Le jeune WALLON Léon est né à TIRANCOURT le 29 décembre 1895 où ses parents sont cultivateurs. Il a une sœur qu’il aime de tout son cœur, beaucoup s’en souviennent, il s’agit de Marthe BONDOIS qui habitait en dernier lieu à la Ferme Picarde que son fils Jean a vendue à la Commune
Il écrit souvent à sa famille et à ses amis. Parmi toutes ses correspondances qui m’ont été prêtées par Madame Yolande BONDOIS, permettez moi de vous lire celle ci qui montre les conditions de vie endurées par nos valeureux Poilus.
Photo Collection Jean BONDOIS
5 Août 1915 : Lettre de Verdun
"Chère petite sœur,
Je t’envoie une bague en aluminium. C’est la première que je fais. Lorsque j’en retrouverai, j’en ferai d’autres, car tu sais, il faut se mettre au courant du métier. C’est dur à faire. Tu m’écris si tu l’as reçue. Je suis toujours à la même place, mais je pars demain à 3 heures du matin pour une destination inconnue. J’espère que tout le monde est en bonne santé à la maison, moi, de mon côté, j’ai un rhume mais ça ne fait rien. Ça va bien. Il fait froid où je suis, ce n’est plus le même temps qu’à AMIENS. Il faisait si chaud et surtout qu’on avait un bon lit : on couche par terre sur 3 bottes de paille, ça fait les reins !
Je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille, ton frère qui t’aime : Léon.
Bonjour à Mademoiselle COMONT (l’institutrice), Raymond, Malvina, Citée, Gaëtan, (voisins), Génie (Eugénie BONDOIS) et puis tout le monde."
Le jeune WALLON Léon, Clairon à la 8ème Compagnie du 411° R.I., fut blessé à la jambe en octobre 1915. comme en témoigne la lettre qu’il a envoyée à sa sœur, 1er novembre 1915 :
"Chère petite sœur,
J’ai reçu ta carte qui m’a fait grand plaisir. Ce matin, on m’a retiré 2 éclats qui me restaient dans les jambes, j’ai souffert, mais ils n’y sont plus. Ne te fais pas de mauvais sang, je serai maintenant vite guéri et j’ai l’espoir d’aller en permission. Tu diras bien bonjour à Citée ainsi qu’à Gaëtan et Génie . Je vous souhaite le bonjour et vous embrasse bien fort.
Ton frère qui t’aime, Léon ."Après une brève convalescence, il retourna au front, où il fut tué par obus le 29 juin, à 18 heures, secteur de la côte 104, commune de Esnes dans la MEUSE : il venait d’avoir 21 ans !
Il figure également sur le monument de PICQUIGNY.