DISCOURS
DE MONSIEUR ANDRÉ SEHET |
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Mesdames,
Merci d'être venus aussi nombreux à l'occasion de mon départ à la retraite pour certains de très loin.de la région parisienne, de Doullens… Merci pour l’ honneur que vous me faites. |
J’ai promis à Micheline de ne pas pleurer.
C’est sûrement
l’oral le plus difficile que j’ai à passer devant vous
aujourd'hui.
J’espère que vous serez indulgents et que vous ne m’obligerez
pas à repasser cette épreuve en septembre ou me faire redoubler!
En préambule,
j'aimerais vous dire que je vais m'exprimer en tant qu'enseignant. Le Maire
que j'ai été , est en retraite depuis 2001. A ce titre, vous
m'avez honoré lors d'une cérémonie sympathique où
j'ai reçu des mains de mon ami Philippe la médaille de Maire
honoraire et la médaille d'honneur départementale et communale,
des mains de Maxime, pour plus de 25 ans au service de la commune.
Néanmoins au cours de mon intervention je parlerai de la Cantine ,
de SAMARA et de la "Ferme Picarde" mais j'aborderai ces sujets du
point de vue pédagogique avec l'œil de l'instituteur amoureux
de l'école de son village et de l'école publique en général.
Je vais me lancer dans un exercice périlleux, celui des remerciements. Pourvu que je n’oublie personne ! Et vous êtes nombreux…
• Tout d’abord, Merci à mes amis d’enfance d’être venus, et merci aux habitants de La Chaussée-Tirancourt.
• Merci
à mes copains de collège et à mon ancien directeur du
cours complémentaire, puis collège de Domart : Monsieur André
FEGLIN.
Monsieur FEGLIN, quand on sortait de Domart, on était bien armé
pour poursuivre des études, et ce n’est pas un hasard si à
l’Ecole Normale, bon nombre de normaliens venaient de votre établissement
: vous saviez allier rigueur et sérieux, bon nombre d’entre nous,
vous devons beaucoup !
Il y a, non loin de vous , un élève qui selon une de vos expressions
favorites a mal tourné, , il s’agit de Roland DUMONT : il est
devenu lui aussi principal de collège, et exerce à Ailly sur
Somme.
• Merci
à mes professeurs de collège.
Merci Monsieur CAPEL d’être parmi nous.
René je n’ai pas brillé dans la matière que tu
enseignais , l’éducation physique, mais grâce à
toi , j’ai pu me rendre à des concerts de Jacques BREL, car ta
voiture était toujours à la disposition des élèves.
• Merci
à mes camarades de l’EN d’Amiens, au premier rang desquels
figure mon copain de 40 ans, mon ami Francis GOURGUECHON.Nous nous sommes
connus au collège d’Ailly sur Somme.
40 ans ce n’est pas une journée, et quand nous nous rencontrons,
c’est avec toujours le même plaisir.Nous faisons partager nos
franches rigolades à nos convives.
Les années n’altèrent pas l’amitié, quand
elle est sincère. Merci Francis, instituteur à Grattepanche
. Dans un an tu seras également à la retraite et toi tu auras
fait 35 ans dans la même école, oui 35 ans. N’ayant connu
qu’une seule école : Grattepanche. Merci d’être venu
aujourd'hui avec ton Maire , mon ami Maurice NAVARRE.
• Merci
à mes professeurs d’Ecole Normale qui savaient nous faire aimer
notre futur métier, car eux aussi aimaient le leur, et y croyaient.
Merci à vous Monsieur Maurice LEBEGUE .
Au delà des cours de Français que vous prodiguiez, vous m’avez
donné une passion : l’étymologie des noms de lieux et
des noms de familles ainsi que la toponymie. Vous m’avez rendu curieux
et amoureux de la plus belle langue du monde : le Français.
Merci à vous Monsieur Georges LEFEBVRE,
Je peux vous le confier aujourd'hui, dans la vie vous avez été
mon modèle. C’est vrai que si j’aime la nature, les sciences
et l’archéologie, c’est grâce à vous. Mais
je serais incomplet si j’omettais de dire que j’ai trouvé
en vous d’autres qualités et de vrais valeurs telles l’honnêteté
, la rigueur et le sérieux. Je m’en suis souvent inspiré.
Permettez moi d’associer à Monsieur Lebègue et à
Monsieur Georges Lefebvre, un autre professeur hélas disparu, Monsieur
Jean LEFEVRE, professeur d’Histoire et de Géographie. Il m’arrive
encore de reprendre ses cours quand je travaille sur un événement
du passé.
Pour moi, l'école normale restera une belle époque dans ma vie.
Je suis de ceux qui regrettent la fermeture des Ecoles Normales, même
si elles ont été transformées en IUFM.
Etre instituteur était pour nous une vocation. En ce qui me concerne
j'avais un exemple de rigueur et de sérieux à la maison en la
personne de mon grand frère Jean, instituteur à Vignacourt,
dans l’école dirigée par Monsieur RAT. Je le voyais préparer
son travail, corriger les cahiers un à un, je l'admirais ! Alors ,
ce fut une joie immense pour mes parents quand je fus admis à l'Ecole
Normale d'Amiens. Tous les normaliens de ma génération venaient
généralement de milieux modestes, alors, pour les parents, c'était
un soulagement, car les études étaient payées et on était
quasiment certain d'avoir le métier de ses rêves.
• Merci
aux Maires de La Chaussée-Tirancourt, qui m’ont donné
les moyens nécessaires à la bonne marche de l’école
de notre village. Merci M. de Francqueville.
Quand je suis arrivé ici, en 1973, vous ne m’avez jamais rien
refusé , notamment pour l’achat de livres, de fournitures et
de matériel pour l’école. Je n’ai pas oublié
non plus les efforts que vous avez faits pour la sécurité aux
abords de l’école.
Merci aussi à toi Philippe, de bien vouloir poursuivre l’œuvre
de tes prédécesseurs.
Tu sais, pour avoir été près de moi pendant des années,
qu’un village sans école, n’a pas d’avenir.
Un village qui après avoir perdu ses commerces, ses cafés, et
qui perd son école , est un village qui meurt !
Très souvent l’école est le dernier lieu où l’on
parle, où l’on échange, où l’on vit.
L’école facilite l’intégration des nouveaux arrivants.
Combien de fois ai-je entendu : c’est grâce à mon fils
ou à ma fille que je connais mes voisins. Les enfants s’intègrent
plus vite que leurs parents.
Plus d’école, plus d’associations, plus de foot-ball par
exemple : les enfants sont partis, ils joueront ailleurs ou ils ne joueront
jamais et cela ferait mal au cœur au Président du Foot Ball Club
Calcéen : mon ami Marcel DELEPINE.
• Merci
aux adjoints et aux conseillers municipaux de La Chaussée-Tirancourt
qui m’ont toujours aidé . Je ne peux les citer tous mais qu’ils
sachent que leurs avis m’ont toujours rendu service même quand
ils quittaient le conseil, je pense à Claude par exemple .
Que tous sachent, que seul, je n’aurai pu réaliser autant de
choses pour l’école. Permettez moi de citer quelques réalisations
:
- 2 classes neuves
- une salle polyvalente , pour y faire du sport ou de la danse
- un plateau d’éducation physique
- un dortoir
- une BCD
- un retaurant d’enfants
- un bloc sanitaire
- une salle informatique
- la « ferme picarde ». etc…
Le projet de centre d'hébergement a vu le jour alors que nous étions
à SAMARA avec Jacques KADECKA, Bruno LEBEL, Monsieur COADOU Inspecteur
d'Académie et Monsieur le Recteur Christian NIQUE, alors Conseiller
à la Présidence de la République pour les questions scolaires.
Les enfants qui viennent à SAMARA, le font, pour la plupart en bus
, on ne peut leur imposer plus de deux heures de transport . Alors pourquoi
ne pas les héberger sur place? En outre, cela permettrait d'accueillir
une autre clientèle.
Grâce à nos amis René LOGNON , conseiller Général,
Maxime GREMETZ, député, et à Daniel ARRACHART, Président
du Comité des œuvres sociales de l'EDF GDF, le projet est devenu
réalité.
Par ailleurs plusieurs emplois ont été créés ce
qui prouve que le tourisme peut être créateur d'activité
économique.
Il n'y a pas plus heureux que moi quand je passe devant la ferme et que je
vois un bus amenant des enfants ; alors je me dis : « on a bien fait
»
• Merci
à tous mes collègues enseignants de La Chaussée-Tirancourt
ou de la circonscription Amiens II encore en activité ou à la
retraite
Merci à mes collègues actuels de m'avoir supporté tant
d'années. Merci Christine, Merci Nathalie, Céline, Valérie,
Philippe, David, …
Un merci particulier
à ma complice Danièle BOYELDIEU avec qui nous avons fait un
travail important , en 1984 , sur le thème de SAMARA, alors que beaucoup
de personnes étaient sceptiques.
Pendant une année scolaire, les enfants du CE1 CE2 ont fait de l’Histoire,
de la Géographie, des Sciences Naturelles, du Français, de la
Poésie et même des mathématiques.
Des maquettes ont été exposées au Crédit Agricole
et au Conseil Général.
Madame GALIMIDI, inspectrice de la circonscription a fait 2 conférences
pédagogiques auxquelles ont participé des personnalités
renommées telles Roger AGACHE, Bruno BREART, Bruno LEBEL, Jacques KADECKA,
Jacques MORTIER, Georges LEFEBVRE et bien d’autres.
Le bulletin académique EDRAP a consacré un long article à
cette expérience qui a prouvé que SAMARA était bien une
chance pour l’enseignement.
Les enfants ont même été invités en direct à
la Maison de la Radio à Paris, dans une émission de Roland DORDAIN
sur France Inter.
Le soir de l’inauguration de SAMARA nous fûmes interviewés
par un journaliste de Radio Gazette Rurale, ce journaliste hésitant
faisait son premier reportage. Depuis il a fait son chemin , puisqu’il
est à FR3 et commente actuellement des matches de coupe d’Europe,
il s’agit de Tierry ADAM.
• Merci
à toutes les inspectrices et à tous les inspecteurs que j’ai
eus.
Du début de ma carrière, à aujourd'hui, j’ai connu
Madame Galimidi, pendant 26 ans jusqu’en 1995, puis Monsieur GUERRINI,
Monsieur LEDIEU, Madame DUPORT et enfin Monsieur Sylvain TEETAERT.
Je peux dire qu’auprès de chacune et de chacun, j’ai toujours
trouvé écoute, aide , soutien, et même réconfort
quand il s’est agi de problèmes graves, je pense plus particulièrement
à l’accident survenu à la porte de l’école
en février 1980 qui aurait pu avoir des conséquences tragiques.
• Merci
au CAT de Flixecourt, et aux deux directeurs que j’ai connus : André
BROUSQUET et Pascal TRANQUILLE ainsi qu’à Dominique (LALOT )
FRANCOMME.
Un grand merci à tous les jeunes du CAT qui ont travaillé dans
le restaurant d’enfants de La Chaussée-Tirancourt.
Merci à Germaine, Cathy, Laurence, Bernadette, Jocelyne et Patrick
; depuis bientôt vingt ans, vous travaillez à la réussite
de notre école. Je suis heureux que vous soyez parmi nous ce soir,
autour de votre directeur que je salue .
J’ai conscience aujourd'hui que sans vous, oui sans vous, il n’y
aurait peut-être plus d’école dans notre village !
Chaque jour, une cinquantaine d’enfants mangent au restaurant d’enfants.
Vous remarquerez que sciemment, je ne dis pas cantine, car il ne s’agit
pas d’une cantine quand on voit la qualité de ce service, rendu
aux enfants et aux familles.
Quelle belle aventure que ce projet de restaurant d’enfants. Nous nous
sommes tournés vers le CAT de Flixecourt quand beaucoup de portes se
fermaient.
De septembre 1984 à janvier 1985, des bénévoles ont entouré
Monsieur JOUY, garde champêtre de l’époque. Permettez moi
d’en citer quelques uns et de les remercier : Mireille et Noël
LEROY , Alain et Madeleine KIENZEL, Monsieur Joachim LOPES.
Au début il n’y avait que 6 ou 7 repas ; qu’importe le
projet était devenu réalité, on connaît la suite…
L'école d'aujourd'hui doit s'adapter : il ne suffit pas de faire
une cantine et se frotter le ventre de contentement, en pensant que tout est
gagné.
Parallèlement au service de restauration il faut adjoindre un service
d'accueil de qualité. C'est ce qui a été fait à
La Chaussée-Tirancourt. Chaque matin, les parents déposent en
toute confiance leurs enfants dès 7 heures, ils les reprendront parfois
à 18 H.30. La vie a changé, le couple travaille le plus
souvent à la ville, alors, si les écoles rurales veulent survivre,
elles doivent s'adapter et créer des structures d'accueil, de restauration
et des centres aérés pour les vacances.
Les personnes
qui entrent pour la première fois dans la salle où mangent les
enfants sont surpris de voir la photo d’un champion du monde de cyclisme
: il s’agit bien sûr de Philippe ERMENAULT , qui m’a fait
l’honneur d’être à mes côtés, ce soir,
afin de me soutenir.
S’il est en photo, c’est qu’il a travaillé pendant
un an et demi au restaurant d’enfants de la commune ; un autre cycliste,
Carlos GORIN était attaché à la voirie avec Monsieur
JOUY.
Dans le livre écrit par mon ami Lionel HERBET, livre qui s’intitule
« de Picquigny à Atlanta », Philippe fait référence
à son activité avec les jeunes du CAT. Il se souvient de cette
époque ,et déclare même, que c’est durant cette
période, qu’il a appris ce qu’était l’humilité.
Les enfants de l’école lui ont consacré une exposition
et Philippe, avec la gentillesse qu’on lui connaît, est venu leur
montrer sa médaille olympique... Je salue d’ailleurs la présence
de tes parents, mes amis Gérard et Claude ERMENAULT.
• Merci
à tous les parents d’élèves qui m’ont fait
confiance depuis 1973.
Quand j’ai débuté ma carrière , les parents d’élèves
étaient souvent des gens qui m’avaient connus petit, le plus
souvent il s’agissait de copains d’école. Arguant du précepte
que nul n’est prophète dans son pays, j’avais effectivement
quelques craintes, vite dissipées. La municipalité présidée
par Mr de Francqueville et le directeur d’école, Monsieur LEBLANC,
m’ont donné toutes les conditions favorables à ma réussite,
et à celle des élèves ; je dois le souligner.
• Merci
à tous les membres des différents comités de parents
d’élèves.
Les comités ont vu le jour dans les années 1980. Grâce
au dynamisme des différentes équipes, plusieurs activités
ont vu le jour. Ce fut d’abord la kermesse, à l’initiative
de Madeleine KIENZEL et de Mireille LEROY .
En 1983. la première kermesse s’est déroulée dans
l’ancien préau. Les parents avaient tendu quelques bâches,
Monsieur LOPES avait prêté des bastaings, tandis que Monsieur
RIOU mettait un stand de marché.à leur disposition . Avec le
recul, il faut admettre que cette kermesse revêtait un caractère
attachant et sympathique ,digne des premiers pionniers.
Lors de la toute première kermesse, il n’y avait pas de repas,
tout juste servait-on quelques boissons rafraîchissantes pendant que
les enfants jouaient au jeu du cochon d’inde, bâti de toutes pièces
par mon ami Gérard BOULANGER.
Mireille LEROY fut Présidente du comité durant de nombreuses
années, puis il y eut Madame LIGNY Yvelise. C’est pendant son
« mandat » que fut créée la Foire . Par la suite
cette dernière se transforma en "réderie" le jour
de la fête.
Il y eut également Madame Dominique SAVEY jusqu’en 1999 . C'est
elle qui mit sur pieds la fête d'Halloween.
Je suis heureux de saluer toutes ces présidentes qui sont parmi vous.
Depuis 5 ans, c’est Sylviane SCHWAL, qui comme ses collègues
consacre une bonne partie de sa journée à la bonne marche de
l’école. On connaît tous la disponibilité de Sylviane,
et son désir d’être utile. C’est une personne rigoureuse
: sa principale qualité: la perfection.
Avec le sourire, elle répond toujours aux sollicitations des uns et
des autres.
- Sylviane peux tu me faire cette recherche sur Internet ?
- Sylviane peux tu me ramener telle ou telle chose ?
- Sylviane si tu as le temps, et elle le trouvera, même si elle a beaucoup
de travail, peux tu me taper ce texte ou ce rapport ?
- etc etc
- Sylviane un grand merci de la part de toute l’école.
Tout comme moi, tu prends ta retraite cette année. L’an prochain,
il faudra te trouver un ou une remplaçante.
Ce remplaçant ou cette remplaçante ne devra pas compter son
temps. Je ne voudrais pas décourager les bonnes volontés , mais
je puis vous dire, par exemple, que pour mettre sur pieds une kermesse, il
faut des dizaines d’heures de travail.
Je ne prendrai qu’un seul exemple : les billets de tombola.
Il faut trouver les lots, les annonceurs, leur faire payer leur participation,
faire les tickets, les couper, les agrafer par 5, numéroter chaque
billet, chaque carnet. Les faire vendre, recevoir l’argent, faire des
rappels etc etc…
A propos des billets de tombola, chaque année une famille fait le maximum
et bat des records de vente. Je veux parler de Madame VIDAL qui a vendu cette
année 11 carnets , au bénéfice de la coopérative
scolaire.
A toutes les présidentes, permettez moi d’associer les autres
membres du Comité. Un merci particulier à Simone qui comme Sylviane
cessera ses activité cette année, n'ayant plus d'enfants scolarisés
dans l'établissement. Simone et Jean Claude devrai je dire , car le
bénévolat,on sait ce dont il s'agit , dans la famille PAILLART.
Un président, c’est comme un directeur ou un maire : seul, il
ne peut rien faire ! Il lui faut une équipe disponible et solidaire.
Il lui faut également des bénévoles prêts à
l’aider.
Vous avez pu vous rendre compte ce week end, combien la solidarité
n’est pas un vain mot à La Chaussée-Tirancourt . Autour
de Bruno, notre sympathique garde, s’activaient des membres des différents
clubs Calcéeens. Il y avait certes des membres du comité de
parents d’élèves , mais aussi des membres de la société
de chasse au marais , des Amis de la Grange et du club animation ainsi que
des personnes dévouées, amies de l'école.
Chacun sait que le bénéfice de ces journées sert à
payer un séjour d’une semaine à la montagne pour les enfants
du cycle 3.
Merci mes amis : Jean-Claude , Jean-Pierre , Franciane, Patricia, Serge, Alex,
Laurent, et tous les autres…
• Merci à tous les élèves que j’ai eus.
Toute ma carrière
s’est déroulée dans la même circonscription : Amiens
II.
- j’ai eu des élèves à Ailly sur Somme, quand j’ai
fait mon premier stage en 1969
- j’en ai eu à Picquigny, en 1970, quand j’ai fait mon
stage en responsabilité. Ce stage durait trois mois. C’est là
que j’ai connu un couple d’enseignants formidables : M. et Mme
DUPONT. Quelle a été ma joie, quand ils ont décidé
de venir s’installer à La Chaussée-Tirancourt, pour leur
retraite. En 1970, j’avais comme voisin à l’école
de Picquigny mon ami Marcel FEROUL.
C’est durant ce stage, que le 10 novembre, j’ai eu l’immense
détresse de perdre Maman
- En 1971, je
suis titulaire d’un poste à L’Etoile. De cette époque
je garderai le souvenir d’un village simple et attachant où les
enfants sont heureux de venir en classe afin d’ apprendre.
On m’avait dit que c’était un village difficile, j’ai
pu me rendre compte par moi même du contraire. J’y suis resté
deux années, mon fils aîné Olivier y était en nourrice,
c’est là qu’il a appris à marcher et a fait sa première
dent ; sa photo est toujours dans la salle à manger de Mme GOUILLEUX
, sa nourrice qui a tenu à être présente, ce soir, avec
son mari et leur fille Solange, que j’ai eu en classe et à qui
j’ai appris à lire.
-1973 arrive 1973
Le poste d’enseignant est libre à La Chaussée-Tirancourt,
alors je décide de revenir au pays. Revenir n’est pas le vrai
mot, car en vérité, je n’en suis jamais tout à
fait parti, puisque même lorsque j’étais à L’Etoile
je faisais la route tous les jours .
Je revenais chaque soir dans ma maison, comme disent les enfants, retrouver
mon père.
Comme je l’ai dit tout à l’heure, au début, j’ai
eu les enfants de mes copains d’école, pui les enfants ont grandi,
j’en ai marié plusieurs, puis est venu le jour où j’ai
eu les enfants de mes premiers élèves. Cela vous aide à
vieillir , car alors, on prend un sérieux coup sur la tête !
Depuis 31 ans, je suis en poste dans la commune.
• Merci
aux employés communaux que j’ai souvent sollicités. Oui
merci à vous : André, Bruno, Pierre, Alain, à toi aussi
Marius.
Qu’il me soit permis d’évoquer quelqu’un qui aurait
aimé être là, il s’agit d’Alain DELEPINE :
il est à l’hôpital, il vient de subir une greffe du rein.
En votre nom, et au mien, je lui souhaite une rapide guérison.
Dans une école il y a toujours quelque chose à changer, à
réparer. Il y a toujours une fuite ou une panne de courant au mauvais
moment.
Je me souviens des pannes du poêle à fuel, ces pannes se produisant
évidemment ,quand il fait le plus froid. Alors que ce soit Bruno ou
André, à chaque fois vous avez quitté ce que vous étiez
en train de faire , pour mettre vos mains dans le fuel afin que nos petits
n’aient pas froid.
Merci à toi Loulou et à toi James, d’avoir toujours répondu
présents pour faire des photocopies ou des recherches diverses.
Merci à vous Annick, Martine , Christelle, Fabrice, Amélie,
Florence et Véronique ainsi qu’à toutes celles, et elles
sont nombreuses , qui m’ont aidé directement à l’école,
la première ayant été Danièle Bocquet. Je ne peux
les citer toutes mais qu’elles sachent que c’est grâce à
elles que l’école a bonne renommée.
Permettez moi
d’adresser un merci particulier à Véronique qui depuis
17 ans est à mes côtés, ne manquant jamais. Compétente,
elle sait parler aux petits et aux parents ; c’est elle qui assure la
liaison entre tous les acteurs de l’école et ce n’est pas
toujours facile. Elle le fait avec le sourire. C’est la cheville ouvrière
de l’école, c’est un maillon important.un maillon fort
!
Véro, J’ai eu beaucoup de chance de t’avoir à mes
côtés. Par ailleurs, avec Florence, vous saviez me rassurer ,
quand j’avais un souci . Vous allez beaucoup me manquer et je penserai
beaucoup à vous.
Florence, je me souviens encore du jour où tu es venue pour la première
fois à l’école, c’était en… 1975 ,
il y a près de 30 ans… tu es arrivée en tant qu’élève
de maternelle. Tu as grandi, puis tu es allée au collège et
un jour, je t’ai proposé de travailler à l’école
maternelle avec moi, ce que tu as accepté tout de suite, et tu as bien
fait. Je t’ai ensuite mariée et quelques années après
j’ai eu tes enfants dans ma classse, d’abord Florine en 1997,
puis Mathieu en 2000. Tu es l’exemple typique de ce que j’expliquais
précédemment : tu es la fille de mes amis Jacky et Claudette
MOURET, je t’ai eu en tant qu’élève puis, j’ai
eu tes enfants. La boucle est faite.
Je manquerai
à tous mes devoirs si j’oubliais de dire que j’ai trouvé
beaucoup de bonheur dans mon travail à l’école.
A la maternelle, nous formons une belle équipe, bien rôdée
où chacun a sa responsabilité.
Martine qui arrive dès 7 heures du matin, et Annick qui part en retraite
également cette année, savent rassurer les tout petits, qui
trouvent en elles une Mamy et une présence rassurante.
Véronique et Florence apportent leur dynamisme et leur jeunesse à
un groupe solide et avide de découvertes.
L’accueil chez les petits est exceptionnel, tout le monde s’accorde
à dire que c’est une vrai famille .
C’est d’ailleurs l’impression qui prévaut quand quelqu’un
arrive dans notre école pour la première fois. Monsieur le Recteur
MORVAN, le 5 septembre 2000 a voulu faire la rentrée dans notre école
parce que Monsieur LEDIEU lui avait vanté les qualités des différents
services donnés aux enfants.
Ce jour là Monsieur MORVAN déclara :
« Merci à Monsieur SEHET et à toute son équipe pour l’accueil que j’ai reçu ce matin de rentrée des classes, à l’école de La Chaussée-Tirancourt. J’ai été très sensible à la chaleur, et à la convivialité de ce lieu, où pas un seul enfant ne pleurait, ce qui est exceptionnel un jour de rentrée ! Merci à la municipalité, aux enseignants, à tous les personnels, aux parents. Bravo et bonne chance à tous. »
Convivialité
: le mot avait déjà été évoqué à
l’occasion de l’inauguration de la ferme picarde par M. LAVIELLE,
président de la CCAS de l’EDF GDF.
Vous pourrez retrouver quelques moments forts de la vie de l’école
dans la salle des fêtes puisqu’une exposition de photos retrace
la vie de notre école depuis 1973.
Quand les enfants
arrivent en grande section, et au CP, ils trouvent auprès de Nathalie
une institutrice rigoureuse, courageuse, qui aime son métier et les
enfants, qui met tout en œuvre pour que tous sachent lire.
Après Nathalie, succède Christine, qui depuis 18 ans exerce
au cycle III , avec compétence et sérieux. Pendant de nombreuses
années elle a fait classe près de la Mairie, classe dans laquelle
beaucoup de Calcéens sont allés.
Pour beaucoup d’entre nous, municipalité comprise, et Philippe
ne me démentira pas, nombreux étaient ceux qui se se posaient
la question de ma succession , alors, il y a un an, j’ai sollicité
Christine afin qu’elle passe l’entretien et puisse ainsi postuler
à un poste de direction d’école. Elle a bien fait de suivre
mon conseil , car aujourdhui tout le monde est satisfait ; la passation de
pouvoir se fera en douceur : il n’y aura pas de gros boulversements
dans la vie de l’école. De plus, Christine continuera à
nous honorer de sa présence à chaque manifestation dans le village,
et elle continuera à faire chanter ses enfants, avec passion, au monument
aux morts, à chaque cérémonie.
Merci à tous les amis ici présents que je n’ai pas cités (ex de la gendarmerie nationale)gaby, bruno, bernard coquelle
• Enfin,
et ce n’est pas le plus facile à dire : Merci
aux membres de ma famille.
Merci à mes parents et à mon grand frère, pour m’avoir
montré le bon chemin.
Merci à Papa et à Micheline qui se sont bien occupés
de nos deux enfants quand j’étais absent de la maison.
Ce n’est pas tous les jours facile de vivre avec quelqu’un qui
est toujours pris, je le reconnais.
Auprès de vous, j’ai toujours trouvé le réconfort
et comme disait Maxime, ( mon fils) : « t’en fais pas papa , je
suis là. »
J’ai la chance de travailler sur place, mais Micheline doit faire 64
kilomètres, fatiguants, par jour pour aller au travail, alors que moi,
en quelques tours de pédales j’y suis.
Micheline, Olivier,
Maxime, merci de m’avoir soutenu dans toutes les épreuves et
de m’avoir épaulé.
La retraite ce
n’est pas la fin de tout, c’est paraît-il le début
d’une autre vie.
En ce qui me concerne je vais essayer de progresser en informatique, j’aurai
encore besoin de Sylviane… J’irai aux archives départementales
d’Amiens, le mardi après midi j’irai jouer aux cartes avec
mes collègues des Amis de la grange. Et je continuerai à jardiner
et à bricoler au marais avec mes deux complices Bernard et Momo. Comme
vous le voyez, j’ai du pain sur la planche.
Ma conclusion
est simple :
j’ai fait un métier qui m’a plu, dans le village que j’aime
par dessus tout et où j’y résiderai toujours. Dans ma
carrière, j’ai croisé des personnalités importantes
mais simples, mais le plus souvent, j’ai cotoyé des gens simples
et qui sont importants à mes yeux, parcequ’ils sont de mon pays.
Et pour moi, la notion de pays, dépasse le cadre du village où
nous nous trouvons actuellement. J’ai eu beaucoup de chance de travailler
avec des gens compétents et agréables, entouré d’enfants
dont la présence, certes, me manquera , mais que je continuerai à
voir à l’école ou dans le village . Il m’arrivera
d’entendre leur voix quand ils passeront devant chez moi en disant à
leurs parents : « C’est la maison à Dédé
! »
Mes amis,
Si c’était à refaire, je ferai le même choix sans
état d’âme.
Du fond du cœur , je vous remercie.