LES  PRÉPARATIFS  DE  LA  GUERRE  1914-1918

Pour bien comprendre les raisons pour lesquelles nous commémorons chaque année, l’Armistice du 11 Novembre 1918, il est nécessaire de se rappeler les événements qui ont précédé la 1ère guerre mondiale.

AVANT 1914

La tension monte en Europe. C’est la crise dans les Balkans. Devant la menace de guerre, 2 blocs se font face :

La Triple Entente : France, Angleterre et Russie.
La Triple Alliance : Allemagne, Italie et Autriche- Hongrie.

C’est la course aux armements.

Le rôle des instituteurs

En France, la cicatrice laissée par la guerre de 1870 est prête à s’ouvrir à nouveau. Depuis plusieurs années, la population se prépare pour la revanche, dès l’école primaire. Dans les programmes scolaires, figurent le Patriotisme et le maniement des armes.
Le 20 octobre1881, Jules Ferry, Président du Conseil, Ministre de l’Instruction Publique et des Beaux Arts signale aux Préfets, qu’un crédit de 1 000 000 F. vient d’être ouvert au budget du Ministère de la Guerre en vue de la fabrication de fusils destinés à l’enseignement du tir. Toutes les écoles publiques en seront pourvues.
Les Maires sont prévenus, qu’avant de faire une commande, ils doivent prendre l’avis de l’inspecteur primaire de la circonscription :

Les élèves âgés de plus de 11 ans pourront seuls être exercés au maniement de l’arme.
Il est bien évident que le fusil d’exercice ne doit pas être susceptible de recevoir une cartouche; il doit néanmoins se rapprocher autant que possible du modèle en usage dans l’armée. Il va sans dire que son poids et ses dimensions seront en rapport avec les forces et la taille des enfants qui auront à le manier.

Un sergent d’Amiens vient régulièrement apprendre les rudiments du maniement des armes à l’école de La Chaussée-Tirancourt. En effet, dans les programmes scolaires figure la « préparation militaire ».

« Les enfants doivent comprendre que les exercices militaires ne sont pas un amusement, qu’on ne les réunit pas pour jouer au soldat. Une pensée grave doit rendre sérieux et attentifs les enfants d’un bataillon scolaire; ils travaillent pour la mère patrie dont ils sont l’espérance ; ils doivent s ‘appliquer en pensant à leur camarade Barra ».

De nombreuses récitations évoquent la Patrie, le devoir, la conscience ; elles sont suivies d’une leçon de morale et d’une maxime du style : « Gloire à ceux qui sont morts pour la France » ou « On n’est jamais si content que quand on a rempli son devoir ».

De plus, les instituteurs de la 3ème République inculquent les valeurs patriotiques aux élèves, futurs soldats. Les générations d’avant la guerre de 1914 ont appris dans un livre : « Le Tour de France de deux enfants : André et Julien». Ce livre raconte le périple de 2 jeunes qui fuient l’Alsace envahie et occupée par les Prussiens. L’auteur du livre écrit dans sa préface :

« La connaissance de la PATRIE est le fondement de toute véritable instruction civique… En groupant ainsi toutes les connaissances morales et civiques autour de l’idée de France, nous avons voulu présenter aux enfants la patrie sous ses traits les plus nobles et la leur montrer grande par l’honneur, par le travail, par le respect profond du devoir et de la justice ».

Le service militaire obligatoire

Contrairement à beaucoup de pays dont l’Angleterre, tous les jeunes Français sont appelés sous les drapeaux et effectuent un service militaire de 2 ans et demi; celui-ci passera d’ailleurs à 3 ans, en 1913… La loi militaire prévoyait déjà en 1890 :

« L’obligation du service militaire est égale pour tous. Il a une durée de 25 ans.
Tout français reconnu propre au service militaire fait partie successivement :
De l ‘armée active pendant 3 ans.
De la réserve de l’armée active pendant 7 ans.
De l’armée territoriale pendant 6 ans.
De la réserve de l’armée territoriale pendant 9 ans »
.

Les périodes militaires

Entre 1904 et 1914 de nombreux jeunes du village doivent faire des périodes de 17 à 28 jours; beaucoup d’entre eux demandent à en être dispensés au titre de soutien de famille :

1904 : CHOQUET Henry (28 jours), le conseil ne se prononce pas !
1905 : LEMAIRE Fernand (28jours)
          MAQUET Albert, classe 1902
1906 : THUILLIER Arthur, classe 1905, avis défavorable du conseil municipal !
1907 : LONGCHAMP Gustave, classe 1903
          CHOQUET Léon, classe 1906
1908 : LEROY Emile, classe 1901 (21 jours)
1908 : LEMAIRE Fernand, classe 1898, (17 jours)
            GUILBERT Laurent, classe 1898 (17 jours)
1911 : BLANDIN Domitille, classe 1903 (23 jours)
          CARON André, classe 1905 (23 jours)
1912 : FERTEL Albert, classe 1911
1913 : TRENCART Alexis, classe 1912
          MATHON Marceau, classe 1912
          BEAUVAL Louis, classe 1912
1914 : MATHON Marceau
          FERTEL Marceau
          ESCAL Léon
          HORVILLE Gaston

Dans la plupart des cas, le conseil municipal émet un avis favorable.
Les périodes d’exercices étaient assez fréquentes. En effet, Laurent GUILBERT qui a fait une demande de soutien de famille avait déjà effectué une période à la caserne Friand d’Amiens du 1er au 28 Mai 1905, au 72° R.I. Il fera une nouvelle période du 30 Avril au 16 mai 1909.