LA
CAVE GALLO - ROMAINE SISE « AU VAL DU QUESNOY » |
RAPPORT
DE FOUILLE
Joël MOLIERE, 1975
Sur le trajet de la route de déviation Nord d'Amiens (bretelle à la RN 35 d'Amiens à Abbeville) a été repérée en octobre 1975 une construction en moellons de craie détruite par le fossé de drainage Nord creusé par le bull-dozer de l'entreprise Brézillon.
Cette construction, située au point 3125 du plan Brézillon, est à 150 m à l'Est de la route de La Chaussée-Tirancourt à Vignacourt signalée comme voie romaine rejoignant la via Agrippa qui se dirige vers Boulogne à 2 km environ au Nord. Le site exploré pendant le printemps 76 après délivrance d'une autorisation de fouille de sauvetage ne comporte qu'une cave gallo-romaine à plusieurs niches arasées par les engins de labour et détruite au moment du creusement du fossé (voir plan général).
ENVIRONNEMENT
La limite Nord de la cave qui se continuait dans le champ du Val du Quesnoy n'a pu être délimitée, c'est là que peut s'établir le raccord avec un bâtiment principal présumé par des lignes de moellons brisés dans les blés et plusieurs lignes de fossés apparues dans les photos aériennes que Monsieur Agache a bien voulu prendre du site.
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Photos
Roger AGACHE, Ministère de la Culture |
Le site se trouve à quelques mètres du vieux sentier (maintenant disparu à la suite des remembrements) de Belloy-sur-Somme à St-Vast-en-Chaussée, dit sentier Majot ou Maiot.
Au Sud-Est dans l'axe de l'autoroute à 1700 mètres seulement, une autre cave gallo-romaines avait été fouillée de février à mai 75 (monnaie de Claude). Au Nord-Ouest dans l'axe de la route à 800 mètres environ une autre fosse contenait une monnaie d'Antonin le Pieux (Atelier de Rome 154-155).
A 75 mètres à l'Est de la cave (point 3200 Brézillon), et au Sud de l’autoroute une tache noire de plus de 10 mètres de diamètre parsemée de tuiles à rebord permet de supposer également un site gallo-romain.
Au Sud-Ouest une fosse puisard creusée dans la craie fouillée jusqu'à -1,30 contenait : assiette sigillée avec sigle L.ER SECV, bol à double courbure Drag 27 (voir dessin) n° 13, 19, 20 ; écuelles en terre grise : 14 et divers poteries n° 15 à n° 18 dans un limon noirâtre.
A 120 m au Sud, à -0,40 plusieurs aires dallées de craie par-dessus le limon formaient parfois des angles pouvant constituer des fondations arasées ; les travaux de culture n'ont permis d'en repérer que quelques traves (voir croquis)
A l'Ouest un fossé orienté Nord-Est (point 305 Brézillon) Sud-Ouest de 0,80 de large et 0,60 de profondeur a été suivi seulement sur les 2 mètres de la banquette longeant l'autoroute au Nord et au Sud : beaucoup de fragments de poterie grise, bols tronconiques, écuelles et ossements de bovidés et suidés, « hénons » et huîtres (voir dessin : 1 à 6 et 9 à 12) quelques sigillées et poterie de TREVES (7-8), assiette indigène (21).
A 5 mètres à l'ouest de la cave un petit fossé comportait 3 tessons très épais beige
- pâte friable avec dégraissant de coquillage décor peigne à l'extérieur, épaisseur 5 cm.
- tesson épaisseur 1 cm dégraissant de quartz décor stries enchevêtrées à l'intérieur.
- tesson : le même avec décor balave à l'extérieur.
L'environnement semble donc dénoter une longue occupation du site.
CAVE GALLO-ROMAINE
Une
cave en petit appareil grossier a pu être fouillée entièrement.
longueur : 3 m (hors tout)
largeur : 2 m 60 (hors tout)
profondeur moyenne : 1 m 85
altitudes relatives prises à partir du point 0 constitué par la
borne Brézillon n°3125.
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Plan Joël MOLIERE |
I) STRATIGRAPHIE
A) Coupe centrale Nord-Sud D 1 à D5
Sol de craie - 1.85 :
1) Le sol taillé dans la craie n'était pas recouvert mortier, mais très usé et noirci, il était posé sur ce sol en E3 : un sesterce de Domitien (81-94) très usé non brûlé (dans l'argile aucun élément sauf en E2 balayé dans l'angle, col de cruche, assiette peinte en rouge, mortier tête de lion).
Couche argile -1.70 :
2) Était recouvert uniformément d'argile enserrant des moellons de craie de 0,10 x 0,15 posés à plat, même par-dessus les trois encastrements en D2 et D4 (voir plus loin).
Cendre -1.50 :
3) Sur la croûte d'argile cuite sensiblement horizontale s'étale une couche de cendre de 15 à 30 cm contenant au Sud 37 clous en D4 et un as d'Hadrien (132- 134) non usé, mais brûlé n°26.
4) zone d'éboulis : -1,20
* amas de torchis brûlés au Sud et gravats de mortier au Nord avec sesterces de Commode à la mémoire de Marc Aurèle (180) en bon état.
* amas de moellons de 0,70 m d'épaisseur recouvrant au Sud la niche centrale D5 et au Nord le montant intercalé entre les niches latérales D1-D2 : un as d'Antonin le Pieux (160-161) au sommet du blocage de moellons (-0,44 m). Le sommet de cet éboulis est bizarrement tassé et les tuiles sont fortement encastrées dans le sédiment de saison très crayeux, comme si le site avait servi finalement de zone de circulation avant d'être recouvert de limon pour la remise en culture.5) limon noirci : -0,50
avec quelques fragments de tegulae et moellons6) terre arable : -0,25
Cette coupe stratigraphique centrale est valable pour les mètres carrés C et D.B) Coupe E
-1.85 : sol de craie taillé. Les auréoles noires formant quadrilatère de 0,40 de côté (table ou banc ?).
-1.70 : argile et moellons : avec fragment, vase terre rougeâtre n°7 déjà trouvé dans niche C1.
-1.50 : cendre et torchis brûlé au centre avec divers fragments de poteries grise apparemment repoussés dans l'angle E4 (geste de balayage ?).
-1.20 : moellons éboulés en fort pendage (et torchis non brûlé) vers le Sud contenant un mortier n°20 avec bord en collerette et fonds jarre n°4 en terre grossière. Zone remaniée avec limon noirci et poche de moellons et silex en E4.
-0.70 : éboulis de moellons dans niche E1, à la base, sur rebord de l'enduit entre les niches : sesterce de Faustine Junior, bon état (161-176) au sommet de l'éboulis dans blocage à -0,44 monnaie d'Hadrien n°2 très usée (119-138) avec charnière en fer n°10-11.
-0.40 : limon très noirci par cendres, avec tegulae nombreuses en E4 recouvrant un niveau piétiné (!).
-0.20 : terre arable.C) Coupe F-G
Cette coupe se situe après démontage du mur tardif de la paroi Est : ce démontage met en évidence les faits suivants :
-1.85 : le sol primitif de craie n'était pas recouvert de moellons plus argile lors de la première occupation du site.
-1.85 à 0.90 :
- l'enduit rosé recouvrant les parois à même la craie du plateau date de la première époque : léché par l'incendie jusqu'au niveau de la craie.
- la paroi Nord de l'escalier a été détruite par l'incendie sauf le remplissage de silex maintenant le chambranle de porte.
- l'escalier date de la première période : l'accès s'effectuait à l'Est par un escalier de cinq marches sur lequel aucun élément de datation n'a été retrouvé, il était uniformément recouvert de limon cuit par la couche de cendre contenant des fragments de torchis, mais aussi des croûtes de pisé séché avec petits silex noirs.
Les marches sont composées de moellons de 0,12 x 0,12 posés à même les banquettes de limons, la marche supérieure comportait un double alignement de moellons à deux niveaux différents : emplacement possible d'une arête de manche en bois dur de 6 cm x 4 cm environ.
Les parements Nord de l'escalier comportaient une base ancienne en moellons soigneusement taillés, jointoyés au mortier.
Un colmatage plus tardif de pisé et silex maintenait quelques moellons de réemploi.Un encastrement de chambranle de porte en bas de l'escalier, ceinturé d'enduit rosé devait maintenir un pied droit dont il ne reste que l'empreinte avec divers fragments moulurés qui ont été retrouvés depuis C2 jusqu'à E4.
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Photo
Joël Molière |
II) MURS
1) Mur Est tardif :
Le haut du mur Est est totalement ruiné sauf en F2 où il s'adosse à l'enduit rosé dans l'angle Nord-Est. il est composé de deux épaisseurs de larges moellons 20 x 12 x 15 séparés par trois chaînages de tuiles, perturbé par l'incendie à hauteur de l'escalier et colmaté de pisé lissé grossièrement. Le mur à l'angle Sud-Est, a un aspect très particulier, il est constitué de deux renforts d'angle avec éléments de fondations en craie très importants (0,85 x 0,30 x 0,65) (0,35 x 0,30).
Une telle fondation parait totalement différente du reste des murs de la cave et peut représenter un réemploi tardif après une première destruction : les joints sont mal faits avec de l'argile et non du mortier sauf au sommet où un bloc de grés souligne le niveau du sol de l'époque avec mortier à petits silex noirs.La dalle levée un parement Sud de l'escalier a pu constituer en premier état un couvercle de sarcophage retaillé.
2) Mur Sud
En moellons soigneusement taillés 0,12 x 0,13 sauf à l'angle Sud-Est comme indiqué précédemment.
L'enduit rosé s'est conservé malgré l'incendie sauf à l'angle Sud-Est (aucune trace ?).
La niche centrale découverte en fin de fouilles, sous l'éboulis semble avoir été comblée dés la fin de la première époque d'occupation et sérieusement endommagée sauf pour le mur du fond, aucune trace de départ de voûte n'a pu être mis en évidence, par contre le rebord latéral Ouest est arrondi (?). Aucun élément de datation dans la niche.
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Photos
Jöel Molière |
3) Mur Ouest
C'est le mieux conservé : sur une longueur de 2m60 il est constitué par un assemblage de moellons de craie bien équarris assemblés au mortier et recouvert d'enduit.
Une banquette bien conservée dans les angles de 0,30 de largeur et 0,85 de hauteur était renforcée de tuiles posées horizontalement.
Une niche centrale de 0,75 x 0,80 comportait à son entrée quatre alvéoles remplies de terre noire (diamètre 5 cm), les parois étaient soigneusement enduites de mortier.
Aucun élément de datation n'a été recueilli. L'usure du rebord de la niche peut indiquer que celle-ci a servi d'escalier après la destruction de la voûte.
Les quatre alvéoles constituant peut être une retenue de la paroi avec une planche.
Parroi
ouest |
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Photo Joël Molière |
4) Mur Nord C2 à E2
Entaillé par le bull-dozer pour le creusement du fossé de drainage de la route, il est néanmoins bien conservé dans sa partie inférieure jusqu'à 0,85 où un épaulement de mortier permet la protection des deux niches.
Le pilier entre les niches est également enduit de mortier latéralement.a) Niche ouest : largeur 1 m, hauteur apparente 0,60, profondeur 0.95
Un sédiment noir à pendage Est-Ouest contenait deux poteries brisées en place par l'éboulis de moellons qui remplissait le sommet de la niche (voir IV).
La largeur des niches semble très grande, elle est de 0,40 ; 0,60 et 0,72 pas un seul claveau n'a été retrouvé.
b) Niche Est : photo 4 : le sol de la niche est constitué de craie arasée
Même pendage de terre noire Est vers ouest amoncelée contre la pierre d'angle F2.
Moellons tassés de remplissage peut être volontaire pour nivellement.
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Photos
Jöel Molière
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5) Mur d'angle Nord-Est F2-G2
Il continue sur une longueur de 1,30 environ alors que l'enduit rosé forme un angle à 50 cm à l'Est de la niche (limite à l'intérieure de la cave). Ce mur est construit sur une banquette de craie dont l'usage n'apparaît pas clairement tout au plus une usure en quart de cercle fait penser à celle d'une lucarne d'un portillon frottant à l'ouverture sur le seuil.
6) Mur Est ancien F2-G2
Limité à deux rangs de moellons en bout du trajet de la "lucarne" posés à même le plateau picard sur la banquette de craie.
Plus à l'Est, neuf cuvettes rondes de 6 à 13 cm de diamètre sont les traces d'une structure en bois maintenant le torchis (écroulé) dans l'escalier, un "hérisson" de silex soutenait l'ensemble.
En bas de la banquette le mur enduit de mortier rosé est constitué de moellons soigneusement jointoyés et enduits de mortier rosé.
En F3 le parement ancien de l'escalier qui continuait le mur à presque disparu, seul subsiste l'enduit rosé écroulé en place ou collé en bas au niveau du sol. (voir plan : ligne en pointillé dessinant un encastrement de chambranle de porte déjà indiqué dans coupe F/G).
III) LES SOLS
1) Le premier sol
Déjà indiqué dans la stratigraphie de la coupe centrale, il convient de préciser que le premier sol à -1,85 constitué du plateau de craie lui-même, noirci et éraflé par les outils de creusement est perturbé par trois encastrements et par un foyer central. Une auréole de 35 cm indique la présence à même la craie d'un petit foyer ayant profondément fissuré le plateau de crie en D3 et E3.
Au Sud en D4, directement adossé au mur Sud un trou de 0,38 de profondeur et 0,22 de diamètre, de forme ovale (bords très érodés) s'enfonce verticalement (voir coupe paroi Sud) il est rempli de craie émiettée à la base, puis de sédiment noir avec une tuile brisée le sommet est rempli de l'argile et petits moellons qui constitue la couche recouvrant uniformément le premier sol.
Plus au nord, écarté du premier trou de 30 cm, il s'enfonce obliquement jusqu'à - 2,16 avec un remplissage identique au premier : craie émiettée, sédiment noir, argile et petits moellons plus un petit grés de calage (photo n°30).
En D2, toujours dans l'axe nord sud de la cave, reste un troisième trou s'enfonce verticalement à -2,17, il est rectangulaire (0,35 x 0,40) rempli un pendage nord sud de sédiments noir, petite craie émiettée, rognon de silex, moellons de craie, le tout recouvert uniformément d'argile.
Aucun élément de datation dans les trois trous, l'hypothèse d'une structure en bois est la moins coûteuse, pour soutenir une toiture dont il reste par ailleurs aucune trace, les tuiles sont trop peu nombreuses et comporte du mortier collé (ce sont des tuiles de chaînages de mur écroulé) (ou ont été récupérées?)
et la charpente a été entièrement conservée, consumée et émiettée dans la couche de cendres.
Seule la présence de 37 clous en D4 peut indiquer une menuiserie élaborée : clous de 7,5 uniquement.2) Argile et moellons :
La deuxième couche d'argile et moellons à peut être constitué un sol, mais comme la surface est entièrement (photo n°14) cuite par un feu qui a couvé en partie à l'air libre (cendre blanche) et en partie en milieu sans air (ossements durcis et noirs).
Cette couche d'argile a pu être déposée pour assainir le sol. Primitif : un balayage a pu être mis en évidence dans l'angle F4, entassant divers bords d'écuelles en terre grise et ossements non identifiables (photo n°33).
A l'angle C2, l'hypothèse d'un balayage identique n'est pas exclue col de cruche, mortier, tête de lion, et peut être tombés de la niche recouvert d'argile postérieurement.3) Sols occasionnels dans la pente de l'escalier transformé, en plan incliné :
Traces de piétinement et usure des moellons de parement primitif = visiteurs occasionnels ? (.... ).4) Au sommet du remplissage :
Tassements général. Les tuiles sont encastrées solidement dans le limon noirâtre au contact avec le limon franc rapporté par les cultivateurs. Tout indique un long séjour à l'abandon à l'air libre avant la remise en culture et la destruction volontaire des murs restant en surface (niches nord et sud).5 ) Le mobilier :
L'incendie en place qui a couvé dans toute la cave a détruit en partie le mobilier abandonné et jeté volontairement, c'est ainsi que les ossements sont tous brûlés : sauf deux canons de bovidés avec entailles au couteau sur les extrémités. Sauf en G2, (n°18), la céramique éclatée, sauf en C2 et G2, n°17 le verre fondue en gouttes.
A noter en particulier l'absence totale de coquillages que l'ont trouve habituellement, tels que hénons, moules etc ....une seule valve d'huîtres a été trouvé, l'incendie ne détruit pas les coquillages habituellement.
IV CÉRAMIQUES
1) Céramique :
a) Céramique sigillée :
1) Rebord de bol avec bourrelet rabattu vers le bas en sur sol. Dans l'argile la céramique pratiquement absente alors présente dans le fossé Ouest et le puisard Sud.
2) Drag. 45 Mortier à tête de lion (c2) diamètre 24,5 sur sol dans argile
3) Mortier diamètre 21,5 très brûlé avec bec verseur simplifié en E2, Cl couche cendre.b) Assiette beige avec engobe rouge intérieur, débordant à l'extérieur diamètre 26,5.
c) Céramique commune en pâte jaune.
Grande jatte à bourrelets sur la panse de diamètre 0,35 dont divers fragments retrouvés en C2, D2, E2, F4 .............dans la couche de moellons.
Jatte à rebord large avec bec verseur simplifié. Le potier a écrasé le rebord avec deux doigts, gros dégraissant de quartz, diamètre 27,4.
Une jatte absolument identique a été trouvée en surface au lieu-dit le Moulin à 2 km au sud-ouest.
Vase à panse sphérique D2, rebord diamètre 7cm dit vase à cornichons.d) Céramique en pâte grise commune
1) écuelles en pâte grise à rebord en boudin vers l'extérieur et deux sillons sur la panse ( 5 diamètres différents de 7 cm à 24 cm (D2, E2)
2) écuelles à rebords plats (D2)
3) écuelles en pâte grise à rebord en cordons vers l'intérieur deux types.
4) écuelles à rebord à dépression vers l'extérieur.
5) écuelles à doubles rebord (F1 et F2)
Les fragments sont très abondants, mais ne permettent pas de statistique valable : tout au plus on peut y voir un dépotoir.
Poteries
trouvées par Monsieur Joël Molière |
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e) Céramique pâte grise fine et dure :
fragment panse pâte grise à godrons en dépression et frise vase base très étroite, panse réduite à 3 sillons, long col à rayures, lèvre en cordon débordant vers l'extérieur, hauteur 19 cm, diamètre panse 11,5 diamètre base 6,5, diamètre col 11.f) Pâte blanche :
Cylindre en terre blanche : manche de poêlon diamètre 1,8, g) pâte beige : longueur 6,5g) Pâte beige
Vase à décor peigne, formant grains de blé, engobe rouge foncé friable, diamètre 18,5 au col, col à lèvre étroite ronde.
Fragments dans niches C1 à 0.60 et autre fragments à 1-en C2 et E4.....
Vase très brûlé sans lèvre, avec un bourrelet a base du col et deux frises au peigne sur la panse.h) Poterie noire :
Sur le sol primitif (n°21 du plan) fragments écrasés de poterie noire très fine à frise géométrique en F2 (deux vases différents)
Rebord de panse perforé avant cuisson avec fond en noir brillant E2 sur sol primitif. (Égouttoir ?)1) Poterie flammée :
Deux cols de vase en C2 dans éblouis à-0,75 flammé bleuâtre, diamètre 10,5, lèvre à double bourrelet.2) Objets en fer :
a) clous à section carrée : longueurs
tête plate : longueur 3 cm5 4 cm 5 à 6cm 7,5 cm 8,5 cm 11,5 cm
- en D4 3 12 11 37 3 5
groupés
- en C2 5 17 7
tìte ronde 9 tìte longue 8 tìte rabattue 1 côté clous brisés 44
Pas de mortier ni de torchis adhérent au clousb) divers :
Crampon n°10 en niches E1 avec deux clous de 3,5 cm
charnière de coffret n°11 en niche E1 avec les petits clous de finition.3) Pierre
a) colonne : D2- 1,20 sans gravats. Base de colonne rayon 0,193 à la base du tambour, rayon 0,255 à la moulure répartie en cinq bandeaux.
Base de colonne rayon 0,185 en F4 sur l'escalier
b) meule : un seul fragment en grés diamètre 37 cm, épaisseur 3,Scm. Les rainures des moulures sont faites au tour a noter qu'une cave similaire à l km 700 avait livré quatre meules presque entières.4) Torchis (voir au 7)
5) Os
C anons de bovidés. 3 anses de panier cylindriques en os avec perforation centrale longueur 3,5 et trou latéral diamètre 0,66) Les monnaies plan
n°19 Donitien atelier de Rome 81-94 D/ ...... ERM..... tête laurée à droite R/ ?
poids 24,74 g
Sesterce très usé sur le sol primitif -1,85 en E3
n°2 Hadrien atelier Rome 119-138 D/.... NVS tête laurée à droite
R/ ? poids 25,89 g Sesterce très usé sur blocage moellons E1 -0,44.
N°26 Hadrien Rome 119-138
D/ Hadrianus Augustus Buste lauré et drapé à droite R/ Félicitation avg s/c ccs 111 pp
avec 5 rameurs et 1 barreur as bon état mais brûlée poids 11g65
En D4 sur sol de cave -1,85
N°1 Antonin le Pieux rome 160-161
D/Antonius AVG PIVS
tête laurée à droite R/Id beralitas (?)
As poids 8g99 0,40
sur blocage moellons D2
N°2 Faustine II Rome 11-176
D/Faustina Augusta Buste drapé à droite
R/Gérés Sc-Gérés voilée, drapé assise à g. tenant des épis et longue torche Sesterce bon état poids 21g60
D2 E2 couche moellons -0,65 rebord d'enduit des niches
N°25 Commode : A la mémoire de Marc Aurèle Rome 180 D/DIVUS M. Antoninus Pius
tête nue de Marc Auréle R/Consecratio SC Aigle sur un globe poids 25g75
Sesterce bon état en G2 dans les gravats de remplissage -1,20 usure comparée des pièces
Flaviens : très usées Antonins : bon état7) Les torchis : surtout dans l'angle Nord-Est
surface interne lisse du torchis, rougie au feu, épaisseur moyenne 6,5, largeur 15, les les cassures se font au lattes tout les 15 cm
empreintes de lattes diamètre de 5 cm diamètre 2,5 diamètre 3,5
V) CONCLUSION :
Le domaine rural du Val de Quesnoy constitue un jalon dans l'étude de l'implantation agricole gallo-romaine dans la Somme au cours des deux premiers siècles notre ère. Si l'on s'en tient à la datation donnée par les monnaies, la cave aurait été utilisée depuis Domitien fin du premier siècle pour être abandonnée après Commode sans trace de destruction brutale bien pertinente (mais plutôt à la suite d'une crise économique, appauvrissement du sol, remembrement etc..... soit un siècle d'occupation) à moins que la domaine n'ait été réuni à un autre pour former un ensemble économique plus vaste, amorce d'une structure de grandes propriété au Bas-Empire.
Une suite de recherche en 1977 dira peut-être si cette cave et les divers fosses et fossés isolés font partie d'une exploitation plus étendue.
BIBLIOGRAPHIE
Roger AGACHE : la Somme pré-romaine d'après les prospections aériennes chapitre VI et VII.
François VASSELLE : Caves et caveaux gallo-romains de région d'Amiens (LatomusTomme XXII, fascicule 4, Octobre décembre 1963. Structures G.R à Etalon Cahier de Picardie 1974 sondage devant l'oppidum de la Chaussée-Tirancourt (celticim XV Août 1965) OGAM 106/1966 -MSAP 1882 Bois Corby- BSAP Tome XIV 1882.
J. MOLIERE : cave gallo-romaine de la fergant vallée Govin. Non publié - rapport à la Direction des
Antiquités Historiques 1975.