LA  KERMESSE  DES  10 et 11 JUILLET 1938
Cette fois, ce n’est plus pour « battre le rappel », que s'ouvrent les colonnes du Rayon. La kermesse est faite, et bien faite. On en a parlé longtemps, on en parlera encore longtemps, et elle fera date dans la vie de notre paroisse. Que dire de ces deux journées de festivités... commerciales. Je crois que les nombreux visiteurs des 10 et11 juillet ont très bien compris, le but de cette fête puisque les bourses se sont déliées très généreusement. Mais j'anticipe, me voici à la conclusion avant d'avoir esquissé l'ensemble de ce travail que constitue la mise sur pied d'une fête de ce genre.

Ce fut - le mot n'est pas trop fort - une mobilisation des bonnes volontés. Dès le vendredi, le marais communal, cadre idéal, est transformé en un petit champ de foire, charpentes et bâches sont... « réquisitionnées » avec le sourire. Le samedi, l'ameublement des comptoirs étant terminé, ces Dames – nos charmantes vendeuses - viennent repérer leurs emplacement et prévoir l'ornementation qui est laissée au goût de chacun. Le dimanche matin, quelques « enragés » sont au travail, le reste de l'équipe se partage pour l'assistance à la messe, soit à Belloy, soit à La Chaussée. Midi, tout est prêt ? Il manque hélas, quelque chose : Sa Majesté Soleil boude et nous sommes même gratifiés de quelques averses. Qu'à cela ne tienne ! A 13 h. 30, « l'Espérance » de Saint-Ouen, renforcée des pupilles de « l'Alliance » d'Amiens, entraînent le pays par un défilé endiablé et c'est l'arrivée au terrain où tout le personnel est prêt à « faire feu ». D'aimables demoiselles, épinglent la Libellule de la kermesse à la boutonnière des arrivants et les comptoirs, reçoivent leurs premiers clients, les malins, ceux qui ont fait leur choix à l'avance.

Passe-poules, tir à la carabine, ou à la fléchette, pêche à la bouteille, lapinodrome, culbute-boites, loterie, etc., voient affluer les amateurs. Le buffet et la buvette furent les rois de la journée... Tartes d'El Coeuchy, où êtes vous ? – Sur toute cette foule, le haut-parleur et la clique de l’Espérance déversent des flots d'harmonie... ou des avis intéressés. Entre temps, une vente à l'américaine suscite un mouvement de curiosité... et, pour varier, l'Alliance donne deux séances gymniques sur le jeu de ballon amicalement mis à notre disposition.

Le lundi « on remet ça »... en plus petit comité évidemment. Toute l'après-midi nous avons du monde, seul le soleil ne fut pas de la partie et la pluie le. remplaça souvent. La tombola clôture la fête en distribuant plus. de cent lots. Il n'y avait plus qu'à plier bagages, harassés de fatigue, mais heureux d'une réussite inespérée, récompense d'un an et plus de travail.

Source : " Le rayon de Soleil" août 1938