Il est difficile de faire une notice détaillée bien exacte sur l’origine de La Chaussée-Tirancourt attendu que nos ancêtres ne conservaient point par écrit le souvenir des événements même les plus intéressants pour eux.
Notre église qui n’appartient même pas à un temps bien reculé puisqu’elle date de 1730, on ne sait pas où on a eu des fonds pour la faire construire.
Nos pères nous ont dit qu’avant sa construction il y en avait une dans le cimetière du pays qui était alors Tirancourt.
Il ne reste plus de cette église que la chapelle qui existe encore. Les administrateurs de la commune ont toujours eu la sagesse d’entretenir cet édifice qui est le plus ancien du pays, puisqu’il date de plusieurs siècles.
Il est probable que la population ayant augmenté, les habitants auront fait construire leurs demeures par ici de Tirancourt, pour se rapprocher de Picquigny qui était alors une petite ville.
Le chemin qui conduisait de cette ville à Tirancourt s’appelait le chemin de Tirancourt. Plus tard, les deux localités s’étant annexées, le pays fut appelé La Chaussée-Tirancourt.
En 1863, M. GOZE, correspondant des ministères de l’État pour les monuments historiques et de l’instruction publique pour les travaux historiques, vint à La Chaussée pour prendre des renseignements sur l’origine du pays et ses monuments pour en faire la description, qu’il a fait insérer dans le Mémorial d’Amiens en date du 25 juillet 1863.
C’est donc d’après le rapport de ce savant que j’entreprends de faire cette présente Notice sur La Chaussée-Tirancourt.
Le village de La Chaussée-Tirancourt est situé sur la rive droite de la Somme, en regard de Picquigny. Il n’en est éloigné que d’un kilomètre et il tire son nom de la chaussée qui le fait communiquer avec cette vile ; sa distance d’Amiens est de 14 kilomètres et il est peuplé en 1863 de 760 habitants. En 1190 il est nommé calceia, puis plus tard La Cauchie.