce matin vers 4 heures les Allemands ont envahi la Hollande, la Belgique et le Grand Duché, la classe T est prière de rejoindre immédiatement. C’est donc la guerre notre pensée se reporte aux premiers jours d’août 1914. Comme alors le ciel est serein et notre pays envahi.
Toutes les communications téléphoniques sont coupées. Nicolas va à la banque pour tacher de retirer les fonds de la tuyautage qu’il partage entre lui, Mr Leclerq et Mr Jenné après avoir payé les ouvriers.
A son retour nous décidons de partir d’abord reprendre notre petit Jean à Coq puis nous rendre à Tournai où les bureaux de l’A.L (Air liquide) se sont repliés (1). Christine (la sœur de Nicolas) ne veut à aucun prix nous accompagner elle préfère rester avec son mari et la petit. Un bref au revoir chez tante Marie à Christine et vers 4heures (16h) nous partons abandonnant la maison dans un désordre indescriptible. La retrouverons nous debout notre chère maison ! A partir de Bruges nous sommes à tout moment mitraillés par les avions, nous devons à plusieurs reprises descendre de l’auto et nous coucher dans les fossés, les enfants pleurent. A un moment donné une bombe éclate dans un champ à côté de nous, le bon Dieu nous a préservé, le long de la route des maisons sont détruites, des autos flambent, des cadavres gisent sur le côté et c’est depuis Liège le lamentable exode des réfugiés, en auto, en charrette, à vélo, à pied. Vieillards, hommes, femmes, enfants fuient devant l’envahisseur. Après Louvain le trajet est plus calme. Bientôt nous croisons les premiers français et anglais.
Presque à Alost là nous arrivons devant une ville en ruine, les maisons sont écroulées, les débris de vitres et de briques jonchent les rues sur plus de 2 kilomètres. Par quel miracle pouvons nous traverser la ville sans incident ! Bientôt nous arrivons à Gand, malgré la nuit qui approche nous décidons d’aller jusqu’à Coq où Bruges. Nous devons prendre des chemins de détour car les troupes sont en route il fait nuit nous roulons lentement
A Coq nous trouvons un accueil très cordial à l’hôtel Bristol après nous être un peu restauré nous sommes content d’aller nous reposer des fatigues de la journée.
(1) L’usine (La Tuyautogène) dont Nicolas Ancion était directeur était située à Ougrée sur un terrain qui appartenait à L’Air Liquide, d’où les relations étroites qu’il y a eu tout au long du périple.

Samedi 11.
Après le déjeuner nous allons au Prévent (Préventorium). Nous trouvons Jean en bonne santé. Quelle remue ménage, déjà on est en train de transformer le Prévent en hôpital militaire. Beaucoup de parents ont repris leurs enfants, les autres repartirons bientôt. Et ceux que nous avons laissé là bas que font ils, papa, maman, et mes frères ont-ils pu rejoindre leurs unités et les enfants ? autant de questions que nous nous posons cent fois par jour.

Dimanche 12, lundi 13.
Nous assistons les deux jours à la messe et à la communion à Coq. Le lundi matin, nous partons pour Coxyde pour y retrouver Mr Jenné (comptable de le Tuyautogène). Nous arrivons vers 11 heures, nous trouvons Mr Jenné et la petite, Mr Jenné père et Mr Petit. Mr Jenné et Mr Petit sont retournés à Liège pour la troisième fois quelle imprudence. Nous passons la journée et la nuit à la pension Gilbert. Là nous voyons Mr le baron del Marmol nous apprenons ainsi que le château et l’église ont sautés mais aucune nouvelle de nos chers parents.

Mardi 14.
Nous partons pour Tournai. A Ypres nous rencontrons André Nollet. Nous apprenons par lui que Hubert a conduit Yvonne et les enfants à Elouges avec Mr et Mme Riga. A Tournai nous voyons Mr Caris qui a assez bien supporté le voyage. Nous sommes logés au pensionnat loué par L’Air Liquide 2 lits d’une personne pour nous 6 ! Nous retrouvons là également Mr Rouvroy et sa famille, Jeanne Monfort et son petit garçon et le personnel de L’Air Liquide.

Mercredi 15.
Les évènements se précipitent. Liège tient toujours (les forts) mais les Allemands ont franchi le canal Albert et sont à Tirlemont. On décide de partir de suite pour Deauville. Nous quittons Tournai vers 2 heures de l’après midi, avec Mr Rouvroy et Germaine. Après avoir roulé 5 kilomètres nous rejoignions la file interminable de voitures qui attendent pour passer la frontière. On avance mètre par mètre. Nous devons passer la nuit dans la voiture. Vers 10 heures du soir on s’installe tant bien que mal. Les phares de la D.C.A illuminent le ciel, détonations du côté de Lille. En se remuant vers une heure du matin Georges a fait fonctionner le klaxon. ¼ d’heure après s’amènent les agents de route avec un monsieur. On nous prend pour des espions. Grâce à l’intervention de Mr Rouvroy et du chauffeur de L’Air Liquide nous parvenons à récupérer nos cartes d’identité que les agents ne voulaient pas nous rendre. Quelle nuit !

Jeudi 16.
Nous passons enfin la frontière à 8 heures du matin. On nous dirige vers un centre de recensement, encore la file, nous parvenons à avoir les renseignements et nous rebroussons chemin vers une autre direction. Nous dînons à Boullens où Nicolas change le premier argent français. Le soir arrive et il faut chercher à se loger. Nous trouvons des chambres et des lits à La Chaussée Tirancourt. Nous passons là 2 jours. Les Allemands ont franchi la Meuse à Sedan. Ils sont à Laon et Bruxelles.

Samedi 19.
Nous repartons espérant aller vers Paris. Bientôt nous sommes de nouveau bloqués par une file d’autos (parachutistes). A 9 heures du soir nous arrivons à Neufchâtel. Plus une chambre, plus de pain nos provisions sont écoulées. Nous soupons avec quelques cuillères de lait concentré et un morceau de chocolat. Nous dormons dans la voiture.

Dimanche 20.
Nous nous mettons en route à 6 heures du matin. Nous parvenons à prendre la route pour Paris et nous trouvons un déjeuner réconfortant dans une auberge. Nous assistons à la messe aux Andelys. L’après midi nous arrivons à la Croix St Leufroy près d’Evreux. Nous sommes très bien accueilli chez Mr Delorme marbrier. Nous y logeons.

Lundi 21.
Nicolas va prendre des renseignements à Paris et rentre le soir. Il est désigné pour Bordeaux mais doit attendre des ordres à Deauville. Il est décidé que nous partons le lendemain pour Deauville.

Mardi 22.
Nous quittons La Croix vers 9 heures. Nous passons par Lisieux où nous visitons la Basilique et prions Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de nous venir en aide. Nous arrivons dans l’après midi à Deauville. Les Allemands avancent toujours bientôt ils seront à Calais. Les troupes du nord seront coupées. Daladier démissionne, Reynaud le remplace. La première nuit à Deauville, une mansarde 2 lits, pour nous 6, une nourriture immangeable.

Mardi 23.
Nous changeons d’hôtel, nous sommes bien logés et la nourriture est passable, mais nous sommes bien inquiets pour le sort de ceux que nous avons laissé là bas.

Jeudi 24.
Pas de nouvelle pour notre départ à Bordeaux. Jean tousse il doit garder la chambre. Les 3 autres veulent sortir, aller à la plage, quelles journées monotones nous passons. Mr Rouvroy et Mr Gerveau ont loué des villas, ils sont chez eux au moins ! Heureusement nous avons le réconfort d’une messe et d’une communion à peu près quotidienne. Il n’y a qu’à l’église qu’on soit un peu apaisé.

Lundi 28.
En revenant de la messe nous apprenons par la radio la capitulation du roi et de l’armée Belge ! Quel choc cette nouvelle nous cause. Nous ne savons que penser de la décision du roi. Ici on nous montre le poing, nous devenons indésirables et toujours aucune nouvelle de notre départ.

Dimanche 3 juin.
Nous changeons de restaurant, la nourriture est enfin meilleure. Jean va mieux mais Nicolas a mal aux dents et ne mange pas. Il parait que nous sommes désignés pour l’Algérie ! Mais nous partirons tous pour Bordeaux. Les jours passent et les évènements se précipitent. Les Allemands ont toute la côte. Les armées françaises embarquent à Dunkerque pour l’Angleterre les derniers soldats. Le Havre est bombardé toutes les nuits.

Samedi 9 juin.
Nous partons pour Bordeaux. Nous arrivons le soir à Saumur sans incident. Nous logeons à l’hôtel de la Gare. Vers 1 heure du matin nous sommes réveillés par des bombes jetées par des avions allemands. A 100 mètres de l’hôtel un immeuble est en feu. Une autre bombe est tombée dans la Loire, une autre sur une école vide. On descend les enfants en pyjama avec les lodens, on craint un retour des avions. Enfin vers 2 heures ont se recouche tout habillé et le reste de la nuit est calme.

Dimanche 10 juin.
Nous partons vers 8 heures. Nous assistons à la messe à Parthenay et arrivons vers 6 heures du soir à Bordeaux Latresne. Nous sommes accueilli par Mr Philipon au château loué par L’Air Liquide. Il y a des salles et des granges avec des châles, nous y passons la nuit.

Lundi 11.
Nous sommes installés, Mr Mallet Noël, René Jeany et tante Marie, Mr et Mme Rouvroy et Georges et nous 6 dans une maison vide. On nous a donné des châles à L’Air Liquide 4 pour nous 6. Les voisins nous donnent une table quelques chaises et un banc ! Nous mangeons au restaurant, mais comment !

Mercredi 13.
Nous trouvons une vieille cuisinière, on essaie de faire du feu de bois. Cela ne va pas mal. Il y a du bois que l’on découpe, on achète quelques ustensiles de ménage et nous parvenons à faire notre popote. Cela pourrait être mieux mais enfin c’est la guerre !

Jeudi 14.
Mr et Mme Defraine et les 2 petits, Lisette et Marcelle viennent nous rejoindre. 21 personnes pour 3 chambres.

Mercredi 15.
Les Allemands sont à Paris. L’Italie déclare la guerre à la France et à l’Angleterre. Le pouvoir reste aux mains du Maréchal Pétain vieillard de 80 ans ! Notre départ en Algérie est à vaux l’eau.

Lundi 18.
Le maréchal Pétain demande les conditions d’armistice.

Lundi 25.
L’armistice est signé entre l’Allemagne, l’Italie et la France. L’Angleterre continue la guerre. Les jours suivants nous n’avons plus qu’un désir, pouvoir retourner en Belgique. Les Allemands prennent possessions de Bordeaux et de environs.

Jeudi 4 juillet.
Nous quittons Latresne pour repasser par Royat voir Mr Caris et ensuite rentrer en Belgique. Nous sommes arrêtés à la ligne de démarcation et dirigés vers Angoulême, puis de nouveau vers de routes des routes de campagne. Nous logeons dans un petit village dans les voitures et sur de la paille.

Vendredi 5 juillet.
Nous passons sans savoir comment dans la zone non occupée. Nous passons donc par Brive où Mme Hallet retrouve son mari ; elle y reste avec ses enfants. Nous rencontrons Gaston Spirlet et sa femme. La ville est encombrée. Nous logeons aux environs à Malmort sur la Corrèze encore dans des granges et dans les autos.


Samedi 6 juillet.
Nous arrivons vers 6 heures du soir à Royat. Mr Caris nous fait un accueil très cordial. Son neveu doit nous avoir réservé des chambres à Pont du Château. Arrivons à Pont du Château vers 7 h1/2. Nous n’avons pas de chambre réservée. On se met à la recherche de logement. Finalement nous aurons tous des lits.

Dimanche 7.
Nous allons à la messe à Pont du Château. Nous découvrons un hôtel avec des chambres pour tout le monde à Vertaizon. Malheureusement il y avait beaucoup de locataires indésirables. Nous sommes nourris à l’hôtel Bayon, la nourriture est excellente et la dame très gentille. Les jours passent mais pas question de retourner en Belgique

Vendredi 12.
Nous sommes logés à l’hôtel Bayon, c’est un grand mieux. Au moins il fait propre !

Mardi 16.
Mr Rouvroy Germeau nous quittent et sont heureux de pouvoir repartir. C’est avec émotion qu’on leur dit au revoir. Espérons que notre retour arrivera bientôt. Je leur ai remis une lettre pour nos parents. Espérons qu’elle arrivera à destination.

Lundi 22.
J’ai du garder le lit toute la journée, une petite grippe, mais surtout un dérangement d’intestins. Le docteur est venu ce latin. Que c’est triste d’être malade à l’étranger.

Mardi 23.
Je vais mieux heureusement, un jour ou deux de patience et il n’y paraîtra plus rien. Nicolas est en route tous les jours pour les formalités à remplir au sujet des dépôts de la Tuyautogène et toujours aucun résultat.

Vendredi 26.
Quel bonheur ! Ce matin j’ai reçu des nouvelles de chez nous. Ils sont tous bien portant et la maison est intacte. Nous espérons avoir des nouvelles au sujet de notre retour en Belgique et chaque jour on est déçu, que c’est long et avec quelle impatience nous attendons le moment où nous pourrons nous mettre en route. Espérons le pour une dernière étape. C’est sans regret que nous quitterons la France où nous avons cependant trouvé un accueil fraternel mais aussi où nous avons vécu des jours bien malheureux et bien cruelles pour nos deux nations.