MONOGRAPHIE
DE M. SOULAS |
![]() |
En 1899, toutes les écoles de France durent travailler sur l’histoire de leurs villages, et répondre à un questionnaire intitulé :
IDÉE
D’ENSEMBLE DE LA COMMUNE
1 Étymologie ; Anciennes
formes du nom : La
Chaussée (d’abord Calceia, puis La Cauchie)tire son nom de la chaussée
qui le relie à Picquigny. Tirancourt
(Tirincurtis) 2 Situation : Le village est situé par 0° 21’ 02’’ de longitude
Ouest et 49° 50’ 30’’ de latitude Nord. 3 Communes limitrophes : Vignacourt,
Saint-Vast-en-Chaussée, Saint-Sauveur, Picquigny, Ailly-sur-Somme, Belloy-sur-Somme. 4 Superficie et population : La
superficie est de 1252 Ha et sa population est de 611 habitants (recensement
de 1896) en font une commune d’importance moyenne. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE
5 Nature du sol : Le
sol de la commune est majeure partie calcaire, et par là même sec, la
couche végétale est généralement fort mince. La vallée de la Somme est
couverte et bordée de terrains d’alluvions. 6 Relief : La
vallée de la Somme est bordée par les coteaux de Picardie, sur lesquels
s’étage le village. 7 Conditions climatiques : Située
à environ 65 kilomètres de la Manche et à une très faible altitude,
la commune jouit d’un climat tempéré et assez salubre malgré le voisinage
des marais qui a pour résultat la
fréquence des brouillards particulièrement à l’automne. 8 Régime des eaux souterraines
et superficielles : Outre
la Somme qui limite en partie le territoire, la vallée est sillonnée
de plusieurs ruisseaux qui prennent leur source au pied de la colline.
L’extraction de la tourbe a donné naissance à de nombreuses nappes d’eau
ou étangs qui occupent une superficie de 10 Ha. Au-dessus de la terre
glaise, il existe une nappe souterraine qui alimente des puits. La commune
possède une seule mare, située sur la place publique. 9 Influence maritime ; Côte :
Le voisinage de la mer a pour conséquence les brusques changements de température. 10 Particularité de la flore et
de la faune : La flore et la faune ne différent guère de celles des environs de Paris sauf en ce qui concerne les plantes particulières aux marécages. Les auxiliaires de l’homme ne sont pas toujours assez appréciées. GÉOGRAPHIE ADMINISTRATIVE
11 Chef
lieu de la commune ; son importance : La
Chaussée, chef lieu, compte 550 habitants, sur 611 qui composent la
commune. C’est le centre administratif, scolaire et religieux. 12 Hameaux ;
leur importance : Il
n’y a qu’un seul hameau, Tirancourt, distant de 800 mètres. Il compte
61 âmes. Il
y a une douzaine d’années, il avait
encore son École des deux sexes. 13 Nombre d’électeurs ; autres
chiffres relatifs à la population : La
commune compte 213 électeurs ; 471 adultes de 16 ans et au-dessus
(230 hommes et 241 femmes) ; 220 ménages ; enfin 62 écoliers
(garçons et filles) 14 Administration et finances
municipales : Douze
membres composent le Conseil municipal. Le budget communal, de 10 717
F, s’équilibre par 10 717 F de recettes ordinaires. Il n’existe pas
de dette ni de Bureau de bienfaisance. Les ressources de la Caisse des
Écoles sont de 70 F ; celle de la Fabrique de 1200F. 15 Mandataires représentant la
commune au dehors ; renseignements divers : La
Chaussée contribue à la nomination de : 1 Conseiller d’Arrondissement ;
1 Conseiller Général ; 1 Député et Sénateurs. Les affaires municipales
ressortissent d’Amiens, chef lieu du département. La commune dépend
encore d’Amiens (Tribunal 1ère Instance, hypothèques, vérification
des poids et mesures, recrutement,, Ponts et Chaussées, Tribunal de
commerce, enseignement primaire. de
Picquigny (Tribunal de Paix, enregistrement, perception, gendarmerie,
huissier, contributions indirectes) La
Chaussée-Tirancourt, paroisse catholique a deux écoles publiques, une
bibliothèque scolaire, une pompe à incendie. GÉOGRAPHIE ECONOMIQUE
COMMUNICATIONS 16 Routes ; Communications
du chef-lieu avec les hameaux et les communes voisines ; Voies
navigables : Trois
routes, dont la Route nationale de Compiègne à Abbeville relient La
Chaussée aux principales Communes voisines. La seule voie navigable
est la Somme. 17 Voies ferrées. Service postal,
télégraphique et téléphonique : La
ligne de chemin de fer de Paris à Boulogne passe à 1km (station de Picquigny) Poste :
deux distributions ; une 3ème levée est faite par le
courrier. Télégraphe à 1km 400. 18 Améliorations désirables : rien
de rempli 19 Superficie cultivée ;
catégories de sol exploité : Sur
1252 ha, le territoire agricole compte 1105 ha, répartis ainsi :
terres labourables : 951 ha, prés : 83 ha ; jardins et
vergers 17 ha ; bois 54 ha. 20 Principales cultures La
majeure partie du sol est cultivée en céréales. La culture du froment
est fort retreinte (30ha), vu la médiocrité du sol. Les prairies artificielles
(sainfoin et trèfle) occupent environ 105 ha ; les betteraves fourragères
23 ha ; les pommes de terre 35 ha. La jachère tend à diminuer.
Les prés, d’un rapport moyen, sont une grande ressource. La production
des pommes à cidre est peu considérable. 21 Élevage ; Bétail et animaux
de basse-cour : On
élève la plupart des animaux de l’espèce chevaline (73 têtes), de l’espèce
bovine (145, dont 107 vaches laitières) ; de l’espèce ovine (600) ;
de l’espèce caprine (30). On compte 60 porcs. La basse-cour est d’un
bon produit. 22 Apiculture, Sériciculture,
pisciculture, Ostréiculture : L’apiculture,
la seule spécialité annexe de l’agriculture qui soit cultivée ici, pourrait
être plus répandue : elle ne compte que 35 ruches en activité. 23 État de la propriété : Les
3914 parcelles du territoire, appartiennent à 520 propriétaires et se
répartissent en 10 exploitations principales. Le sol des anciens fiefs
n’a pas été divisé. 24 Méthodes d’exploitation ;
Outillage ; Progrès : Les
méthodes et l’outillage agricoles sont en progrès ; néanmoins,
plus d’une exploitation est demeurée routinière. Des engrais plus abondants
augmenteraient considérablement le rendement. Il n’existe plus d’association
agricole dans la commune. 25 Pêche et chasse : Louées,
la pêche et la chasse rapportent annuellement 600 F à la commune. Les
habitants se sont réservé la pêche le dimanche. 26 Mines ; Carrières ;
Salines ; Eaux minérales : Les
tourbières étaient une grande ressource pour la Commune, mais malheureusement
elles tendent à diminuer. 27 Petite, moyenne et grande industrie : Il
existe dans la Commune un moulin à vent et 6 pressoirs à cidre, dont
un ambulant. 28 Améliorations et créations
possibles : rien
de rempli COMMERCE
29 Nature et valeur des produits
exportés et importés : L’exportation
ne comprend guère que les produits agricoles. L’importation porte principalement
sur certains produits alimentaires et les articles d’habillement 30 Direction des courants commerciaux ;
Marchés et Foires : Les
produits sont généralement écoulés vers le chef-lieu de canton et vers
le chef-lieu du Département. 31 Produits sans écoulement ;
Débouchés à créer : Tous
les produits sont d’un écoulement facile. APERÇU HISTORIQUE
ORIGINES 32 Temps préhistoriques. Antiquité
gauloise et gallo-romaine La
Commune possède un Camp romain très bien conservé. Le chemin des Chasse-marée
relie le camp à la Chaussée Brunehaut ou grande voie romaine, conduisant
de Lyon à Boulogne. MOYEN ÂGE Le
fief de Tirancourt dépendait de celui de Picquigny. Aux environs du
Camp César se trouvent d’anciennes carrières, désignées sous les noms
de Beaumetz, Belmetz, et d’où l’on a extrait des pierres pour construire
au 13ème siècle, à Amiens, la cathédrale et l’abbaye des
Prémontrés. TEMPS MODERNES 34 Du XVI° siècle à la Révolution L’église,
dont le portail et la tour offrent quelque intérêt, de 1730. TEMPS ACTUELS 35 Grands faits. Hommes remarquables,
etc. En 1870-71, la Commune eut fort à souffrir de l’invasion allemande. Deux soldats prussiens ayant été sur le territoire par des francs tireurs, le village faillit être livré au pillage et brûlé. Le Maire, l’Adjoint et le garde-champêtre furent emmenés prisonniers à la citadelle d’Amiens et finalement remis en liberté. 36 Développement économique. Progrès
de l’instruction, des institutions de prévoyance et de bienfaisance,
etc Mouvement de la population. Avenir possible de la commune. L’instruction se répand et avec elle des idées de justice, l’esprit de prévoyance. Il n’existe pas dans la localité de Bureau de bienfaisance ; mais chaque année plus de 300F sont distribués en secours aux vieillards et aux malades indigents. Grâce à la proximité des usines de Picquigny, la population qui était en décroissance, tend plutôt à augmenter. VUE GÉNÉRALE ET CONCLUSION
Telle est en résumé, la modeste histoire abrégée de la Commune
de La Chaussée-Tirancourt. Si les habitants savent conserver leurs habitudes
de travail et d’économie, la prospérité de la Commune ne pourra que
s’accroître. |