L’AFFAIRE
MISS  JANET  MARSHALL
Témoignage de William BLANDUREL
Robert AVRIL a volé son vélo.
    En 1955, j’ai 13 ans j’habite chez mes parents, rue Marcel Digeon à Saint-Sauveur. Mon père travaille au moulin d’Ailly-sur-Somme ; il y fait de la farine.
    Le 21 août 1955 , avec mon futur beau-frère Claude , nous décidâmes d’aller à la pêche près du Camp de César de La Chaussée-Tirancourt. Je l’ai suivi avec le vélo de femme de ma sœur, un vélo « Mercier » ; lui, avait pris sa moto. Nous avons posé nos engins à l’entrée du marais, le long du chemin du Camp de César.
    Vers 10 heures du matin, j’ai voulu revenir chez moi. Je remonte le chemin : plus de vélo ! Je pense à une blague ! Je reviens vers mon futur beau-frère et lui signale les faits. Il me dit qu’il va me reconduire avec sa moto. Hélas, le voleur de vélo avait dégonflé les roues de la moto, au cas où il aurait été vu ! Ainsi on ne pouvait le rattraper !
    Nous sommes allés déclarer le vol à la gendarmerie de Picquigny.
    Le crime de Miss Marshall s’est produit quelques jours après !

    Le vélo aurait servi à transporter les affaires de Miss Marshall. La pompe serait-elle tombée alors avec ses affaires ?
    Les gendarmes sont venus à l’école avec une pompe qui n’était pas la mienne. Ils m’ont testé ! Ils sont revenus avec une autre pompe, celle du vélo. J’étais obligé de reconnaître la pompe car j’avais roulé dessus et bien que papa l’ait réparée, il restait une trace.
    Très souvent les gendarmes sont venus m’interroger afin de voir si ma version ne changeait pas ! Je suis quasiment certain que si j’avais été plus âgé, j’aurais été suspecté !
    Mon père a souvent été auditionné ; ce n’était pas toujours les mêmes gendarmes qui venaient ! Gare à lui s’il n’avait pas dit la même chose, car je pense qu’au retour à la brigade, ils recoupaient les témoignages.
Il a fallu attendre plus de deux ans avant que je ne reprenne possession de mon vélo qui était dégradé.