LE
POSTE DE GUET DU CENTURION LA CHAUSSÉE-TIRANCOURT « LES MOULINS » |
Le coude que fait la voie à l'orée de la forêt fait songer à un détour de quelque monument (malheureusement sous un pylône électrique) car il n'y a pas d'obstacle naturel, sauf la ferme actuelle dont le propriétaire, M. Marc, chassait à courre le lièvre, naguère, et s'appelle les Dardanelles, souvenir d'un militaire revenu de cette guerre atroce contre les Turcs. J'avais construit ma maison de bois sur ce chemin, jalonné de cercles de l'âge de bronze (Atlas Agache) et de villas gallo-romaines, car la campagne était plus peuplée qu'aujourd'hui - val du Quesnoy, La Fergant, vallée Govin, parking voie rapide - mais, c'est une autre histoire. Charles le Téméraire était passé par là, il avait massé ses troupes à la Hayette des Bourguignons, avant de s'emparer du château de Picquigny, dont il brûla toutes les archives... dommage ! Un puits sur le bord du chemin intriguait par sa présence en pleine nature, éloigné de toute habitation, à part les moulins du XVIIIe siècle, à 500 m, dont il ne reste rien.
Le
rebord de craie de la fosse était usé par l'érosion,
mais il subsiste des témoins stratigraphiques et du mobilier
en céramique, ainsi que des outils de fer.
(*) Empereurs romains
HABITAT A FOYER ENTERRÉ
Au pourtour, quatre traces de trous de poteau, laissant présumer une structure extérieure soutenant la toiture. A l'est, une rampe de descente (sans escalier) en pisé, avec des trous de poteaux. Au sud, une banquette de 0,50 m de large à 0,50 m du sol.
HABITAT ENTERRÉ
Comme aucun berger, aucun paysan ne semblait vivre à cet endroit, cette bordure de plateau balayée par les vents, surplombant la vallée de la Somme, la vallée d'Acon vers le camp César, la cavée de Vignacourt et la forêt de Belloy - l'hypothèse d'un poste de guet s'est imposée. Les militaires ne laissent pas de trace de leur équipement (ils doivent le restituer après avoir quitté l'armée) comme Saint Martin qui ne donna que la moitié de son manteau au mendiant. Mais les monnaies précisent que la crise du IIIe siècle a nécessité des réformes militaires développant la cavalerie cuirassée, confiant les légions à des chevaliers et non plus aux sénateurs. Gallien, fils de Valérien, réussit à maintenir les voies d'accès contre les barbares Goths et Alamans ; il édicte un texte de tolérance pour les chrétiens et accepte un « empire Gaulois » avec Postumus, qui défend le Rhin. Les escouades de cavaliers se déplaçaient le long de la Somme, par deux, comme les gendarmes (couchettes pour deux). Au nord, la voie rapide tracée entre Abbeville et la cité industrielle d'Amiens a recoupé 1 sépulture en incinération où j'ai trouvé 3 pointes de lances en fer, 1 Venus au bain, en terre blanche et une monnaie de Tétricus (268-273). Est-ce une tombe de cavalier ? |