Le 11 décembre, un petit groupe débarquait de bonne heure, à Paris. M. le Curé voulait faire profiter ses paroissiens d'une Journée de pélerinage pendant les fêtes célébrées pour le Centenaire de l'Archiconfrérie de N.-D. des Victoires ; il nous avait donc conviés à participer à une journée de ces très belles fêles. Ce fut un vendredi bien rempli. En pélerins modernes, nous avons employé, tous les moyens de locomotion pour voir le plus de choses possibles.
D'abord la messe pontificale à N.-D. des Victoires où - excusez du peu - l'on nous avait réservé des places du premier rang, puis nous descendons par les quais de la Seine, admirons au passage le Palais Royal, la Sainte Chapelle, pour aboutir à N.-D. de Paris. Ensuite, en route pour Montmartre. Après nous être restaurés au foyer du Sacré-Cœur, nous faisons une petite halte à la chapelle des Carmélites, puis nous pénétrons dans la basilique, où, devant le S.-S. continuellement exposé, nous faisons une fervente prière. De la butte, en route pour la maison de la Bonne-Presse. Un guide des plus aimables nous fait visiter les ateliers où nous nous extasions devant des merveilles de mécanique, nous avons même le plaisir de voir sortir des rotatives le journal du lendemain matin. Les vêpres à N.-D. des Victoires avaient attiré une affluence énorme: impossible de s'asseoir. Il est vrai que le P. Padé, picard d'origine, prononce un de ces sermons qui remuent les foules. Les chants sont exécutés à la perfection par les missionnaires du Saint-Esprit. Si dense est la foule que c'est avec bien des difficultés que nous pouvons approcher de la statue vénérée à laquelle nous adressons avec nos prières l'au revoir et le merci pour une bonne, journée, passée à la glorifier.

Source : « Le rayon de Soleil » janvier 1937