LA
VIE DE TOUS LES JOURS SOUS
L'OCCUPATION |
Les informations
Remise
des postes de TSF à la Mairie
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Affiche
de juillet 1940. A D S 26w59. Document communiqué par Dany Dheilly. |
Se nourrir, s’habiller…
Pendant la guerre, la vie fut sûrement moins difficile à la campagne qu’en ville, surtout en ce qui concerne la nourriture. Chaque habitant cultive son petit bout de jardin et élève de la volaille. Le lait et le beurre sont achetés à la ferme.
Il faut faire parfois de nombreux kilomètres à bicyclette pour trouver un morceau de beurre. Pour le reste, il faut utiliser les tickets de rationnement délivrés en mairie. Les cartes de tickets seront utilisées encore quelques années après la Libération pour l’alimentation, l’essence… |
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Carte
de tickets pour des vêtements |
Il est difficile de trouver du sucre alors on utilise de la saccharine. En ville, des files d’attente se créent à la porte des magasins. La viande de boucherie est rare, il est vrai que les occupants se servent en premier et envoient une grande partie de notre cheptel en Allemagne. Les chaussures étant difficiles à trouver, beaucoup d’habitants ont recours à M. TAUPIN qui fait des galoches en bois.
Se chauffer…
Le charbon étant rare, les Calcéens ont recours à l’utilisation du bois de chauffage. A plusieurs reprises le Conseil Municipal met en vente des arbres du marais. De même certains ont recours à la tourbe qu’on extrait à nouveau du marais. Cette activité avait cessé peu de temps avant 1914.
Se déplacer…
Rares
sont les personnes qui ont une voiture et l’essence est introuvable,
les gazogènes qui fonctionnent au charbon de bois font leur apparition.
Le vélo est le moyen le plus utilisé pour se déplacer
quand on a des pneus… Heureusement le Français est inventif!
Il arrive fréquemment que les cyclistes mettent deux vieux pneus, l’un
au dessus de l’autre, on confectionne des pneus pleins avec de vieilles
chambres à air ou de vieux pneus d’autos ou de camions.
En 1942, suite à de nombreux attentats et actes de sabotage accomplis par des résistants utilisant des vélos, le gouvernement de Vichy, sur ordre des Allemands, interdit la circulation à bicyclette à partir du 8 Mai de 21H30 à 5H dans plusieurs départements dont la Somme.
Les corvées…
Les forces d’occupation utilisent la main d’œuvre locale quand bon lui semble, parfois par la force ou la réquisition, notamment quand les cultivateurs de La Chaussée-Tirancourt portent de l’eau au Bois de Sapins pour les V1, ou en payant pour des travaux de défense anti-aérienne. En effet, de nombreuses personnes ont travaillé pour l’organisation TODT pour la construction du «mur de l’Atlantique » le long du littoral et à la pose «d’asperges Rommel» dans les champs. Ces «asperges» servant à empêcher l’atterrissage des planeurs.
Le marché « noir »
La guerre de 1939/1945 fut une guerre de privations où la population civile souffrit plus qu’au cours de la première guerre mondiale qui avait exposé les militaires plus que les civils. La présence des Anglais dans notre village avait permis aux habitants de ne pas manquer de nourriture. Au cours de la deuxième guerre, les denrées étant rares, on manquait de presque tout, un marché «noir» s’installa vite, faisant monter les prix !
Les alertes
Gérard FERTEL se souvient encore de cette période de peur, où le passage des forteresses volantes alliées était synonyme de course aux abris. Plusieurs personnes de notre village avaient construit des abris dans les jardins; il y en avait un dans la Rue de la Carrière qui permettait aux habitants proches de s’y réfugier. A la Libération, quand les combats firent rage, plusieurs personnes allèrent s’abriter dans les souterrains du Camp de César, le temps de l’offensive.