LES  GARDES  CHAMPÊTRES  AU  XIXème SIÈCLE    À  LA  CHAUSSEE - TIRANCOURT
En 1810, la fonction de garde-champêtre est occupée par Jean-Baptiste WARIN. Le 21 juin 1810, ce dernier dresse procès verbal au sieur Charles HUGUES, cabaretier à La Chaussée-Tirancourt pour avoir mordu de deux mètres sur la commune en faisant un tourbage dans sa propriété située au « Rouy ».
« L’an 1810, le 21 juin sur les environs 10 heures du matin, J.B. WARIN, garde champêtre de la commune de La Chaussée-Tirancourt, y demeurant, dûment commissionné et assermenté pour la conservation des récoltes et pour la découverte des délits, anticipations et voies de fait qui se commettent dans les champs, revêtu des marques distinctives voulues par la loi, parvenu, terroir et prairies du dit La Chaussée, derrière les jardins du dit lieu, vers le lieu nommé la « Cruppe » de M. Thuillier, j’ai aperçu un tourbage nouvellement fait dans un terrain appartenant au sieur Charles Hugues, cabaretier au dit La Chaussée, tenant à un terrain vague formant voie publique appartenant à la dite commune de La Chaussée, nommé le « Rouy ». Après avoir examiné le tourbage, j’ai aperçu l’extracteur qui a été le dit Hugues avec des ouvriers qu’il a pris avec lui, s’est permis d’anticiper sur le dit-terrain communal de 2 mètres sur toute la longueur de la prairie.
A l’instant, je me retirai au domicile du dit Hugues où étant, je lui dis que je sortais de m’apercevoir d’une anticipation qu’il avait faite dans un terrain communal en faisant l’extraction de la tourbe du pré qu’il avait acheté aux héritiers de feu Claude HORVILLE et que j’allais en donner connaissance à M. le Maire, à quoi il m’a répondu que je pouvais aller et que s’il avait anticipé, il avait son vendeur pour garant ; Nonobstant sa réponse, je lui déclarai procès verbal en le sommant de me suivre sur l’heure au greffe de la mairie pour être présent à sa rédaction…,
Je me retirai au dit greffe où étant arrivé après avoir attendu jusqu’à l’heure de midi sonnée sans qu’il soit paru, ni personne pour lui, j’ai fait et rédigé le présent procès verbal…. »
Le 23 juillet, Charles Hugues est condamné à reboucher à ses frais, l’excavation ; il est en outre condamné à une amende de 24 francs au profit de la commune et aux frais de justice.
En 1828, la fonction de garde est attribuée à P. DUHAMEL, son salaire est de 250 Francs par an.
En 1837, le garde doit intervenir suite à des désordres qui ont lieu depuis quelque temps dans la commune provenant de ce que les cabarets et autres lieux publics restent ouverts tard dans la nuit. En conséquence le Maire prend un arrêté de fermeture des cabarets à 10 heures.
En 1840, le garde se nomme HUBLE, son salaire annuel est de 275 F. En outre le Conseil lui adjoint un garde- auxiliaire : Martin CAUCHY pour surveiller les récoltes pendant 3 mois et qui n’est plus nommé « garde messier » mais qui en a les mêmes attributions.
Prudent GRICOURT remplacera Martin Cauchy en 1841.
A partir du 4 février 1841 le garde doit surveiller les habitants du village qui coupent de l’herbe dans le marais et qui désormais n’ont plus droit qu’à une brouettée d’herbe par jour et par ménage.
Le 14 Mai 1843, le Maire, M. de FRANCQUEVILLE expose au Conseil Municipal que des plaintes fréquentes et nombreuses lui sont adressées depuis longtemps sur la manière dont le garde champêtre s’acquitte des ses fonctions. Ces plaintes lui paraissent devoir être attribuées moins à la négligence ou au manque de zèle qu’à l’absence des qualités physiques et morales que l’âge a enlevé au sieur HUBLÉ. Il a cru en conséquence le prévenir que ses services ne pouvaient plus convenir à la commune et qu’il l’engageait à se retirer.
SAVREUX Philidor ayant les qualités requises est nommé en remplacement du sieur HUBLÉ qui gardera néanmoins sa commission et aura le titre de garde champêtre honoraire.
En décembre 1843, il est demandé au garde de surveiller la construction des toitures et d’en interdire la paille comme matériau.
En 1844, le garde ou un conseiller municipal effectue des rondes nocturnes avec 4 personnes qui ne peuvent s’y opposer du 19 janvier au 15 février afin d’assurer le repos et la tranquillité des habitants.
Philidor SAVREUX ne restera pas longtemps en poste puisqu’il démissionnera et sera remplacé par GUILLERAND François, le 30 décembre 1844. Le salaire du garde passe alors à 300 F.
En août 1845, le garde doit verbaliser les propriétaires de chiens qui ne seraient pas attachés, à cause d’un cas de rage.
Le 10 Mai 1848 François GUILLERAND démissionne, il est remplacé alors par Jean-Baptiste SAGUIEZ.
En 1855, le salaire du garde passe à 400F par an.
Le 23 juillet 1863, DETRE Joseph remplace son père : DETRE Nicolas, suite au décès de dernier, à l’âge de 71 ans.
Le 6 juillet 1868, il est à nouveau question de réclamations d’habitants du village concernant la fermeture des débits de boisson qui ferment trop tard, le garde est chargé de verbaliser.
En 1875, le garde se nomme Éloi DOURLÉ. Il signe un acte à l’occasion du décès de Marie-Thérèse COMOR. Il a 67 ans.
En 1875, des abus sont constatés dans le transport de l’herbe du marais. Désormais, il sera interdit de transporter l’herbe d’un autre usager du marais si celui-ci ne l’accompagne pas. Le garde doit aussi surveiller la grandeur des bottes qui ne pourront jamais avoir plus de 2 mètres de circonférence.
En 1879, le garde champêtre se nomme : HULOT Ildéfons. Il a 34 ans ; c'est le fils de HULOT Augustin et Catherine BONDOIS.
En 1882, le garde est chargé de vérifier le poids du pain
En 1884, il doit verbaliser les personnes qui empruntent en voiture le sentier qui mène de La Chaussée à Tirancourt.
Il est à nouveau question de chiens errants en 1885, le garde devra verbaliser.
En 1886, le garde doit réprimander les jeunes qui jouent au ballon sur aucune place publique de la commune.
Le 8 novembre 1886, le sieur DOURLE, garde champêtre est suspendu de ses fonctions du 16 au 30 novembre.
Le 20 décembre 1888, Léonce HORVILLE est nommé garde champêtre en remplacement de DOURLE Adhélard démissionnaire.
En 1889, le garde doit être présent lors de l’enterrement des animaux morts du charbon qui devront être enfouis au lieu dit « les caillerets » sous 1,5 mètres de terre et 10 centimètres de chaux vive.
Quand le Maire prend un arrêté, il le communique à la population par l’intermédiaire du garde qui après un roulement de tambour fait son « avis à la population »
Le 27 février 1894, Gédéon DUPONTREUE est condamné à 25 F d’amende par le Tribunal d’Amiens, pour insultes faites au garde champêtre.
En 1895, le garde doit verbaliser les propriétaires qui laissent aller leurs canards ou leurs oies dans la mare ou dans le marais.