LE PÉLERINAGE À LOURDES |
JUILLET 1934
L'abbé
Paul DENTIN entouré de ses paroisiens parmi lesquels on trouve
: Madame Marcelle MASSIN, Marie-Rose CARON, Marie-Thérèse
CARON, Marthe BONDOIS, Madame LEFLON, etc... |
![]() |
Photo
Collection Anne Marie MASSIN |
Noms
des participants |
|
![]() |
1
Madame Denise LONGCHAMP 2 ? 3 Mademoiselle RÉTHORÉ 4 Madame Marie-Thérèse CARON 5 Futur Abbé DELARGILE ? 6 7 Madame PAPENS 8 Émile VASSEUR 9 Mme Marcelle MASSIN, née CAMPIGNEUX 10 Madame LEFLON 11 ? 12 Madame Marthe VASSEUR 13 ? 14 ? 15 Monsieur l’Abbé Paul DENTIN 16 ? 17 Monsieur PAPENS 18 Melle Marie-Rose CARON (épouse LENOT) 19 Maurice PAPENS 20 ? 21 Mme Marthe BONDOIS née FOURNY |
Article
de Monsieur l’Abbé PAUL DENTIN dans « Le rayon de Soleil » |
« 12 paroissiens de La Chaussée et 3 de Belloy ont pris part, en fin juillet, au pélerinage diocésain de Lourdes. Tous sont revenus avec les sentiments que Lourdes dépose au cœur du pélerin, et même dans l'esprit de l'excursionniste. D'abord, ils sont enchantés. Heureux qui comme nous a fait ce beau voyage, diraient-ils volontiers, et ils sont heureux en effet, car ils se sentent plus instruits et meilleurs.
C’est très instructif d'aller à Lourdes: on traverse presque toute la France, et là-bas on contemple chaque jour des foules et des cérémonies comme on en voit rarement ailleurs, on y rencontre des gens de toute région, de toute langue et de toute nation... Et l'on revient dans son petit village les yeux pleins de visions variées et belles, la mémoire bourrée de souvenirs, parfois très pittoresques: rappelez-vous, pélerins de cette année, l'exubérante Marseillaise qui, dans le funiculaire, nous parlait de son pays - avec quel accent - et nous chantait des cantiques en provençal.
Aller à Lourdes, c'est surtout très réconfortant. Plus on voyage, plus on se rend compte que la religion est une chose universelle et extraordinairement importante. Par tout, sous des formes très diverses, on retrouve l'esprit religieux. Partout, on contemple des beautés nées de la ferveur religieuse. Souvent encore nous pouvons, malgré notre décadence religieuse d'avant-guerre, rester fiers de la place conservée par la France dans l'effort religieux et civilisateur mondial. Et ceux qui sont au moins allés jusqu’à Lourdes, pélerins ou simples voyageurs, déjà comprennent plus exactement l'emprise puissante et bienfaisante du catholicisme.
A Lourdes, on voit un beau côté du monde… et un beau coin de France. Rentré chez soi, on se retrouve un peu triste, à la pensée du mal fait à notre pays par les inutiles divisions religieuses; forcément, on souffre de voir des ivrognes, d'entendre des paroles grossières ou des disputes; mais se souvient avec délice d'avoir vécu à Lourdes, dans l’ atmosphère purifiée et plus honorable pour l'humanité, des journées de concorde joyeuse et de charitable prière.Dans son numéro du 15 Août, le Petit Journal parlait de Lourdes, et bien que n'étant pas spécialement catholique, voici ce qu'il en disait :
Lourdes, ville de l'éternel dimanche ! Dans les villages de chez nous, ce n'est qu'une fois la semaine que l'église se pare de lumières et de fleurs. Une fois la semaine que délaissant les soins intérieurs, les pauvres hommes, l'espace d'une heure, en chantant la gloire de Dieu, reprennent leur place, à leur véritable rang dans la hiérarchie des êtres, authentiques de l'esprit, un peu au-dessous des anges
A Lourdes, c'est tous les jours.
Tous les jours, Alsaciens, Lorrains, Tourangeaux, Champenois, Provençaux et Bretons, ceux de petite condition l'emportant en nombre sur le reste, je les ai vus descendre les rues en pente, du pas tranquille et heureux gens qui n'ont que cela à faire. Cela: penser à leur éternité, rêver à Bernadette, à la Vierge, aux saints et aux anges, idéales créatures, formes supérieures de la pensée et de la vie.
Oui, plus encore que la ville des infirmités douloureuses, plus encore que la station physiothérapique aux remèdes secrets et mystérieux, Lourdes est encore et surtout la ville de la prière et de la foi.C'est un petit quelque chose de ce cher Lourdes, qu'au soir du 15 Août Belloy a voulu entrevoir. Et c'est pour-moi, à l'heure même où, à Lourdes, la procession aux flambeaux partait de la grotte, plus de 350 personnes montaient la statue de la Vierge, vers le haut du village. En tête les hommes et jeunes gens, puis les dames et jeunes filles de Belloy et de La Chaussée, presque tous un flambeau à la main, tous joyeux d'être unis, de si loin, mais si profondément, aux chants et aux invocations de Lourdes, en l'honneur de la Vierge toute sainte. Ah! quel souvenir on a conservé de cette heure de prière plus fervente et d'émotion très pure.
Et maintenant, en route pour le prochain pélerinage. Il est vrai qu'il ne part qu'en Juillet 1935, mais, pour en partie, il faut se préparer, il faut économiser quatre cents francs. C'est sagesse et prudence de commencer dès aujourd'hui à repérer les dépenses inutiles pour les rogner le plus possible et en conserver précieusement le produit ou le confier à M. le Curé, comme font déjà des jeunes qui craignent les voleurs... ou plutôt leur faiblesse.Et, l'an prochain, nous serons un groupe de trente, j’espère, à goûter ensemble, les yeux et l'âme ravis, les belles joies d'un pélerinage à Lourdes. »