Narcisse, Louis  SEHET
N° 4

Naissance : 13 novembre 1879 à VIGNACOURT (Somme)
Mariage : 16 août 1902 à DREUIL LES AMIENS
Décès : 3 octobre 1947 à DREUIL LES AMIENS ( Somme)

Père : SEHET Charles, Alphonse
Mère : MAQUET Flore

Sa naissance :

Le petit Narcisse est né à VIGNACOURT, le 13 novembre 1879, c’est le troisième fils du couple.
Il est baptisé le 15 Novembre, ses parrain- marraine sont Narcisse BINET et Emélie MOMY de VIGNACOURT .
Le père de Narcisse est cultivateur à VIGNACOURT.
Leur maison se situe rue de la Ruellette.

Narcisse passe les premières années de sa vie à VIGNACOURT, avec ses deux frères Alexandre et Paul, jusqu’à la séparation de ses parents, vers 1892.

Le recensement de 1881

En 1881, à l’occasion du recensement, le registre mentionne :

Désignation des rues : Ruellette

N° des maisons : 9

N° des ménages : 9 et 10

N° des individus :

NOM

Age

Profession

Position dans
le ménage

31

LEFEBVRE François

72 ans

Cultivateur

Chef

32

THEOT Joséphine

69 ans

 

Femme

33

SEHET Alphonse

41 ans

Cultivateur

Chef

34

MAQUET Flore

34 ans

 

Femme

35

SEHET Alexandre

12 ans

Écolier

Fils

36

SEHET Paul

5 ans

Écolier

Fils

37

SEHET Narcisse

2 ans

Écolier !

Fils

Flore et ses fils s’installent à LA CHAUSSÉE-TIRANCOURT.

Narcisse travaille à l'usine :

Dans son livret d’ouvrier, daté du 8 novembre 1892, fait à la Mairie de LA CHAUSSÉE-TIRANCOURT, Narcisse exerce la profession de tisseur, il a alors 13 ans. Il mesure 1,40 m, ses yeux sont bleus, son front est large, ses cheveux châtains, son teint coloré.
Jusqu’au 4 septembre 1897, date à laquelle l’usine BOUTHORS est en liquidation judiciaire, Narcisse travaillera dans cette usine qui fait des sacs, des bâches et des emballages à PICQUIGNY.
Le 10 décembre 1893, un livret de caisse d’Épargne est ouvert au nom de Narcisse. Un dépôt de 50 F est effectué qu’il ne pourra retirer qu’à sa majorité.
S’agit-il d’un accord entre les ex époux ?
Flore et ses 3 fils se sont installés à LA CHAUSSÉE-TIRANCOURT se rapprochant ainsi des deux frères de Flore mariés avec des filles de La Chaussée.
En 1910, Flore et 2 fils habitent dans une maison que Paul et Alexandre achètent à Madame Veuve MOYE, Rue du Marais.

Le Conseil de Révision

Narcisse passe le conseil le lundi 29 janvier 1900, à 2 H15, à la mairie de PICQUIGNY où il tire le numéro 17.

Etat-Civil :

Séhet Narcisse, Louis
Né le 13 novembre 1875
A VIGNACOURT
Canton de PICQUIGNY
Département de la Somme
Résidant à LA CHAUSSÉE-TIRANCOURT
Canton de PICQUIGNY
Département de la Somme
Fils de Séhet Alphonse
Et de Maquet Flore
Domiciliés à VIGNACOURT

Taille : 1,575 m.

Profession : ouvrier auxiliaire aux Chemins de Fer du Nord

N° d’inscription sur le tableau de recensement rectifié : 23

Degré d’instruction : 3

Motif d’exemption : frère au service

Classement dans les différentes parties de la liste :
(Jeunes gens dispensés en vertu de l’article 21 ) : 4

Décision : dispensé ;
Bon, frère au service

Le service militaire

N° matricule de recrutement : 1064

État civil

Né le 13 novembre 1879 à VIGNACOURT
Canton de PICQUIGNY.
Département de la Somme
Profession : Ouvrier aux Chemins de fer
Résidant à LA CHAUSSÉE-TIRANCOURT
Fils d’Alphonse et de Marie Flore Maquet
Domiciliés à VIGNACOURT
Canton de PICQUIGNY
Département de la Somme

N° 17 du tirage du canton de PICQUIGNY

Décision du Conseil :

Bon ; dispensé article 21 : frère au service
Compris pour la 2ème partie de la liste du réglement cantonal

Détails des services et mutations diverses :

Dans l’armée active
Arrivé au corps le 14/09/1900
N° Matricule : 2177
Soldat de 2ème classe le dit jour
Envoyé dans la disponibilité le 25/09/1901
Certificat de bonne conduite

Passé dans la réserve de l’armée active : le 1er novembre 1903

Dans la réserve de l’armée active
Non disponible de la Compagnie des Chemins de Fer du Nord du 20 Avril 1903 au 6 septembre 1904
Réformé N°2 par la Commission spéciale d’AMIENS le 6 août 1906 pour atrophie du nerf optique

Dans l’armée territoriale et dans la réserve

Maintenu réformé au 4/12/1914 (PICQUIGNY N° 339)
Et 20 mars 1917
Campagne d’Allemagne : néant

Signalement :

Cheveux et sourcils : noirs
Yeux : gris bleus
Front : ordinaire
Nez : moyen
Bouche : moyenne
Menton : rond
Visage : ovale
Taille : 1,57 mètres

Pour l’armée active indications des corps auxquels les jeunes gens ont été affectés :

Pour l’armée active : 72ème Régiment d’Infanterie
Dans la réserve de l’armée active : Régiment d’Infanterie à AMIENS

Localités successives :

• Au 31 janvier 1902 : LA CHAUSSÉE-TIRANCOURT
• 6 octobre 1902 : DREUIL LES AMIENS les AMIENS, Grande Rue
• 2 janvier 1906 : LA CHAUSSÉE-TIRANCOURT

Époques à laquelle l’homme doit passer :

• Dans la disponibilité de l’armée active : 1/11/1901
• Dans la réserve de l’armée active : 1/11/1903
• Dans l’armée territoriale : 1/11/1913
• Dans la réserve de l’armée territoriale : 1/11/1919

Date de la libération du service militaire : 1/11/1925

Narcisse entre aux chemins de fer du Nord

Le 23 février 1902, Narcisse est cantonnier auxiliaire ; il sera titularisé le 23 juin 1904 ; malheureusement, il sera victime de troubles de la vue le 12 septembre 1904 et réformé en octobre de la même année.

Le mariage
 

Narcisse se marie à Dreuil-les-AMIENS, le 16 août 19O2, avec une fille d’employés aux chemins de fer du Nord: Yvonne CHEVALLIER, alors ouvrière d’ ‘usine. chez CARMICHAEL, à AILLY-SUR-SOMME. Sur l’acte de mariage, il est noté: “ jeune homme appartenant à l’armée active, en disponibilité, ayant un frère au service ” ; il doit s’agir de Paul.

Un contrat de mariage est établi le 7 août 1902 en l’étude de Maître PERDRY, notaire à AMIENS.
Yvonne est née à Fontaine sur Somme, où elle a été baptisée le 29 janvier 1882. Elle communia le 28 mai 1893 puis confirma le 2 juin 1893.

En 1902, Narcisse est cantonnier aux Chemins de Fer du Nord. C’est sûrement en venant à DREUIL LES AMIENS travailler sur la voie qu’il a connu Yvonne, la fille du garde sémaphore de DREUIL LES AMIENS.

Le couple habite Saint-Pierre à Gouy

En 1904, le couple habite Saint-Pierre-à-Gouy. Narcisse y est élu conseiller municipal lors de l’élection du 1er mai 1904, au premier tour du scrutin avec 11 voix sur 13 votants.

Narcisse perd la vue

A partir du 12 mai 1904, Narcisse est soigné par le docteur CHEVALLIER d’ARGOEUVES pour « des troubles nerveux inquiétants provoquant une diminution de l’acuité visuelle ».
Papa (Roland SEHET) m’a toujours dit que c’est un accident de travail qui serait la cause de ces troubles qui entraîneront ultérieurement sa cécité.
Dans une attestation, le Dr CHEVALLIER fait d’ailleurs référence à une chute en novembre 1903.
Le docteur du Chemin de fer ne reconnaît pas que la chute en service soit la cause de ses troubles de la vue. Narcisse perd ainsi son travail sans indemnité !
Narcisse est réformé en octobre 1904.

Les enfants :

Narcisse est encore à Saint-Pierre à Gouy quand naît sa première fille : Renée, Paule, Julienne, le 23 septembre 1904.
La petite est baptisée à La Chaussée le 13 novembre de la même année ; ses parrain, marraine sont les mêmes que moi : Paul Séhet et Julienne CHEVALLIER. Il semblerait que le couple ait dû quitter le logement de gardes-barrières de Saint-Pierre suite aux problèmes de santé de Narcisse.
La petite décède à DREUIL LES AMIENS, le 21 Mars 1905.
Narcisse et Yvonne sont les parrain, marraine d’une petite fille à LA CHAUSSÉE-TIRANCOURT, le 22 Avril 1905. Habitent-ils ce village alors?
Lors du recensement de 1906 on apprend que le couple habite avec Flore, la mère de Narcisse ainsi que Paul et Alexandre SEHET Route Nationale dans la maison qui a ensuite appartenu au Colonel Rullier.
Le 10 mars 1906, une deuxième petite fille vient au monde : Denise, Micheline, Françoise.
Julienne CHEVALLIER sera la marraine, le parrain étant Octave GODRIAUX de VIGNACOURT “ l’ami ” de Julienne avant qu’elle n’épouse Gaston DOMONT, mon oncle. Malheureusement, l’enfant décédera peu de temps après, le 20 juillet 1906. A cette époque, Narcisse est journalier ; il travaille chez BONDOIS G. cultivateur.

La naissance d’André

Papa : Roland, André, Marcel, (à la Mairie) naîtra le 17 Septembre 1907. Fils unique, il sera gâté par ses oncles et tantes... Roland est né Rue de La Terrière où son père après avoir été journalier devient ménager. Quelques années après, Narcisse reprendra, en 1920, une petite ferme, située sur la Place, appartenant aux parents d’Emile VASSEUR.
André communie le 1er septembre 1918, peu de temps avant la fin de la guerre.
Le 22 février 1920, le couple participe à la souscription en vue de l’érection d’un monument aux morts.

Les différents domiciles de Narcisse et Yvonne à LA CHAUSSÉE-TIRANCOURT

Le couple loue des maisons à :

• Monsieur THUILLIER (avant 1907 / 1916), Route Nationale.
• M. BRUNET ? (1917 / 1919) Rue de la Terrière
• Émile VASSEUR (location puis expulsion) (1920 / 1932), Place de l’église.
• Narcisse et Yvonne, habitent Rue du Marais avec Flore, mère de Narcisse (1932 / 1940)
• Robert FERTEL (1940 / 1947) car la maison Rue du Marais est détruite du fait des bombardements du 20 mai 1940. Cette maison est située Rue de la Cour au Bois, près du Puits.

Les locations de terres

Pour exercer sa profession de ménager, Narcisse a besoin de louer des terres, des prés, des jardins, des plants, et une grange à différents propriétaires :

• Veuve MOYE
• Famille THUILLIER
• Veuve BEAUVAL
• Veuve GAVOIS
• Narcisse CARON
• BONDOIS (grange)
• Comtesse de la ROCHEFOUCAULD
• Mme de FRANCQUEVILLE
• Veuve DENEUX
• Veuve MARQUANT
• Roland MASSON
• M. VIGNON
• Maria LOGNON
• Jardins : M. VIGNON, André CARON, Veuve VARDON
• Prés : Veuve MAILLARD, Veuve MERQUE,
• Plant : M. GALLET

En plus de la ferme, Narcisse faisait des transports pour les Ponts et Chaussées de PICQUIGNY (cailloux, sable...)
Pour l’aider, il avait un commis, M. Eugène HIVER puis M. NOBLESSE de PICQUIGNY.

A leur retour d’évacuation, Narcisse et Yvonne s’installèrent dans une petite maison, Rue de la Cour au Bois, où Yvonne décédera d’une congestion cérébrale, le 27 juillet 1942. Yvonne était une femme corpulente.
Sur la fin de sa vie, Narcisse fut pris de maux de ventre. A l’hôpital d’AMIENS, on diagnostiqua une occlusion intestinale qui s’avéra être cancéreuse. On le ramena à DREUIL LES AMIENS, chez sa belle sœur Julienne DOMONT, où il décédera le 3 octobre 1947, à 11 heures.
Je ne l’ai pas connu.
Narcisse et Yvonne sont inhumés à DREUIL LES AMIENS dans le vieux cimetière. Narcisse était un homme de petite taille: 1,58 mètres; malgré cela, il était très fort et courageux.
Il lui arrivait d’aller à Flesselles à pieds, pendant la guerre, portant une brouette remplie quand papa travaillait à la gare de Flesselles.

Quand papa se marie en 1931, Narcisse est noté cultivateur à LA CHAUSSÉE-TIRANCOURT.

Il est également noté cultivateur, sur un arrêté préfectoral, en date du 6 juillet 19..., l’autorisant à emprunter le chemin de halage pour lui permettre d’exploiter plusieurs prés.

La matrice cadastrale le note aussi cultivateur en 1931.

Narcisse et sa mère Flore ont participé à la souscription du 22 février 1920 en vue de l’érection du monument aux morts de la commune. Ils donnent chacun 5 F.

Yvonne CHEVALLIER correspond avec sa sœur Julienne et ses parents...

Quand elle arrive à LA CHAUSSÉE-TIRANCOURT, Yvonne adresse plusieurs cartes postales à sa sœur Julienne ainsi qu’a ses parents: Mr Jules CHEVALLIER, garde sémaphore à DREUIL LES AMIENS.
Il y a tout lieu de penser que lorsque Yvonne habitait à SAINT- PIERRE A GOUY, elle correspondait avec sa famille par des messages oraux ou écrits donnés aux employés du chemin de fer.
Qu’écrit-elle?
C’est parfois très court : “J’irai dimanche” ; “Bon souvenir” ; “celle qui vous aime”. Quand le texte comporte 5 mots au maximum, il faut mettre un timbre à 5 centimes. Quand le texte est plus long, il faut timbrer à 10 centimes.
A chaque fois l’écriture est jolie, régulière et montre l’intelligence d’Yvonne.
A l’époque, il n’y a pas de téléphone, alors pour communiquer, on utilise la carte postale ou la lettre, même pour un message simple. Quelquefois la carte en dit plus :
A deux reprises elle écrit à Julienne qui habite au début de son mariage 142, Rue Riolan à AMIENS :
Elle prévient qu’elle a un problème (lequel ?) et qu’elle ne pourra aller à AMIENS comme prévu. Le message est plein de déférence :
“Cher frère et chère sœur” écrit-elle... Elle termine par "André vous embrasse”, André n’est-il pas le centre de la famille ? Le 26 mai 1913, Yvonne écrit pour donner des nouvelles d’André :
"Chère Sœur, M. CHEVALLIER (c’est un docteur d’ARGOEUVES, cousin d’Yvonne et de Julienne), est venu, il est très satisfait d’André pour le moment, il commence un peu à manger (il a 6 ans). Je crois que cela va continuer. Embrasse Gaston de ma part. André vous embrasse tous les deux. Ta sœur qui t’aime. Yvonne”

Dans une carte adressée à ses parents, Yvonne dit qu’elle va aller à AMIENS dans quelques jours afin d’acheter un corsage, elle profitera de ce que Julienne sera libre
Elle ajoute : “J’ai appris aujourd’hui qu’on vous avait pris vos lapins et votre chèvre; c’est bien ennuyeux, cela se répète bien souvent.”

La photo a été prise rue du Marais, peu avant la guerre.
Devant : Jeanne MOYE, Victoria MOYE, épouse Paul SEHET, Yvonne SEHET
Derrière : Paul SEHET, Roland SEHET, Narcisse SEHET