LA  CHAUSSÉE-TIRANCOURT ET  PICQUIGNY  PENDANT LA  PREMIÈRE  GUERRE
Merci à mon ami de longue date, M. Gérard RIGOLLE, habitant rue de Bellifontaine à Bailleul près d’Abbeville, grâce à qui nous avons pu mettre la main sur un album contenant de nombreuses photos de la guerre 14/18 dans notre région.
 
Cette trouvaille est intéressante pour nos villages.
On y voit des photos relatives à la guerre ainsi que de nombreuses photos de famille.

Marquis

 Etiquette du fournisseur de l’album


Avant-propos
Les Anglais prennent beaucoup de photos qu’ils envoient dans leurs familles. Ils sympathisent avec les habitants. Certains garderont le contact très longtemps après le conflit. Malheureusement, le barrage de la langue fera que les relations s’estomperont.
 
Les photos sont prises par des officiers vivant chez les habitants les plus aisés.
Les soldats sont cantonnés dans des abris en tôle ou dans des granges agricoles.
Un bon état d’esprit règne, d’autant que l’Angleterre et ses colonies sont riches et généreuses. De nombreux habitants se nourrissent auprès des cantines roulantes.
Des écoliers sont heureux de rester le midi, en retenue, au pain sec et à l’eau (autre époque, autres mœurs). Le cuisinier de la popote située près de la mairie, en passant dans le couloir, leur donne un beefsteak et des légumes. Personne n’est dupe.
 
Il n’aurait pas fallu dire du mal des Anglais aux Calcéens. Des tournois de foot étaient organisés. Quand les soldats sont partis, à la fin de la guerre, ils ont laissé pelles et outils dont certains habitants se servent encore aujourd’hui.

Bien sûr la vie n’était pas toujours heureuse.

L'angoisse de la mort rôdait chaque jour.

Il revenait au Maire, Monsieur Léon FOURNY, d’annoncer la mauvaise nouvelle.

Notre monument témoigne de ces sacrifices.

Ci-contre, M. Léon FOURNY

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Comme les hommes étaient partis, les femmes et les anciens ont dû travailler dur dans les champs ou dans les usines.
Les enfants avaient été éduqués dans un esprit de revanche.
L’instituteur, Monsieur VASSEUR, et un sergent instructeur d’Amiens, apprenaient le maniement des armes aux élèves avec des fusils en bois.
 
Pendant cette période, outre les soldats alliés, notre village compte de nombreux évacués venant de Belgique, du Nord de la France et de l’Aisne (l’histoire se renouvellera malheureusement 20 années plus tard …).
Ces évacués fuyaient la guerre, les vols, les pillages et les viols et c’est avec joie que les Calcéens les ont accueillis. Sans arrière-pensées, ils leur ont ouvert leurs maisons.
Certains sont même restés au village, tel M. PICHON qui a tenu un café sur la place, aujourd’hui démonté, à l’angle de la rue Geneviève FERTEL.
 
La guerre de 14/18 a tout modifié.
La vie a été complètement changée.
Désormais, rien ne sera plus jamais comme avant, malheureusement, dans de nombreux domaines.

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Cette photo représente le village, notre église et son magnifique clocher, vue de  la vallée Saint-Martin.
Pendant la première guerre mondiale, il y a plusieurs campements de soldats alliés :
 
Dans ces campements, on trouve des Anglais, des Canadiens, des Australiens, des Néo-Zélandais, des Hindous, des Africains du Sud, etc
C’est dans notre village que ces valeureux soldats viennent trouver un peu de repos bien mérité après avoir subi l’enfer des tranchées !
Ils viennent ici trouver un peu de bon temps et de réconfort auprès de la population. Les officiers prennent beaucoup de photos. C’est un véritable témoignage.
C’est dans la vallée Saint-Martin qu’un soldat anglais est décédé, le caporal R. TOMS du régiment « Inniskilling Dragoons ». Au cours d’un exercice, ce dernier trouva la mort en manipulant une grenade, et fut enterré dans le vieux cimetière avec deux autres soldats britanniques jusqu’en 1962.
 
Sur ces photos, on  voit des soldats en compagnie d’habitants.
On lit des noms : DEFLANDRE, HUGUES, DELBÉ, BELLARD, GODEFROY, MERLIER, patronymes aujourd’hui disparus. Il y a aussi des dates : 1915 et 1916.

Marie-Thérèse DEFLANDRE, François RADIER (soldat), Marguerite VASSEUR, M. DEFLANDRE, M. RÉGNIER (soldat), Mme DEFLANDRE, Simone HUGUES, SAGNER (soldat), Jeanine HUGUES et un soldat français.

Les mêmes personnes.

Photos prises le 18 juillet 1915 par M. le Marquis GANS, maréchal des logis au "21ème chasseurs à cheval".

 

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L’église et la place en 1916

Des soldats font du patin à glace sur notre étang communal.

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eglise 1916 c

On peut voir un camion militaire australien arrêté devant notre église où l’on aperçoit encore la statue au-dessus du porche.

Des soldats stationnent devant l’église.

 

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Trois jeunes filles posent devant les marches de l’église.

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La Chaussée-Tirancourt, le 26 juin 1915

« Bons souvenirs du séjour passé chez Madame Hugues en compagnie de sa famille. »
Signé : Ernest DUBOIS

Brigadier section sanitaire n° 69 - Convois Automobiles par Paris

Sur cette photo, il y a aussi deux militaires ayant séjourné à La Chaussée : Manny et Fauré


Simone et Jeanine

19 juillet 1915

Simone HUGUES

Juillet 1915

Fait par Paul Darrigol S.S.69

Simone

 19 juillet 1915


Simone et Jeanine

19 juillet 1915

Fait par Limousin Lieutenant 135ème d’infanterie

Simone, Jeanine et « maman Marie »

19 juillet 1915

Fait par Limousin Lieutenant 135ème  d’infanterie

Simone, Jeanine, Marie, Monique MERLIER… en compagnie d’un soldat

Juillet 1915

Fait par Paul Darrigol S.S.69

 

Simone, Marie et Jeanine en compagnie du soldat ROUX

Maman Marie 19 juillet 1915 Fait par Limousin Lieutenant 135ème  d’infanterie

Madeleine BELLARD, Simone HUGUES, soldat DUBOIS, Marie HUGUES, GAUDEFROY, MERLIER Fait par Paul Darrigol S.S.69

 

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Des soldats hindous posent fièrement dans leur costume traditionnel
devant une ferme sur la place. A droite une « roulotte ».

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Insignes du Jacob’s Horse régiment.

De nombreux régiments ont séjourné à La Chaussée-Tirancourt dont le 125ème de ligne et le Jacob’s Horse, régiment hindou ayant combattu en Afghanistan et ailleurs. Sur leur drapeau sont inscrites plusieurs régions : Cutchee, Hyderabad, Mooltan, Meeanee, Punjaub, Goojerat et Afghanistan (1878-1880).

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Carte de Vœux : « Lest we Forget » (on ne vous oublie pas)

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Jeunes filles posant en compagnie d’un militaire.

 

Soldats posant avec des habitants.


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Les Australiens ont ré-ouvert les souterrains du Camp de César. De nombreux graffitis attestent de leur passage … souvent en galante compagnie. Les Australiens voulaient y faire un hôpital.

 

soldats australiens

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Soldats australiens posant devant l’église en 1917.

Quelques vues de Picquigny et des environs pendant la guerre

Vues du château féodal

 

Des hommes  sont en train de gonfler un ballon captif.

 

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Le ballon et sa nacelle au dessus de Picquigny. A l’intérieur, des hommes qui observent les lignes ennemies qui, à vol d’oiseau, ne sont pas très éloignées.

Un camion militaire traverse le village.

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Une musique militaire australienne fait une aubade sur la Place.

Vue d’une maison particulière.

Après guerre…

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Deux jeunes filles dans une tranchée près du Camp César

Une famille pose près d’une cantine roulante.

D’autres photos…

Parmi les nombreuses autres photos de l’album, en voici quelques-unes montrant des paysages et des habitants de la région.