DISCOURS  DE  MONSIEUR  ANDRÉ  SEHET
 

Mesdames,
Mesdemoiselles,
Messieurs,
Mes chers enfants,
Mes très chers amis,

Merci d'être venus aussi nombreux à l'occasion de mon départ à la retraite pour certains de très loin.de la région parisienne, de Doullens… Merci pour l’ honneur que vous me faites.

J’ai promis à Micheline de ne pas pleurer.

C’est sûrement l’oral le plus difficile que j’ai à passer devant vous aujourd'hui.
J’espère que vous serez indulgents et que vous ne m’obligerez pas à repasser cette épreuve en septembre ou me faire redoubler!

En préambule, j'aimerais vous dire que je vais m'exprimer en tant qu'enseignant. Le Maire que j'ai été , est en retraite depuis 2001. A ce titre, vous m'avez honoré lors d'une cérémonie sympathique où j'ai reçu des mains de mon ami Philippe la médaille de Maire honoraire et la médaille d'honneur départementale et communale, des mains de Maxime, pour plus de 25 ans au service de la commune.
Néanmoins au cours de mon intervention je parlerai de la Cantine , de SAMARA et de la "Ferme Picarde" mais j'aborderai ces sujets du point de vue pédagogique avec l'œil de l'instituteur amoureux de l'école de son village et de l'école publique en général.

Je vais me lancer dans un exercice périlleux, celui des remerciements. Pourvu que je n’oublie personne ! Et vous êtes nombreux…

• Tout d’abord, Merci à mes amis d’enfance d’être venus, et merci aux habitants de La Chaussée-Tirancourt.

• Merci à mes copains de collège et à mon ancien directeur du cours complémentaire, puis collège de Domart : Monsieur André FEGLIN.
Monsieur FEGLIN, quand on sortait de Domart, on était bien armé pour poursuivre des études, et ce n’est pas un hasard si à l’Ecole Normale, bon nombre de normaliens venaient de votre établissement : vous saviez allier rigueur et sérieux, bon nombre d’entre nous, vous devons beaucoup !
Il y a, non loin de vous , un élève qui selon une de vos expressions favorites a mal tourné, , il s’agit de Roland DUMONT : il est devenu lui aussi principal de collège, et exerce à Ailly sur Somme.

• Merci à mes professeurs de collège.
Merci Monsieur CAPEL d’être parmi nous.
René je n’ai pas brillé dans la matière que tu enseignais , l’éducation physique, mais grâce à toi , j’ai pu me rendre à des concerts de Jacques BREL, car ta voiture était toujours à la disposition des élèves.

• Merci à mes camarades de l’EN d’Amiens, au premier rang desquels figure mon copain de 40 ans, mon ami Francis GOURGUECHON.Nous nous sommes connus au collège d’Ailly sur Somme.
40 ans ce n’est pas une journée, et quand nous nous rencontrons, c’est avec toujours le même plaisir.Nous faisons partager nos franches rigolades à nos convives.
Les années n’altèrent pas l’amitié, quand elle est sincère. Merci Francis, instituteur à Grattepanche . Dans un an tu seras également à la retraite et toi tu auras fait 35 ans dans la même école, oui 35 ans. N’ayant connu qu’une seule école : Grattepanche. Merci d’être venu aujourd'hui avec ton Maire , mon ami Maurice NAVARRE.

• Merci à mes professeurs d’Ecole Normale qui savaient nous faire aimer notre futur métier, car eux aussi aimaient le leur, et y croyaient.
Merci à vous Monsieur Maurice LEBEGUE .
Au delà des cours de Français que vous prodiguiez, vous m’avez donné une passion : l’étymologie des noms de lieux et des noms de familles ainsi que la toponymie. Vous m’avez rendu curieux et amoureux de la plus belle langue du monde : le Français.
Merci à vous Monsieur Georges LEFEBVRE,
Je peux vous le confier aujourd'hui, dans la vie vous avez été mon modèle. C’est vrai que si j’aime la nature, les sciences et l’archéologie, c’est grâce à vous. Mais je serais incomplet si j’omettais de dire que j’ai trouvé en vous d’autres qualités et de vrais valeurs telles l’honnêteté , la rigueur et le sérieux. Je m’en suis souvent inspiré.
Permettez moi d’associer à Monsieur Lebègue et à Monsieur Georges Lefebvre, un autre professeur hélas disparu, Monsieur Jean LEFEVRE, professeur d’Histoire et de Géographie. Il m’arrive encore de reprendre ses cours quand je travaille sur un événement du passé.
Pour moi, l'école normale restera une belle époque dans ma vie.
Je suis de ceux qui regrettent la fermeture des Ecoles Normales, même si elles ont été transformées en IUFM.
Etre instituteur était pour nous une vocation. En ce qui me concerne j'avais un exemple de rigueur et de sérieux à la maison en la personne de mon grand frère Jean, instituteur à Vignacourt, dans l’école dirigée par Monsieur RAT. Je le voyais préparer son travail, corriger les cahiers un à un, je l'admirais ! Alors , ce fut une joie immense pour mes parents quand je fus admis à l'Ecole Normale d'Amiens. Tous les normaliens de ma génération venaient généralement de milieux modestes, alors, pour les parents, c'était un soulagement, car les études étaient payées et on était quasiment certain d'avoir le métier de ses rêves.

• Merci aux Maires de La Chaussée-Tirancourt, qui m’ont donné les moyens nécessaires à la bonne marche de l’école de notre village. Merci M. de Francqueville.
Quand je suis arrivé ici, en 1973, vous ne m’avez jamais rien refusé , notamment pour l’achat de livres, de fournitures et de matériel pour l’école. Je n’ai pas oublié non plus les efforts que vous avez faits pour la sécurité aux abords de l’école.
Merci aussi à toi Philippe, de bien vouloir poursuivre l’œuvre de tes prédécesseurs.
Tu sais, pour avoir été près de moi pendant des années, qu’un village sans école, n’a pas d’avenir.
Un village qui après avoir perdu ses commerces, ses cafés, et qui perd son école , est un village qui meurt !
Très souvent l’école est le dernier lieu où l’on parle, où l’on échange, où l’on vit.
L’école facilite l’intégration des nouveaux arrivants. Combien de fois ai-je entendu : c’est grâce à mon fils ou à ma fille que je connais mes voisins. Les enfants s’intègrent plus vite que leurs parents.
Plus d’école, plus d’associations, plus de foot-ball par exemple : les enfants sont partis, ils joueront ailleurs ou ils ne joueront jamais et cela ferait mal au cœur au Président du Foot Ball Club Calcéen : mon ami Marcel DELEPINE.

• Merci aux adjoints et aux conseillers municipaux de La Chaussée-Tirancourt qui m’ont toujours aidé . Je ne peux les citer tous mais qu’ils sachent que leurs avis m’ont toujours rendu service même quand ils quittaient le conseil, je pense à Claude par exemple .
Que tous sachent, que seul, je n’aurai pu réaliser autant de choses pour l’école. Permettez moi de citer quelques réalisations :
- 2 classes neuves
- une salle polyvalente , pour y faire du sport ou de la danse
- un plateau d’éducation physique
- un dortoir
- une BCD
- un retaurant d’enfants
- un bloc sanitaire
- une salle informatique
- la « ferme picarde ». etc…
Le projet de centre d'hébergement a vu le jour alors que nous étions à SAMARA avec Jacques KADECKA, Bruno LEBEL, Monsieur COADOU Inspecteur d'Académie et Monsieur le Recteur Christian NIQUE, alors Conseiller à la Présidence de la République pour les questions scolaires.
Les enfants qui viennent à SAMARA, le font, pour la plupart en bus , on ne peut leur imposer plus de deux heures de transport . Alors pourquoi ne pas les héberger sur place? En outre, cela permettrait d'accueillir une autre clientèle.
Grâce à nos amis René LOGNON , conseiller Général, Maxime GREMETZ, député, et à Daniel ARRACHART, Président du Comité des œuvres sociales de l'EDF GDF, le projet est devenu réalité.
Par ailleurs plusieurs emplois ont été créés ce qui prouve que le tourisme peut être créateur d'activité économique.
Il n'y a pas plus heureux que moi quand je passe devant la ferme et que je vois un bus amenant des enfants ; alors je me dis : « on a bien fait »

• Merci à tous mes collègues enseignants de La Chaussée-Tirancourt ou de la circonscription Amiens II encore en activité ou à la retraite
Merci à mes collègues actuels de m'avoir supporté tant d'années. Merci Christine, Merci Nathalie, Céline, Valérie, Philippe, David, …

Un merci particulier à ma complice Danièle BOYELDIEU avec qui nous avons fait un travail important , en 1984 , sur le thème de SAMARA, alors que beaucoup de personnes étaient sceptiques.
Pendant une année scolaire, les enfants du CE1 CE2 ont fait de l’Histoire, de la Géographie, des Sciences Naturelles, du Français, de la Poésie et même des mathématiques.
Des maquettes ont été exposées au Crédit Agricole et au Conseil Général.
Madame GALIMIDI, inspectrice de la circonscription a fait 2 conférences pédagogiques auxquelles ont participé des personnalités renommées telles Roger AGACHE, Bruno BREART, Bruno LEBEL, Jacques KADECKA, Jacques MORTIER, Georges LEFEBVRE et bien d’autres.
Le bulletin académique EDRAP a consacré un long article à cette expérience qui a prouvé que SAMARA était bien une chance pour l’enseignement.
Les enfants ont même été invités en direct à la Maison de la Radio à Paris, dans une émission de Roland DORDAIN sur France Inter.
Le soir de l’inauguration de SAMARA nous fûmes interviewés par un journaliste de Radio Gazette Rurale, ce journaliste hésitant faisait son premier reportage. Depuis il a fait son chemin , puisqu’il est à FR3 et commente actuellement des matches de coupe d’Europe, il s’agit de Tierry ADAM.

• Merci à toutes les inspectrices et à tous les inspecteurs que j’ai eus.
Du début de ma carrière, à aujourd'hui, j’ai connu Madame Galimidi, pendant 26 ans jusqu’en 1995, puis Monsieur GUERRINI, Monsieur LEDIEU, Madame DUPORT et enfin Monsieur Sylvain TEETAERT.
Je peux dire qu’auprès de chacune et de chacun, j’ai toujours trouvé écoute, aide , soutien, et même réconfort quand il s’est agi de problèmes graves, je pense plus particulièrement à l’accident survenu à la porte de l’école en février 1980 qui aurait pu avoir des conséquences tragiques.

• Merci au CAT de Flixecourt, et aux deux directeurs que j’ai connus : André BROUSQUET et Pascal TRANQUILLE ainsi qu’à Dominique (LALOT ) FRANCOMME.
Un grand merci à tous les jeunes du CAT qui ont travaillé dans le restaurant d’enfants de La Chaussée-Tirancourt.
Merci à Germaine, Cathy, Laurence, Bernadette, Jocelyne et Patrick ; depuis bientôt vingt ans, vous travaillez à la réussite de notre école. Je suis heureux que vous soyez parmi nous ce soir, autour de votre directeur que je salue .
J’ai conscience aujourd'hui que sans vous, oui sans vous, il n’y aurait peut-être plus d’école dans notre village !
Chaque jour, une cinquantaine d’enfants mangent au restaurant d’enfants.
Vous remarquerez que sciemment, je ne dis pas cantine, car il ne s’agit pas d’une cantine quand on voit la qualité de ce service, rendu aux enfants et aux familles.
Quelle belle aventure que ce projet de restaurant d’enfants. Nous nous sommes tournés vers le CAT de Flixecourt quand beaucoup de portes se fermaient.
De septembre 1984 à janvier 1985, des bénévoles ont entouré Monsieur JOUY, garde champêtre de l’époque. Permettez moi d’en citer quelques uns et de les remercier : Mireille et Noël LEROY , Alain et Madeleine KIENZEL, Monsieur Joachim LOPES.
Au début il n’y avait que 6 ou 7 repas ; qu’importe le projet était devenu réalité, on connaît la suite…
L'école d'aujourd'hui doit s'adapter : il ne suffit pas de faire une cantine et se frotter le ventre de contentement, en pensant que tout est gagné.
Parallèlement au service de restauration il faut adjoindre un service d'accueil de qualité. C'est ce qui a été fait à La Chaussée-Tirancourt. Chaque matin, les parents déposent en toute confiance leurs enfants dès 7 heures, ils les reprendront parfois à 18 H.30. La vie a changé, le couple travaille le plus souvent à la ville, alors, si les écoles rurales veulent survivre, elles doivent s'adapter et créer des structures d'accueil, de restauration et des centres aérés pour les vacances.

Les personnes qui entrent pour la première fois dans la salle où mangent les enfants sont surpris de voir la photo d’un champion du monde de cyclisme : il s’agit bien sûr de Philippe ERMENAULT , qui m’a fait l’honneur d’être à mes côtés, ce soir, afin de me soutenir.
S’il est en photo, c’est qu’il a travaillé pendant un an et demi au restaurant d’enfants de la commune ; un autre cycliste, Carlos GORIN était attaché à la voirie avec Monsieur JOUY.
Dans le livre écrit par mon ami Lionel HERBET, livre qui s’intitule « de Picquigny à Atlanta », Philippe fait référence à son activité avec les jeunes du CAT. Il se souvient de cette époque ,et déclare même, que c’est durant cette période, qu’il a appris ce qu’était l’humilité. Les enfants de l’école lui ont consacré une exposition et Philippe, avec la gentillesse qu’on lui connaît, est venu leur montrer sa médaille olympique... Je salue d’ailleurs la présence de tes parents, mes amis Gérard et Claude ERMENAULT.

• Merci à tous les parents d’élèves qui m’ont fait confiance depuis 1973.
Quand j’ai débuté ma carrière , les parents d’élèves étaient souvent des gens qui m’avaient connus petit, le plus souvent il s’agissait de copains d’école. Arguant du précepte que nul n’est prophète dans son pays, j’avais effectivement quelques craintes, vite dissipées. La municipalité présidée par Mr de Francqueville et le directeur d’école, Monsieur LEBLANC, m’ont donné toutes les conditions favorables à ma réussite, et à celle des élèves ; je dois le souligner.

• Merci à tous les membres des différents comités de parents d’élèves.
Les comités ont vu le jour dans les années 1980. Grâce au dynamisme des différentes équipes, plusieurs activités ont vu le jour. Ce fut d’abord la kermesse, à l’initiative de Madeleine KIENZEL et de Mireille LEROY .
En 1983. la première kermesse s’est déroulée dans l’ancien préau. Les parents avaient tendu quelques bâches, Monsieur LOPES avait prêté des bastaings, tandis que Monsieur RIOU mettait un stand de marché.à leur disposition . Avec le recul, il faut admettre que cette kermesse revêtait un caractère attachant et sympathique ,digne des premiers pionniers.
Lors de la toute première kermesse, il n’y avait pas de repas, tout juste servait-on quelques boissons rafraîchissantes pendant que les enfants jouaient au jeu du cochon d’inde, bâti de toutes pièces par mon ami Gérard BOULANGER.
Mireille LEROY fut Présidente du comité durant de nombreuses années, puis il y eut Madame LIGNY Yvelise. C’est pendant son « mandat » que fut créée la Foire . Par la suite cette dernière se transforma en "réderie" le jour de la fête.
Il y eut également Madame Dominique SAVEY jusqu’en 1999 . C'est elle qui mit sur pieds la fête d'Halloween.
Je suis heureux de saluer toutes ces présidentes qui sont parmi vous.
Depuis 5 ans, c’est Sylviane SCHWAL, qui comme ses collègues consacre une bonne partie de sa journée à la bonne marche de l’école. On connaît tous la disponibilité de Sylviane, et son désir d’être utile. C’est une personne rigoureuse : sa principale qualité: la perfection.
Avec le sourire, elle répond toujours aux sollicitations des uns et des autres.
- Sylviane peux tu me faire cette recherche sur Internet ?
- Sylviane peux tu me ramener telle ou telle chose ?
- Sylviane si tu as le temps, et elle le trouvera, même si elle a beaucoup de travail, peux tu me taper ce texte ou ce rapport ?
- etc etc
- Sylviane un grand merci de la part de toute l’école.
Tout comme moi, tu prends ta retraite cette année. L’an prochain, il faudra te trouver un ou une remplaçante.
Ce remplaçant ou cette remplaçante ne devra pas compter son temps. Je ne voudrais pas décourager les bonnes volontés , mais je puis vous dire, par exemple, que pour mettre sur pieds une kermesse, il faut des dizaines d’heures de travail.
Je ne prendrai qu’un seul exemple : les billets de tombola.
Il faut trouver les lots, les annonceurs, leur faire payer leur participation, faire les tickets, les couper, les agrafer par 5, numéroter chaque billet, chaque carnet. Les faire vendre, recevoir l’argent, faire des rappels etc etc…
A propos des billets de tombola, chaque année une famille fait le maximum et bat des records de vente. Je veux parler de Madame VIDAL qui a vendu cette année 11 carnets , au bénéfice de la coopérative scolaire.
A toutes les présidentes, permettez moi d’associer les autres membres du Comité. Un merci particulier à Simone qui comme Sylviane cessera ses activité cette année, n'ayant plus d'enfants scolarisés dans l'établissement. Simone et Jean Claude devrai je dire , car le bénévolat,on sait ce dont il s'agit , dans la famille PAILLART.
Un président, c’est comme un directeur ou un maire : seul, il ne peut rien faire ! Il lui faut une équipe disponible et solidaire. Il lui faut également des bénévoles prêts à l’aider.
Vous avez pu vous rendre compte ce week end, combien la solidarité n’est pas un vain mot à La Chaussée-Tirancourt . Autour de Bruno, notre sympathique garde, s’activaient des membres des différents clubs Calcéeens. Il y avait certes des membres du comité de parents d’élèves , mais aussi des membres de la société de chasse au marais , des Amis de la Grange et du club animation ainsi que des personnes dévouées, amies de l'école.
Chacun sait que le bénéfice de ces journées sert à payer un séjour d’une semaine à la montagne pour les enfants du cycle 3.
Merci mes amis : Jean-Claude , Jean-Pierre , Franciane, Patricia, Serge, Alex, Laurent, et tous les autres…

• Merci à tous les élèves que j’ai eus.

Toute ma carrière s’est déroulée dans la même circonscription : Amiens II.
- j’ai eu des élèves à Ailly sur Somme, quand j’ai fait mon premier stage en 1969
- j’en ai eu à Picquigny, en 1970, quand j’ai fait mon stage en responsabilité. Ce stage durait trois mois. C’est là que j’ai connu un couple d’enseignants formidables : M. et Mme DUPONT. Quelle a été ma joie, quand ils ont décidé de venir s’installer à La Chaussée-Tirancourt, pour leur retraite. En 1970, j’avais comme voisin à l’école de Picquigny mon ami Marcel FEROUL.
C’est durant ce stage, que le 10 novembre, j’ai eu l’immense détresse de perdre Maman

- En 1971, je suis titulaire d’un poste à L’Etoile. De cette époque je garderai le souvenir d’un village simple et attachant où les enfants sont heureux de venir en classe afin d’ apprendre.
On m’avait dit que c’était un village difficile, j’ai pu me rendre compte par moi même du contraire. J’y suis resté deux années, mon fils aîné Olivier y était en nourrice, c’est là qu’il a appris à marcher et a fait sa première dent ; sa photo est toujours dans la salle à manger de Mme GOUILLEUX , sa nourrice qui a tenu à être présente, ce soir, avec son mari et leur fille Solange, que j’ai eu en classe et à qui j’ai appris à lire.
-1973 arrive 1973
Le poste d’enseignant est libre à La Chaussée-Tirancourt, alors je décide de revenir au pays. Revenir n’est pas le vrai mot, car en vérité, je n’en suis jamais tout à fait parti, puisque même lorsque j’étais à L’Etoile je faisais la route tous les jours .
Je revenais chaque soir dans ma maison, comme disent les enfants, retrouver mon père.
Comme je l’ai dit tout à l’heure, au début, j’ai eu les enfants de mes copains d’école, pui les enfants ont grandi, j’en ai marié plusieurs, puis est venu le jour où j’ai eu les enfants de mes premiers élèves. Cela vous aide à vieillir , car alors, on prend un sérieux coup sur la tête !
Depuis 31 ans, je suis en poste dans la commune.

• Merci aux employés communaux que j’ai souvent sollicités. Oui merci à vous : André, Bruno, Pierre, Alain, à toi aussi Marius.
Qu’il me soit permis d’évoquer quelqu’un qui aurait aimé être là, il s’agit d’Alain DELEPINE : il est à l’hôpital, il vient de subir une greffe du rein. En votre nom, et au mien, je lui souhaite une rapide guérison.
Dans une école il y a toujours quelque chose à changer, à réparer. Il y a toujours une fuite ou une panne de courant au mauvais moment.
Je me souviens des pannes du poêle à fuel, ces pannes se produisant évidemment ,quand il fait le plus froid. Alors que ce soit Bruno ou André, à chaque fois vous avez quitté ce que vous étiez en train de faire , pour mettre vos mains dans le fuel afin que nos petits n’aient pas froid.
Merci à toi Loulou et à toi James, d’avoir toujours répondu présents pour faire des photocopies ou des recherches diverses.
Merci à vous Annick, Martine , Christelle, Fabrice, Amélie, Florence et Véronique ainsi qu’à toutes celles, et elles sont nombreuses , qui m’ont aidé directement à l’école, la première ayant été Danièle Bocquet. Je ne peux les citer toutes mais qu’elles sachent que c’est grâce à elles que l’école a bonne renommée.

Permettez moi d’adresser un merci particulier à Véronique qui depuis 17 ans est à mes côtés, ne manquant jamais. Compétente, elle sait parler aux petits et aux parents ; c’est elle qui assure la liaison entre tous les acteurs de l’école et ce n’est pas toujours facile. Elle le fait avec le sourire. C’est la cheville ouvrière de l’école, c’est un maillon important.un maillon fort !
Véro, J’ai eu beaucoup de chance de t’avoir à mes côtés. Par ailleurs, avec Florence, vous saviez me rassurer , quand j’avais un souci . Vous allez beaucoup me manquer et je penserai beaucoup à vous.
Florence, je me souviens encore du jour où tu es venue pour la première fois à l’école, c’était en… 1975 , il y a près de 30 ans… tu es arrivée en tant qu’élève de maternelle. Tu as grandi, puis tu es allée au collège et un jour, je t’ai proposé de travailler à l’école maternelle avec moi, ce que tu as accepté tout de suite, et tu as bien fait. Je t’ai ensuite mariée et quelques années après j’ai eu tes enfants dans ma classse, d’abord Florine en 1997, puis Mathieu en 2000. Tu es l’exemple typique de ce que j’expliquais précédemment : tu es la fille de mes amis Jacky et Claudette MOURET, je t’ai eu en tant qu’élève puis, j’ai eu tes enfants. La boucle est faite.

Je manquerai à tous mes devoirs si j’oubliais de dire que j’ai trouvé beaucoup de bonheur dans mon travail à l’école.
A la maternelle, nous formons une belle équipe, bien rôdée où chacun a sa responsabilité.
Martine qui arrive dès 7 heures du matin, et Annick qui part en retraite également cette année, savent rassurer les tout petits, qui trouvent en elles une Mamy et une présence rassurante.
Véronique et Florence apportent leur dynamisme et leur jeunesse à un groupe solide et avide de découvertes.
L’accueil chez les petits est exceptionnel, tout le monde s’accorde à dire que c’est une vrai famille .
C’est d’ailleurs l’impression qui prévaut quand quelqu’un arrive dans notre école pour la première fois. Monsieur le Recteur MORVAN, le 5 septembre 2000 a voulu faire la rentrée dans notre école parce que Monsieur LEDIEU lui avait vanté les qualités des différents services donnés aux enfants.
Ce jour là Monsieur MORVAN déclara :

« Merci à Monsieur SEHET et à toute son équipe pour l’accueil que j’ai reçu ce matin de rentrée des classes, à l’école de La Chaussée-Tirancourt. J’ai été très sensible à la chaleur, et à la convivialité de ce lieu, où pas un seul enfant ne pleurait, ce qui est exceptionnel un jour de rentrée ! Merci à la municipalité, aux enseignants, à tous les personnels, aux parents. Bravo et bonne chance à tous. »

Convivialité : le mot avait déjà été évoqué à l’occasion de l’inauguration de la ferme picarde par M. LAVIELLE, président de la CCAS de l’EDF GDF.
Vous pourrez retrouver quelques moments forts de la vie de l’école dans la salle des fêtes puisqu’une exposition de photos retrace la vie de notre école depuis 1973.

Quand les enfants arrivent en grande section, et au CP, ils trouvent auprès de Nathalie une institutrice rigoureuse, courageuse, qui aime son métier et les enfants, qui met tout en œuvre pour que tous sachent lire.
Après Nathalie, succède Christine, qui depuis 18 ans exerce au cycle III , avec compétence et sérieux. Pendant de nombreuses années elle a fait classe près de la Mairie, classe dans laquelle beaucoup de Calcéens sont allés.
Pour beaucoup d’entre nous, municipalité comprise, et Philippe ne me démentira pas, nombreux étaient ceux qui se se posaient la question de ma succession , alors, il y a un an, j’ai sollicité Christine afin qu’elle passe l’entretien et puisse ainsi postuler à un poste de direction d’école. Elle a bien fait de suivre mon conseil , car aujourdhui tout le monde est satisfait ; la passation de pouvoir se fera en douceur : il n’y aura pas de gros boulversements dans la vie de l’école. De plus, Christine continuera à nous honorer de sa présence à chaque manifestation dans le village, et elle continuera à faire chanter ses enfants, avec passion, au monument aux morts, à chaque cérémonie.

Merci à tous les amis ici présents que je n’ai pas cités (ex de la gendarmerie nationale)gaby, bruno, bernard coquelle

• Enfin, et ce n’est pas le plus facile à dire : Merci aux membres de ma famille.
Merci à mes parents et à mon grand frère, pour m’avoir montré le bon chemin.
Merci à Papa et à Micheline qui se sont bien occupés de nos deux enfants quand j’étais absent de la maison.
Ce n’est pas tous les jours facile de vivre avec quelqu’un qui est toujours pris, je le reconnais.
Auprès de vous, j’ai toujours trouvé le réconfort et comme disait Maxime, ( mon fils) : « t’en fais pas papa , je suis là. »
J’ai la chance de travailler sur place, mais Micheline doit faire 64 kilomètres, fatiguants, par jour pour aller au travail, alors que moi, en quelques tours de pédales j’y suis.

Micheline, Olivier, Maxime, merci de m’avoir soutenu dans toutes les épreuves et de m’avoir épaulé.

La retraite ce n’est pas la fin de tout, c’est paraît-il le début d’une autre vie.
En ce qui me concerne je vais essayer de progresser en informatique, j’aurai encore besoin de Sylviane… J’irai aux archives départementales d’Amiens, le mardi après midi j’irai jouer aux cartes avec mes collègues des Amis de la grange. Et je continuerai à jardiner et à bricoler au marais avec mes deux complices Bernard et Momo. Comme vous le voyez, j’ai du pain sur la planche.

Ma conclusion est simple :
j’ai fait un métier qui m’a plu, dans le village que j’aime par dessus tout et où j’y résiderai toujours. Dans ma carrière, j’ai croisé des personnalités importantes mais simples, mais le plus souvent, j’ai cotoyé des gens simples et qui sont importants à mes yeux, parcequ’ils sont de mon pays. Et pour moi, la notion de pays, dépasse le cadre du village où nous nous trouvons actuellement. J’ai eu beaucoup de chance de travailler avec des gens compétents et agréables, entouré d’enfants dont la présence, certes, me manquera , mais que je continuerai à voir à l’école ou dans le village . Il m’arrivera d’entendre leur voix quand ils passeront devant chez moi en disant à leurs parents : « C’est la maison à Dédé ! »

Mes amis,
Si c’était à refaire, je ferai le même choix sans état d’âme.
Du fond du cœur , je vous remercie.