DES  VIES  TROP  COURTES
À  CAUSE  DE  LA  GUERRE  1914 - 1918
 

Victimes de 1914

THUILLIER Émile 

Il est  né le 25 mai 1891 à LA CHAUSSEE-TIRANCOURT. Soldat au 2ème Bataillon, il a tout juste 23 ans quand il décède, à l'hôpital de Bordeaux situé Chemin de Canolle, le 3 septembre, des suites de blessures de guerre et du tétanos.

4 jours après,  le 7 septembre,  son frère trouve la mort également.

THUILLIER Arthur

THUILLIER Arthur meurt à Etripilly, en Seine et MARNE. Il était soldat au 350°R.I..C’est un régiment d’infanterie de réserve. On ne retrouvera jamais son corps !

Il était né à LA CHAUSSEE-TIRANCOURT, le 3 février 1885 et s’était marié le 28 Août 1909 avec Henriette Coulombier, une jeune fille d’AMIENS.

En 1906, devant  faire une période d’exercice il demande au Conseil Municipal à en être dispensé. Il reçoit, un avis défavorable…

La famille THUILLIER habite 2, rue du Grenier, maintenant, c’est la  Rue Geneviève FERTEL.

Arthur et Emile THUILLIER sont les fils de THUILLIER Oscar, journalier agricole chez A. FOUACHE. Ils sont tisseurs chez Snowden Tanguy, une usine de  PICQUIGNY.

Ils ont deux sœurs et deux frères : Louis, né en 1887.(sa fille habite toujours en 2006 à PICQUIGNY , rue du Moulin) et un autre Clodomir, dont la fille épousa le colonel Paul Rullier.

MALBEC Laurent

Il est né à BELLOY SUR SOMME, le 20 août 1890. Il trouvera la mort à Mautrupt le Montois, dans la MARNE le 13 septembre 1914. Il avait  tout juste 24 ans et était soldat au 72° R.I. (le 72 ° R.I. est un régiment d’Amiens).

Sa sœur Palmyre était l’épouse de BLONDEL Léonce qui lui aussi tombera au champ d’honneur en 1915.

Laurent MALBEC figure également sur le monument de BELLOY SUR SOMME.

HORVILLE Henri

Il était né le 1er février 1892 à LA CHAUSSEE-TIRANCOURT.

C’est le fils de Louis HORVILLE, tisseur et de Julia DELAMARRE.

Il trouvera la mort à Mautrupt le Montois, dans la MARNE le 14 septembre. 

Il avait  22 ans et était soldat au 72° R.I avec son camarade MALBEC Laurent, tué la veille, et Charles VASSEUR qui lui trouvera la mort en septembre 1944.

Il fut atteint d’une balle à la tête.

Il était tisseur chez Bernheim à PICQUIGNY.

Il  habitait 15, Route Nationale d’AMIENS à ABBEVILLE et était célibataire.

Sa sœur Marthe HORVILLE, épouse TOURNEUR trouvera une mort tragique devant le regard de ses enfants et de voisins, dans son jardin, lors du bombardement du 20 mai 1940.

 

Henri HORVILLE habitait avec ses parents, à droite (4ème maison)

ISAMBOURG Léopold

Il est né le 22 janvier 1891 à LA CHAUSSEE-TIRANCOURT.

Il est domestique ( valet de ferme)  chez Pierre BONDOIS, depuis qu’il a quitté l’école. Il réside, chez son patron, Grande Rue de l’Église.

C’est le fils de Octave ISAMBOURG, ouvrier, et de TRENCART Maria. Ce jeune homme de 23 ans, soldat de 2ème classe au 128° R.I.  tomba sous le feu ennemi le 15 septembre à SERVON dans la MARNE. Le 128° R I est un régiment d’ABBEVILLE.

GUILBERT Laurent

Il est né à Méricourt le 19 juin 1878.

Après avoir été journalier chez FOURINET, un brasseur, il devient  domestique de culture ; il est charretier.

Il a fait son service militaire à ABBEVILLE, comme soldat de deuxième classe, jusqu’au 27 Août 1900,  obtenant un certificat de bonne conduite, n’ayant eu aucune punition.

Il mesure 1,61m, il a les cheveux bruns et les yeux bleus.

Le 9 avril 1904, il se marie avec WITASSE Anna, couturière. Au début de leur mariage, ils habitent à BELLOY SUR SOMME. De leur union, naquirent trois fils : Daniel, né en 1905, ( Daniel est le père de notre ami Pierre GUILBERT), Raoul, né en 1909, et René, né en 1912.

Avec sa famille, il habite 8, rue Neuve. (Rue du 8 Mai)

Il fit plusieurs périodes militaires : la première, à la caserne Friant d’AMIENS du 1er  au 28 Mai 1905, au 72° R.I., la seconde de 17 jours en 1908  (Il fit d’ailleurs une demande de soutien de famille), la troisième du 30 Avril au 16 mai 1909.

Faisant partie de la réserve, il était soldat au 12ème Régiment Territorial d’Infanterie et  n’aurait pas du en principe aller au front !

Il fut tué le 11 novembre,  en Belgique, à Lombaertzyde, lors de «  la Course à la Mer ». Il fut porté disparu. Il  avait 36 ans ! . Est-il tombé dans l’Yser ?

Il laisse une veuve et trois orphelins, dont le plus petit n’a pas un an.

Les nouvelles ne vont pas très vite, il faudra attendre le 2 décembre 1914, pour que Monsieur FOURNY, Maire de LA CHAUSSEE-TIRANCOURT reçoive une lettre du capitaine Laigle, en poste à Morlaix,  lui annonçant la mauvaise nouvelle. Il lui revenait la lourde tâche d’en aviser la famille :

Monsieur le Maire,

J’ai le regret de vous faire-part de la disparition du soldat GUILBERT Laurent, classe 1898, du 12ème R.I.T, 2ème Compagnie, Matricule 3402,régiment d’AMIENS, 692,  survenue le 11 novembre 1914 au combat de Lombaertzyde.

J’ai l’honneur de vous prier de bien vouloir, avec les ménagements d’usage, porter cet avis de disparition à la connaissance de Madame GUILBERT, à LA CHAUSSEE-TIRANCOURT.

Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’assurance de ma considération distinguée. Laigle

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Victimes de 1915

TRENCART Alexis

Il est né le 15 septembre 1892 à BELLOY SUR SOMME puis la famille est venue s’installer dans une maison, qui existe encore Route Nationale d’AMIENS à ABBEVILLE. C’est la maison où habitait Henri ROYON.

Il est journalier agricole chez PETIT R. (1906) puis tisseur chez Bernheim à PICQUIGNY.

Il habite avec son père Stéphane qui est journalier agricole chez FOURNY Henri. ( Il était également tourbier), et sa mère BOITEL Anastasie.

Il  a deux sœurs Amélie ( Royon) et Emélia (Fourny).

Il fera une période militaire en 1913. Il est célibataire.

Soldat au 51° R.I, il trouvera la mort le 15 mai à Mesnil les Hurlus, dans la MARNE, à l’âge de 23 ans. Il est porté "disparu". Le 51°R I est un régiment de Beauvais.

TRENCART Alexis habitait cette rue, à droite, mais la maison n’est pas visible sur cette photo.

BLONDEL Léonce

Il est né à LA CHAUSSEE-TIRANCOURT, le 29 mai 1894. C’est le fils d’Eugène BLONDEL, tisseur, et de GUILLERAND Marie Félicia.

Il exerce la profession de  « marqueur de sacs » chez Snowden Tanguy.

Il habite chez sa mère : Félicia GUILLERAND d’abord rue de TIRANCOURT (1906) puis rue de la Cour au Bois (1911).

Le 20 décembre 1913, il se marie à BELLOY SUR SOMME avec Palmyre MALBEC, la sœur de Laurent MALBEC, mort dès les premiers jours de la guerre.

Avant d’être incorporé au 72°RI, il habite BELLOY SUR SOMME.

Il trouve la mort sur le champ de bataille au Bois Bolante en Argonne, dans la MEUSE le 13 juillet 1915. Il vient d’avoir 21  ans et laisse une veuve.

Il est inhumé dans le vieux cimetière de notre commune, près de la chapelle.

Il figure également sur le monument de BELLOY SUR SOMME.

BLONDEL Léonce
L’acte officiel de décès du soldat BLONDEL du 72ème RI né à la Chaussée-Tirancourt (côte F9.4703 - 1986 0726/210 livret 1748) provient des Archives Contemporaines de Fontainebleau, où on peut trouver une grande partie des registres d’état civil des différents régiments (soldats tués au combat)
Document Jacques FOURE

ALEXANDRE Raymond

Matricule 29492/40 - Classe 1913

Il est né à LA CHAUSSEE-TIRANCOURT, le 26 février 1893. C’est le fils d’ Adéodat, facteur, et de Victoria HULOT, couturière. Enfant, il a quitté le village pour suivre ses parents.

Une plaque sur sa tombe située à quelques pas du monument nous signale qu’il a été tué à Vauquois en Argonne, dans la MEUSE le 28 septembre alors que sur sa fiche militaire, il est noté  : 11 juin 1916. Il était "sapeur" au 1er Régiment d'infanterie.

Il a été inhumé en 1929 dans le nouveau cimetière, à deux pas du monument aux morts, avec ses grands-parents, Victoria HULOT et Léon ALEXANDRE, garde de la commune de 1920 à 1929.

Il est inscrit sur le Livre d'Or et figure sur le Monument aux Morts d'Albert.

MATHON Marceau

Il est né à LA CHAUSSEE-TIRANCOURT, le 9 avril 1892. Son père Théophile est tisseur ainsi que sa mère Hélène HOUBART.

En 1906, il habite TIRANCOURT, avec son père qui est vacher et sa mère ; il a 3 sœurs plus âgées.

Il est ouvrier d’usine chez Carmichaël à AILLY SUR SOMME.

Il trouve la mort le 29 septembre à Sainte Marie à Py, dans la MARNE, près de Sainte Ménehould. Il est porté "disparu".

Il appartenait au 402 R.I qui en principe était un régiment d’Infanterie de Réserve.

La famille MATHON est implantée depuis longtemps dans notre village ; un lieu dit témoigne encore de ce passé, il s’agit du pont MATHON, sur la route de PICQUIGNY.

Il figure également sur le Monument aux Morts d'Ailly-sur-Somme.

MERVILLE Thémistocle

Il est né à Paris, dans le 18ème arrondissement, le 16 Avril 1893. C’est le fils de MERVILLE Thémistocle, employé au Chemin de fer et de Jeanne HENRY.

La famille MERVILLE a ensuite quitté Paris pour AMIENS avant de s’installer à LA CHAUSSEE-TIRANCOURT, rue de l’Abreuvoir, à la fin de la guerre.

Il est sergent au 51° R.I à 22 ans, quand il meurt des suites de ses blessures  « aux Maigneux », commune de VALMY, dans la Marne. Il fut transporté à l'ambulance 5/XA (Marne). Il figure également sur le monument d’AMIENS.

WITASSE Robert

Il est né à LA CHAUSSEE-TIRANCOURT, le 3l mars 1890. C’est le fils de Louis WITASSE, ouvrier ajusteur et de Lognon Angèle, couturière, résidants à AMIENS.

Il habite 13, rue du Grenier chez son grand-père CARON François, ainsi que la fille de ce dernier : CARON Palmyre qui trouvera la mort lors du bombardement du 20 mai 1940.

Il a deux sœurs : Yvonne Martin WITASSE et  Anna qui se mariera avec Laurent GUILBERT, décédé le 11 novembre 1914.

A l’âge de  16 ans, il est clerc en l’étude de M. MONCOND’HUY huissier à PICQUIGNY.

    Il est adjudant chef au 251°R.I quand il décède à 10H45 du soir des suites de  ses blessures, au hameau de Virly, commune de JOUAIGNES, dans l’Aisne, le 10 novembre 1915.

    Yvonne Martin WITASSE fera toutes les démarches après la guerre pour que son frère, inhumé dans un premier temps dans le petit cimetière de JOUAIGNES, repose dans le vieux cimetière, près de la chapelle.

Collection Hervé Belguise

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Victimes de 1916

PICHON Paul, Eugène

Il est né le 9 novembre 1886 à VERVINS dans l’Aisne. Il est marié à MIGNOT Eugénie.

La famille PICHON fuyant les combats, se réfugia d’abord à AMIENS Rue Debaussaux , puis évacua à LA CHAUSSEE-TIRANCOURT, rue de l’Abreuvoir.

Il avait un frère Eugène, Paul, qui se remaria avec MIGNOT Eugénie et qui fut charcutier, après la guerre, à l’angle de la rue Geneviève FERTEL et de la Place. Actuellement  un jardin remplace la maison  détruite.

Le soldat PICHON, du 64° R I., qui est un régiment d’Ancenis, trouva la mort à la ferme de Thiaumont, sur la commune tristement célèbre de DOUAUMONT , lors des combats du 21 juin 1916.DOUAUMONT est située près de Verdun dans la MEUSE. La bataille meurtrière de  la Somme de juillet 1916, avait été  élaborée, justement, afin de soulager le secteur de Verdun et d’en  desserrer l’étau allemand.

Paul PICHON figure également sur le monument d’AMIENS.

WALLON Léon

Le jeune WALLON Léon est né à TIRANCOURT le 29 décembre 1895 où ses parents sont cultivateurs. Il a une sœur qu’il aime de tout son cœur, beaucoup s’en souviennent, il s’agit de Marthe BONDOIS qui habitait en dernier lieu à la Ferme Picarde que son fils Jean a vendue à la Commune.
Léon WALLON

Le jeune Léon écrit souvent à sa famille et à ses amis. Parmi toutes ses correspondances qui m’ont été prêtées par Madame Yolande BONDOIS, permettez moi de vous lire celle ci qui montre les conditions de vie endurées par  nos valeureux Poilus :

5 Août 1915 : Lettre de Verdun

"Chère petite sœur,

Je t’envoie une bague en aluminium. C’est la première que je fais. Lorsque j’en retrouverai, j’en ferai d’autres, car tu sais, il faut se mettre au courant du métier. C’est dur à faire. Tu m’écris si tu l’as reçue. Je suis toujours à la même place, mais je pars demain à 3 heures du matin pour une destination inconnue. J’espère que tout le monde est en bonne santé à la maison, moi, de mon côté, j’ai un rhume mais ça ne fait rien. Ça va bien. Il fait froid où je suis, ce n’est plus le même temps qu’à AMIENS. Il faisait si chaud et surtout qu’on avait un bon lit : on couche par terre sur 3 bottes de paille, ça fait les reins !

Je t’embrasse bien fort ainsi que toute la famille, ton frère qui t’aime : Léon."

Bonjour à Melle COMONT (l’institutrice), Raymond, Malvina, Citée, Gaëtan, (voisins), Génie (Eugénie BONDOIS) et puis tout le monde.

Le jeune WALLON Léon, Clairon à la 8ème Compagnie du 411° R.I., fut  blessé à la jambe en octobre 1915. comme en témoigne la lettre qu’il a envoyée  à sa sœur, 1er  novembre 1915 :          

"Chère petite sœur,

J’ai reçu ta carte qui m’a fait grand plaisir. Ce matin, on m’a retiré 2 éclats qui me restaient dans les jambes, j’ai souffert, mais ils n’y sont plus. Ne te fais pas de mauvais sang, je serai maintenant vite guéri et j’ai l’espoir d’aller en permission. Tu diras bien bonjour à Citée ainsi qu’à Gaëtan et Génie . Je vous souhaite le bonjour et vous embrasse bien fort.

Ton frère qui t’aime, Léon ."

Après une brève convalescence, il retourna au front,  où il fut tué par obus le 29 juin, à 18 heures, secteur de la côte 104, commune de Esnes dans la MEUSE : il venait d’avoir  21 ans !

Il figure également sur le monument de PICQUIGNY.

SAINT SAUFLIEU Alexandre

Il est né à BELLOY SUR SOMME, le 29 mars 1872.

C’est le fils de François SAINT SAUFLIEU et de DUPONTREUE Armandine. Il est célibataire.

A 44 ans, il fait encore partie du 12° Régiment d’Infanterie Territorial, 8ème compagnie.

Il mourut le 6 septembre, à 11 heures du matin par  suites de blessures de guerre, à Rimberlieu, commune de Villers sur Coudun dans l’Oise. (je n’ai pas retrouvé son attache familiale avec notre village)

Son acte de décès est arrivé à la mairie de BELLOY SUR SOMME. Il figure également sur le monument de BELLOY SUR SOMME. 

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Victimes de 1917

BOCQUET Etienne

Il est né le 2 mai 1872, à Bernot, dans l’Aisne.

La famille BOCQUET avait évacué dans notre village, fuyant ainsi le front de l’Aisne.

Ils habitaient  dans la côte de VIGNACOURT, où est situé le bâtiment de M. QUIN. C’étaient des gens du voyage.

Etienne, âgé de près de 45 ans,  trouva la mort à moins de deux mois de sa libération, le 14 mars à l’hôpital de Compiègne à l'hôpital Saint Louis. (l'obligation militaire s’arrêtait à 45 ans).

DUMONT Léon 

Léon DUMONT
Sa Croix de guerre avec citation
Son couteau, rendu à sa famille
Collection de M. Robert KOENIG

Il est né le 15 mai 1896 à Montagne Fayel dans la Somme. Il a ensuite habité PICQUIGNY avec son père Joseph et sa mère Marie Lecul.

Il a une sœur, Irma, dont la fille  Léone, épousera M.CARON Raoul, de la rue du Marais.

Léon fut  soldat au 124° R.I, un régiment basé à LAVAL. Il trouva la mort à la ferme des Chambrettes, à Rouzières dans la MEUSE. Il succomba à ses blessures, en effet, il avait reçu des éclats de torpille à la tête. Il n’avait pas encore 21 ans.

Il repose dans le vieux cimetière de notre commune., dans la dernière allée.

Ce fut l’une des premières tombes qui fut restaurée. Les descendants de Léon nous en furent reconnaissants, il s’agit de M. et Mme KOENIG, de PICQUIGNY. Mme KOENIG est la fille de M. CARON Raoul.

Sur la tombe, il ne restait que deux plaques cassées, anonymes :

La première représente une mère qui pleure devant un casque de soldat avec une inscription : « À notre fils regretté. Ceux qui pieusement sont morts  pour la Patrie n’ont droit qu’à leur cercueil, la foule vienne. »

Sur la deuxième plaque, il y a une photo usée par le temps et une inscription : « Souvenirs »

Léon DUMONT figure également sur le monument de PICQUIGNY.

Léon DUMONT repose dans le vieux cimetière.

SÉVIN Arsène

Il est né le 8 décembre 1880 à Crécy en Ponthieu, où son père est brigadier de gendarmerie.

Il se maria avec une fille de notre village, Régina CAUCHY, le 11 décembre 1902. La famille CAUCHY habitait rue du Marais, actuellement la maison est occupée par M. et Mme FLEURY ; M. CAUCHY était cordonnier.

M. Ernest SEVIN, père d’Arsène était venu s’établir à LA CHAUSSEE-TIRANCOURT, rue de l’Abreuvoir., une fois l’heure de la retraite sonnée.

Arsène est militaire de carrière. Il est capitaine à l’état major de la 14ème division d’Infanterie et décédera à Glorieux , près de Verdun, dans la MEUSE, par suite de blessures de guerre, le 24 Août à deux heures.

Il est chevalier de la Légion d’Honneur  et titulaire de la Croix de Guerre.

Il est inhumé dans le vieux cimetière de notre commune.

 

Au premier plan : sépulture de SEVIN Arsène.

Document Jacques FOURE
(Archives de Vincennes)

Celle de GAVOIS Charles est juste derrière.

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On peut voir les « catelets » de tourbe, numérotés pour la vente.
Au premier plan à droite, la maison de M. SÉVIN.
 
La rue du Marais
 

GAVOIS Charles

Il est né à LA CHAUSSEE-TIRANCOURT, le 22 mars 1896.

C’est le fils de GAVOIS Charles, maçon et de Marie DOURLÉ.

Le petit Charles a 3 ans quand son père décède le 17 avril 1899.

Il habite avec sa mère Emma DOURLE (née en 1863 à LA CHAUSSEE-TIRANCOURT), 13, rue Neuve.(rue du 8 Mai )

Sa mère  est ménagère agricole. Il est célibataire ;

Il fera la guerre en temps que « matelot fusilier ». Il n’y a que lui, tous ses autres malheureux collègues sont dans l’Infanterie.

C’est au cours d’une opération qu’il trouvera la mort, en Flandre Occidentale, à Saint Georges, près de Nieuport, sur l’Yser. Il a 21 ans.

Il est inhumé dans le vieux cimetière de notre commune.

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Victimes de 1918

DRAPIER Charles

Il est né le 8 août 1897 à Gournay en Bray, en Seine Maritime. Son père René DRAPIER est commis des Postes, sa mère Berthe RETHORE est également employée dans les Postes.

Sa mère est née à LA CHAUSSEE-TIRANCOURT le 31 mars 1872.

Toute sa famille maternelle réside dans notre village, c’est la raison pour laquelle il figure sur le monument aux morts.

Charles DRAPIER, jeune sous-lieutenant de 21 ans au 224° R.I., trouva la mort le 15 octobre à l’hôpital militaire de Hoogstaede, en Belgique. Il est chevalier de la Légion d’honneur.

Le 14 Mars 1920, la Commune désirant édifier un monument aux morts, le Maire, M. Léopold THUILLIER  écrit  à Madame DRAPIER, mère de Charles, habitant Le Havre :

Madame Drapier,

Une pénible circonstance a amené votre aimable et distingué cousin Mr Réthoré-Dourlé de La Chaussée à me remettre, en votre nom, une somme de 50 francs, montant de votre souscription en vue de l’ érection d’un monument aux glorieux et trop nombreux enfants de la commune tombés au champ d’honneur au cours de la grande guerre.

Au nom du Conseil Municipal, j’ai l’honneur d’accomplir un pieux devoir de reconnaissance en vous remerciant de votre délicate attention.

Permettez-moi d’ajouter que personnellement j’avais pu apprécier, encore une fois, à la veille de son départ pour le service militaire, l’aménité du caractère et l’ardent patriotisme de celui, que le plus cruel destin a ravi à votre amour maternel, et croyez à mes condoléances d’autant plus sincères et plus profondes, que j’ai eu autrefois les liens les plus étroits avec vos bons grands-parents paternels de La Chaussée.

La croix des Braves dans la Légion d’honneur n’a pas été décernée à plus de courage et d’héroïsme juvéniles

Veuillez agréer, Madame, l’hommage de mes sentiments respectueux et encore une fois reconnaissants.

                                                           Léopold THUILLIER

                                                                     Maire

de FRANCQUEVILLE Bernard

Il est né à AMIENS le 31 mai 1894. C’est le fils de Maurice Marie Louis De FRANCQUEVILLE d’ ABANCOURT et de Marie Josèphe Edith Boistel de Belloy.

Il était soldat à la S.A.P.H. Avant de partir à la guerre, il habitait avec sa maman 76, rue Gauthier de Rumilly à AMIENS, son père étant décédé.

Il mourut à l’hôpital, rue Saint Leu à AMIENS le 24 octobre 1918, à l’âge de 24 ans. Son nom figure également sur le monument d’AMIENS.

Le terrain sur lequel a été édifié le monument aux morts de notre commune a été acheté en 1920 à Madame Veuve de FRANCQUEVILLE, résidant au Château de Wimille dans le Pas-de-Calais, dans le but d’y édifier le monument souhaité par la population et de créer un nouveau cimetière.