L’AFFAIRE MISS JANET MARSHALL |
Je n’étais pas là en 1955, mais rien n’avait changé à mon arrivée à Picquigny en septembre 1958 . Je suis partie en 1968. J’ai toujours connu la vieille gendarmerie rue des Chanoines, l’autre près de la chapelle était en construction. Le déménagement a dû se faire début 1969. je n’ai connu aucun gendarme ayant participé à l’enquête sur le crime de Miss MARSHALL ; le chef est passé adjudant et les gendarmes ont été mutés ou révoqués !
En 1955, la brigade de Picquigny est commandée par le chef MARQUET. Il est assisté de quatre gendarmes parmi lesquels M. BOCQUERY et Lucien DELORME. Les gendarmes se déplacent en vélo ou en cyclomoteur et je crois qu’il n’y a qu’un véhicule. Les trottoirs de la cour sont en grès. Au milieu, on trouve les bureaux. De chaque côté, les logements des gendarmes. Le nôtre était le dernier, à droite, en allant vers Fourdrinoy. Les quatre gendarmes étaient logés tous de façon identique : une pièce sur le devant qui servait de salle à manger, celle côté cour de cuisine. Un escalier descendait à la cave à partir de la cuisine. Un autre partait vers les deux chambres à l’étage, tout en partant de la cuisine. Elle n’était pas très grande. Dans la 1ère chambre, un escalier montait au grenier, non isolé et il couvrait la surface des deux chambres. En ce qui concerne l’adjudant, il avait 4 chambres en enfilade : deux devant et deux côté cour. Les gendarmes étant logés plus petit. Il y avait la chambre des parents et l’autre chambre où nous étions, ma sœur avec moi et les deux frères ensemble. Un rideau avait été mis par ma mère pour isoler les filles des garçons, un peu comme le film des hospices de Beaune. C’était assez spartiate, la vie en caserne ! Dans la cour de la gendarmerie , face à notre logement : une cellule de dégrisement avec une planche et une couverture grise armée. Ensuite, devant les autres en repartant vers le centre de Picquigny, d’anciennes écuries pour les chevaux puis un autre local dont je ne me souviens plus de l’utilisation (peut être pour ranger les mobylettes). Les écuries avaient été partagées, chaque gendarme entreposait ce qu’il voulait , genre grenier. Dans ce bâtiment arrière que ce soit à droite ou à gauche, il y avait un accès pour les jardins. Chacun avait sa parcelle et un fil pour accrocher les lessives. Sur le côté de ce bâtiment côté Picquigny, deux cabines très sommaires. Chacune possède un trou servant de toilettes. Bien sûr pas d’eau, pas de marche pieds. Pour moi, c’était l’horreur, de peur de tomber dedans. Tous
les matins les femmes de gendarmes ou les filles lorsqu’elles
étaient suffisamment grandes allaient vider les pots de chambre
de la nuit ou de la journée. Pratiquement aucun enfant n’
osait s’aventurer dans un tel terrain. La propreté était
plus que sommaire. Dans les logements pas de lavabos, ni de salle
de bains : une pierre d’évier en grès avec un
trou pour l’écoulement des eaux. L’hiver il fallait
nettoyer à cause de la glace dans le caniveau. C’était
l’époque héroïque. |